Pretty Maids – Motherland

Les vétérans danois de Pretty Maids sont de retour et nous présentent leur nouvel et leur douzième album Motherland, à paraitre via le label italien Frontiers Records. Et qu’attendre d’une telle offrande, après un retour sur le devant de la scène fracassant avec le détonnant Pandemonium il y a 3 ans ?

Et bien, Pretty Maids signe là une nouvelle réussite. Et pourtant, il aurait été difficile de parier sur la formation durant les années 2000. Une sacrée baisse de régime qualitativement parlant s’était opéré sur la musique du combo, avec un Planet Panic décevant et un Wake Up To The Real World mou du genou, respectivement sortis en 2002 et 2006. 

Pour tous ceux qui ne connaitraient pas encore ce combo atypique sur la scène Heavy Metal, il faut savoir que son premier album, désormais culte, Red Hot And Heavy, sorti il y a une trentaine d’années (29 ans pour être précis) . Et déjà à cette époque le groupe s’évertuait à mélanger le Heavy pur et dur, à des touches clairement FM, des claviers proches de groupes tels que Europe, ce qui ne plu pas à tout le monde. Dès lors s’enchaina des hauts (Future World), des bas (Jump The Gun, pour ne pas le citer), et une longue période durant les années 90 où le groupe fut boudé par les auditeurs, le Heavy n’ayant plus la côte, au profit du Grunge. Mais le groupe s’accrocha à ce qu’il avait de plus cher, à savoir l’amour de la musique…

                 

Et revoilà donc nos cinq gaillards prêts à en découdre pour défendre leur nouveau brûlot, Motherland. Léger changement de line-up cette fois ci, les deux membres fondateurs, à savoir Ronnie Atkins (chant) et Ken Hammer (guitare) mènent encore la barque, et les fraichement arrivés Allan Tschicaja (enfin c’est déjà le troisième album avec Pretty Maids pour le batteur ), Morten Sandager (le clavieriste de génie, ancien membre de Mercenary), et désormais, on acceuille Rene Shades au poste de bassiste.

Globalement moins direct et « in your face » que son prédécesseur, cet opus joue la carte de l’intelligence en délivrant des compos plus ambiancées, et plus variées, comme le montre la doublette d’introduction « Mother Of All Lies » (qui fait office de premier single),  et l’excellent « To Fool A Nation ». La première est  basée sur une nappe de synthé entêtante couplé à un riff incisif efficace, et à un refrain à reprendre en chœur. Mention spéciale à Ken Hammer, qui signe un excellent solo sur ce titre.

La seconde débute sur un arpège de guitare, une ambiance soignée, et avec la voix mélodieuse de Ronnie. Cette introduction n’est pas sans rappeler un autre grand nom du Hard Rock, j’ai nommé Def Leppard. Le titre décolle et on se retrouve finalement avec un mid tempo typé FM, avec un refrain taillé pour la scène, et qui aurait cartonné durant les années 80, à n’en pas douter.

Premier titre vraiment Heavy de l’album, «The Iceman » ramène clairement au culte Future World, avec ses claviers savamment bien placés, ses riffs aiguisés, et Ronnie se montre un poil plus rageur dans ce titre. Encore une réussite.

Vous l’aurez compris, cet opus est d’une diversité assez phénoménale. C’est ainsi que l’on passe d’une power ballade FMisante tubesque à souhait, parfaite pour faire fondre les cœurs des demoiselles de 7 à 77ans avec « Sad To See You Suffer » (qui d’ailleurs est le second single tiré de ce Motherland), au Heavy moderne et hautement efficace de « Hooligan ».

On reste dans l’aspect moderne  avec « Infinity », power ballade qui bien, qu’abusant d’effets modernes se révèle être un titre efficace dans la lignée de « Little Drops Of Heaven » (single du précédent album) , avec une ambiance plus sombre, et des rythmiques plus lourdes.

Hommage au fameux Joker, ennemi du The Dark Knight de Nolan, excellemment interprété par le défunt Heath Ledger, « Why So Serious ? » est un titre Heavy à souhait, possédant des rythmiques syncopées du plus effet sur le couplet, et aurait pu figurer sur l’excellent Evolution 4.0 des finlandais de Thunderstone.

Titre Heavy et rageur avec « Motherland », qui développe une ambiance assez old school, avec son riff d’entrée, typé Rock. Titre qui saura faire headbanguer en live à coup sûr. Au même point, « Who What When Where Why » s’en tire avec les honneurs avec son riff pricipal groovy et pêchu, et son refrain énergique.

« I See Ghosts », dont des réminiscences de « Future World » se font encore sentir dans les claviers qui tranchent des riffs très carrés et puissants, font place à un refrain une fois de plus taillé pour le live, pour un titre plein de feeling et d’efficacité.

Le soufflet retombe avec « Bullet For You », qui, malgré un refrain sympathique s’avère être une power ballade dont pas grand-chose ne se dégage, et qui sent le remplissage à plein nez. Ce qui est encore plus frustrant, quand on voit ce que les danois sont capables de sortir niveau ballade, avec « Wasted », qui vient clore cette nouvelle offrande en beauté, avec son ambiance un brin grandiloquente,  vient appuyer le refrain entêtant délivré par Ronnie pour aboutir sur un solo bourré de feeling et de classe.

Avec une production signée Jacob Hansen, pas de doutes, c’est aux petits oignons. Puissant, claire, maitrisé. Le bougre est devenu l’un des producteurs références en matière de Metal mélodique, et ce n’est pas avec cette prestation que nous pourrions contredire ce statut.

Motherland prouve que c’est dans les vieux pots que l’ont fait les meilleures soupes … Pretty Maids est définitivement de retour, et cela laisse présager du meilleur pour la suite, pour un combo qui semble enfin d’être trouvé. Amateurs de Metal mélodique facile d’accès et accrocheur, ne passez pas à côté de combo qui mérite le respect.

                                                                                                                                                                           Axel

 

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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