Maximum The Hormone - Week-end 1 - Main Stage 1 - Dimanche 19 juin - 18h30
Attention, Ovni en vue sur la Main Stage - ou Ohni, objet hurlant non identifié, pour paraphraser l'un de nos camarades. Les Japonais de Maximum The Hormone, très rares en France, font un passage sur la Main Stage 1 du Hellfest. Extrêmement improbable et déroutant, le show sera peut-être l'un des plus jouissifs du week-end.
La fin du premier week-end au Hellfest approche, et pourtant, les festivaliers ne sont pas au bout de leurs émotions. Le quatuor japonais Maximum The Hormone est à Clisson pour la première fois en plus d’une décennie – la dernière fois, c’était en 2011, et il attire nombre de curieux.
La batteuse Nao Kawakita fait frapper des mains le public qui s'exécute avec enthousiasme, le chanteur Daisuke Tsuda hurle une phrase en japonais, et le combo attaque son premier morceau, « Nigire !! ».
La musique est assez improbable, une introduction très punk puis un metal très énervé aux fortes tendances neo-metal - ça fait un peu penser à du Korn, avec des parties râpées, un chant screamé assez extrême de la part du vocaliste et un chant très punk du bassiste Ue-Chan, qui exécute un solo sur le pont. La batteuse a l'air ravie d'être là, le chanteur se donne à fond, et tout le monde saute en l'air avec enthousiasme.
"Aligato", lance Daisuke Tsuda à l'issue du premier titre, sous des acclamations très fournies. Il s'exprime ensuite en anglais avec quelques mots en français, mais on a du mal à tout suivre - on comprend tout de même que le groupe est ravi d'être au Hellfest. Nao Kawakita prend aussi la parole plusieurs fois, notamment pour dire qu'ils n'en reviennent pas d'être dans cette fantastique programmation, et l’enthousiasme de la batteuse et de ses camarades est palpable – on la voit d’ailleurs souvent tirer la langue d’un air réjoui.
Le morceau suivant, « Maximum the Hormone II » commence de façon très lente, avec la basse et la batterie très en avant, qui évoquent Rage Against The Machine. Puis le tout s'accélère pour devenir ultra rapide et le morceau joue sans cesse sur les ruptures de rythme. La batteuse lâche son instrument pour venir chanter sur le devant de la scène, d'une voix aiguë qui fait très J-pop, tandis que la basse fait énormément groover le morceau. Elle repart tandis que le guitariste Ryo Kawakita et le chanteur se partagent le chant, puis revient pour une chorégraphie avec le vocaliste Daisuke Tsuda.
L'ensemble improbable entre neo-metal, punk, groove, hardcore fonctionne étonnamment bien. On retrouve même quelques touches de pop, de hip-hop, voire de ska et de punk à bien chercher. La basse est très mise en avant, avec plusieurs soli et un jeu de slap très présent, la batterie extrêmement rapide et agressive.
Le chant lui-même retranscrit bien ce grand n’importe quoi musical, avec un côté assez hétéroclite : le chanteur principal, Daisuke Tsuda, utilise plutôt du chant screamé parfois suraigu, parfois plus proche du growl, souvent assez typé hardcore, et parfois du rap. La batteuse Nao Kawakita s’occupe du chant clair pop, presque cliché de pop japonaise. Le guitariste Ryo Kawakita fait aussi dans le chant clair, plutôt punk, parfois dans le rap, et le bassiste Ue-chan fait plutôt des chœurs dans un peu tous les styles, d’ailleurs parfois un peu noyés par l'ensemble.
La fosse est en ébullition, et saute jusqu'à très loin en arrière, le pogo semble assez agité, des slammeurs apparaissent. "Cela fait longtemps que nous n'étions plus venus dans cet enfer, s'exclame le chanteur, manifestement enthousiasmé par la réaction du public français. Enfin ! Nous venons du Japon, et là-bas le public ne peut pas trop faire de moshpit, chanter en chœur. Mais ici ce n'est pas le Japon, ici c'est le Hellfest ! »
Après un scream indistinct, l'un des derniers morceaux (« Chu Chu Lovely Muni Muni Mura Mura Purin Purin Boron Nururu Rero Rero », pour ceux qui aiment la précision) attaque avec une instrumentation explosive au possible. Pour jouissif que soit le set, on a parfois l'impression que le combo cherche à produire la musique la plus brute et la plus bruyante possible, et tout se mélange parfois de façon un peu confuse. De nouveau, le titre accélère, ralentit, avec souvent un chant ultra rapide qui rappelle presque le côté scandé de System Of A Down, tous les musiciens semblent autant montés sur ressort.
Après une demande au public pour savoir s'il a envie de danser et de faire la fête, l'avant dernier titre, « Koi no Mega Lover », commence de façon ultra punk, avec ensuite des claviers extrêmement kitsch suivis de l'habituel déluge sonore du combo.
Avant le dernier titre, le chanteur demande au public comment il se sent, lui assurant qu'il est génial, et tente de faire apprendre une chorégraphie au public, qui au final ne sera pas vraiment utilisée. Nao Kawakita s’énerve en japonais derrière ses futs, et c'est reparti pour une ultime chanson, acclamée dès les premiers accords de guitare, qui là aussi évoque System Of A Down.
Le groupe quitte la scène, laissant le public un peu incertain de ce à quoi il a assisté, mais une chose est sûre, Maximum The Hormone est un groupe à voir au moins une fois dans sa vie tant son mélange est unique.
Setlist
Nigire!!
Maximum the Hormone II
Maximum the Hormone
Shimi
"F"
Koi no Sweet Kuso Meriken
Chu Chu Lovely Muni Muni Mura Mura Purin Purin Boron Nururu Rero Rero
Koi no Mega Lover
What's up, people?!
Photo : Florentine Pautet. Reproduction interdite sans autorisation de la photographe.