Ensiferum - Week-end 1 - Temple - Samedi 18 juin - 20h30
Invasion de Vikings (metal) en vue sous la Temple ! Les Finlandais d'Ensiferum sont venus mettre l'ambiance et préparer aux festivités du samedi soir, entre épopées épiques et chansons à boire.
Alors qu'une musique un peu épique retentit dans la sono, les musiciens d'Ensiferum montent sur scène. La foule semble prête à l'action et frappe des mains dès le début. Un premier morceau déboule à cent à l'heure, ça tabasse, il n'y a pas vraiment de subtilités dans le son. Tous les instruments sont dans une débauche d'agressivité assez typée death, et le chanteur Petri Lindroos fait du chant saturé qui oscille entre l’aigu et l’outre-tombe tandis que le bassiste Sami Hinkka, qui assure aussi le chant clair, court partout sur scène. « Rum, Women, Victory », le premier titre annonce clairement l’ambiance, avec juste ce qu’il faut de chant clair sur le refrain pour faire scander des « hé ho ».
Le morceau suivant, « Token of Time », commence de façon lente et évoque irrésistiblement une chanson de pirates en plus énervé, avec des refrains faits exprès pour être repris en chœur et des gens qui continuent de taper des mains en rythme.
Ensiferum déroule donc son viking metal durant tout le set, et on se rend compte qu'au final, cela ressemble beaucoup à du Alestorm en plus bourrin. La plupart des musiques du combo, tout en ayant un son très agressif, tous riffs (Lindroos et Markus Toivonen, aussi aux chœurs ) et blasts (Janne Parviainen) dehors, sont soit très épiques, soit très dansantes. La bande-son idéale pour un samedi soir entre métalleux avec de l'alcool à profusion en somme (bien que l'alcool ne soit vraiment pas tentant par ces chaleurs).
Et clairement, le groupe ne semble pas franchement là pour se prendre la tête. Là où d'autres formations misent sur le côté folk avec de vrais instruments acoustiques pour donner du relief, ou au moins des claviers travaillés qui donnent une atmosphère profonde, rien de tout ça chez les Nordiques, dont les claviers (le nouveau venu Pekka Montin, aussi aux claviers) sonnent assez cheap.
Après quelques crowdsurfings, un circle pit se forme tandis que le claviériste quitte son instrument pour venir haranguer la fosse, pendant que le bassiste court d’un bout à l’autre de la scène.
Le public est à fond et reprend tous les chœurs. « Est-ce que vous passez un bon moment ? Parce que nous oui ! ». On s’en serait doutés, et la question semble purement rhétorique vu l’agitation de la fosse. Un morceau plus loin, le chanteur précise : « Vous vous souvenez l’an dernier quand on avait joué ici [dans le cadre du Hellfest at Home, des concerts en streaming sur le site du festival en juin, NDLR] et qu’il n’y avait personne à part nous ? Ce soir c’est tellement mieux ! »
Le concert suit donc son chemin avec agitation et enthousiasme, entre riffs acérés et mélodies pirates, chant saturé et chœurs épiques, blasts et chansons à boire. La légèreté guillerette s’associe à merveille à la lourdeur des arrangements. Cela finit par se ressembler un poil, à part quelques légères fantaisies comme un début à la guitare acoustique, mais cela n’entame pas l’enthousiasme de la fosse, où le circle pit s’agrandit de minute en minute. Il faut dire que le groupe a dans l’ensemble délibérément choisi les morceaux les plus festifs pour gagner les faveurs du public. Le dernier effort du groupe, Thalassic, est bien représenté avec quatre titres, et si ses deux prédécesseurs sont oubliés, tous les albums plus anciens du combo sont présents.
Après une prestation euphorisante, le groupe conclut avec l’un de ses plus anciens morceaux, « Iron », du deuxième album éponyme, et laisse le public en nage, et pas uniquement à cause de la chaleur, mais pour une partie, prêt à de nouveau aller en découdre, cette fois du côté du Brésil…
Photo : Tetralens (voir son site). Reproduction interdite sans autorisation de la photographe.