Metallica – Weekend 2 – Dimanche 26 Juin 2022 - Mainstage 1 – 23h
Ils étaient espérés et attendus à Clisson depuis des années, les voilà enfin ! La venue de Metallica au Hellfest est une très belle façon de conclure une quinzième édition exceptionnelle. Et cela, les festivaliers l’ont bien compris puisqu’une marée humaine telle que le site n’en a encore jamais connue est présente pour le concert des Four Horsemen. En effet, la foule s’étend jusqu’à l’angle de l’Altar au moment où résonne « It’s a Long Way to the Top » d’AC/DC puis « The Ecstasy of Gold » d’Ennio Morricone qui introduisent les concerts de Metallica.
Comme pour frapper fort d’entrée de jeu, c’est « Whiplash » qui est dégainé par les Four Horsemen. Premier constat, le son est parfait et pas trop fort, et le quatuor fait parler la musique plus que la scénographie, la scène apparaissant relativement dépouillée. En effet, après la débauche de pyrotechnie déployée par Sabaton sur la scène voisine, la sobriété de la scène de Metallica frappe, puisqu’hormis des écrans de forme cubique, James Hetfield et ses compères proposent quelque chose de simple malgré leur statut de tête d’affiche. La pyrotechnie n’apparaitra d’ailleurs qu’en fin de set sur le bien-nommé « Moth Into Flame ».
« C’est donc ça votre vision de l’enfer ? J’adore ! C’est beaucoup plus beau que celui dans ma tête » exprime Hetfield, un doigt sur sa tempe. On sait à quel point le leader de la formation se bat contre ses propres démons et cette phrase, absolument pas anodine, le prouve une fois de plus. Tout comme lorsque le frontman s’interrompt avant le final de « Fade to Black » pour rappeler de façon poignante que « cette chanson parle du suicide… Nous avons perdu trop de monde à cause de cela. Si vous avez besoin d’aide, n’hésitez pas à parler autour de vous ! ».
Jusqu’alors, rares étaient les moments où James avait autant admis sa sensibilité de façon publique, comme pour rappeler que les musiciens en dépit de leur statut, restent des êtres humains. Des êtres humains qui font toujours preuve d’aisance sur scène, allant à la rencontre du public sur l’avancée du snakepit ou sur les côtés de la très large scène qu’ils occupent parfaitement.
Lars Ulrich et Kirk Hammett ont été longtemps décriés pour leurs prestations pas toujours carrée. Pourtant, ce soir il n’y a pas grand-chose à redire et le groupe dans son intégralité présente un set maîtrisé, où l’expérience et le charisme parlent pour eux. La seule fausse note vient d’ailleurs de James qui se trompe de note durant l’interlude de « Master of Puppets » avant d’éclater de rire devant son couac.
Du côté de la setlist, Metallica dégaine classiques sur classiques. James s’en amuse d’ailleurs puisqu’après avoir joué « Enter Sandman » au début du set, le frontman ajoute « on a joué notre morceau le plus connu… Qu’est-ce qu’on va faire maintenant ? ». Pourtant, les Four Horsemen choisissent tout de même d’exhumer quelques raretés de leur répertoire, avec l’excellent « No Leaf Clover », initialement écrit pour la parenthèse orchestrale S&M. Autre surprise, Metallica s’attaque à « Dirty Window », extrait du décrié St. Anger. Hetfield semble d’ailleurs tout à fait conscient du statut de cet album auprès des fans et blague à ce propos avant d’introduire le titre. « Dirty Window » passe d’ailleurs bien le cap de la scène, avec son riff simple mais efficace, surtout lorsque la batterie sonne correctement et il est plaisant de voir que les Américains réhabilitent petit à petit cet album.
Incontournable des setlists des Mets, la ballade "Nothing Else Matters" donne l’occasion aux festivaliers de dégainer une armée de téléphones portables. Car oui, il y a du monde sur le site de Clisson et l’ambiance s’en ressent. Lorsque James Hetfield demande d’ailleurs à la foule qui voit le groupe pour la première fois, de nombreuses mains se lèvent. Oui, Metallica était attendu à Clisson et pour ceux qui assistent à leur premier concert des Four Horsemen, on peut dire que le groupe propose une setlist parfaite. Pourtant, l’enthousiasme du public semble en partie dilué car une grande partie des festivaliers assiste à ce set de loin et principalement sur les écrans géants.
Derrière le groupe, les écrans vont d’ailleurs rendre hommage aux débuts de la formation, puisque de nombreux billets de concerts de leurs premiers shows en France s’affichent sur "Seek & Destroy". L’occasion d’ailleurs pour Hetfield de remodeler les paroles en « We’re scanning the scene at Hellfest tonight », comme à son habitude dans chaque ville que les Mets traversent.
Le combo s’éclipse pour mieux revenir le temps d’un rappel qui ne laisse personne indifférent : « Damage Inc. » vient ravir les amateurs de thrash, tandis que deux des plus grands classiques du groupe ont été gardés pour la fin. Des lasers éclairent le ciel de Clisson sur « One », tandis que c’est « Master of Puppets » qui conclut une setlist efficace.
James et ses compères peuvent alors souffler et admirer depuis la scène le feu d’artifice qui illumine le ciel de Clisson. Ciel qui sera à nouveau illuminé quelques instants après par la présence d’un météore, surréaliste expérience ! La venue des Mets au Hellfest n’est donc plus un fantasme. Avec un set solide et une forme olympique, les Four Horsemen ont brillamment conclu une quinzième édition qui restera dans toutes les mémoires.
Setlist Metallica
Whiplash
Creeping Death
Enter Sandman
Harvester of Sorrow
Wherever I May Roam
No Leaf Clover
Sad but True
Dirty Window
Nothing Else Matters
For Whom the Bell Tolls
Moth Into Flame
Fade to Black
Seek and Detroy
Damage Inc.
One
Master of Puppets
Photographies : © Child in Time 2022
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