The Offspring au Hellfest 2022 : Du punk-rock vu et revu ?

The Offspring - Week-end 1 – Vendredi 17 juin – Mainstage 1 – 18h40

Probablement un des groupes les plus connus (tout genre confondu) parmi les festivaliers, The Offspring (ou Offspring tout court) était bien présent en mainstage. Un groupe d’ailleurs très populaire pour les non-initiés du genre metal. Ce qui permet également d’ouvrir les horizons musicaux du festival afin de ravir les festivaliers curieux pas forcément très avertis. Mais que penser de la prestation des Américains ? Avis sans langue de bois à suivre…

Alors même que les musiciens montent sur scène, on ne sent pas vraiment la passion habiter les membres du groupe. On les sent à peine content de jouer sur scène. Certes, la chaleur n’aide pas forcément. Le groupe est vraiment là pour effectuer son travail et pour jouer ses morceaux les plus classiques. On sent qu’il n’y aura pas vraiment de quoi nous surprendre…

Le public est d’ailleurs quant à lui particulièrement agité, et il est difficile de ne pas se faire bousculer si on veut aller dans les premiers rangs. La faute sûrement à la grande popularité du groupe, devant lequel de nombreux festivaliers se sont amassés. Pour profiter pleinement de la musique, il faudra ce coup-là prendre un peu d’écart.

La mise en scène aussi, n’est pas forcément très élaborée. Après tout l’âme punk-rock, c’est avant tout de jouer dans des petites salles, donc les artifices ne sont pas forcément très importants. Le seul élément de mise en scène qui se distingue est la diffusion du concert en noir et blanc et en « noir et couleur ». Ce qui permet avec les tubes de jouer avec la nostalgie du public avec un côté un peu kitsch à l’ancienne.

Les deux membres principaux du groupe, Dexter Holland (chant, guitare) et Noodles (guitare) portent le groupe à eux-deux. Ces derniers interagissent avec le public à travers des répliques assez bateau et revues. Par exemple avec le fameux « Fuck Yeah Hellfest » à reprendre en chœur, ou le classique du festival ce week-end, « il fait très chaud aujourd’hui ». Rien de très révolutionnaire, avouons-le. C’est même un peu pathétique. Tout semble en effet très calculé du début à la fin.

Mais parlons musique… Certes, c'est forcément très sympa de redécouvrir des grands classiques comme « Self Esteem », « You are Gonna Go Far Kids », « The Kids Aren’t Alright», ou « Come Out and Play » pour ne citer que quelques-uns d’entre eux. Les compos restent très simples et efficaces dans l’ADN punk.

Un autre point fort du set est le son qui est particulièrement bon. Si la musique n'est pas forcément la plus technique, tout est quand même exécuté très proprement. Et le mix est très bien équilibré.

Mais disons-le tout de même, ces enchainements de power-chords ne cassent pas trois pattes à un canard. Des titres que des rédacteurs de LGR écoutaient en boucle au collège/lycée, mais il faut avouer que cela ne change pas beaucoup des albums studio. On se réjouit d'ailleurs d'écouter des titres de bons morceaux de leur dernier album Let The Bad Times Roll. La conclusion est néanmoins sans appel : On n’est pas du tout transcendé en live comme avec d’autres groupes du festival.

D’ailleurs, le show n’est pas de tout repos pour le groupe non, et Dexter Holland finit le set complètement carbonisé par le soleil. Avec un visage qu’on a rarement vu aussi rosé, l'artiste a sûrement remporté la palme de l'artiste le plus rincé du festival.

On sort donc de ce set un peu mitigé. Entre la joie d’avoir pu enfin entendre des classiques punk-rock, et la déception d’un show assez moyen. Hélas, plus grand-chose à ajouter, mieux vaut revenir aux bons vieux morceaux sur CD !

Crédits Photos : Florentine Pautet
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