Deux ans après Third Act In the Theatre of Madness, la petite perle danoise revient avec un quatrième album nommé 4 Shades of Me sorti chez Pitch Black Records. Illnath c’est d’abord une magnifique découverte lorsqu’on écoute pour la première fois. Puis c’est également un groupe solide si l’on fouille un petit peu ! Et oui ils sont là malgré tout depuis 1997 ! Eux qui font pratiquement un opus tous les deux ans ont la subtilité de n’être jamais resté encré dans un style bien identifié, même si ce qu’ils jouent reste du Black Métal la plupart du temps.
Depuis l’arrivée de Mona BECK au chant en 2011, le groupe a pris une tournure un peu différente, avec une petite ombre d’Arch Enemy au dessus de sa tête.
Seulement, 4 Shades of Me est plus sombre et trash que ses prédécesseurs. Le plus flagrant est l’abandon des ambiances claviers derrière ! Eux qui avaient réalisés leurs meilleurs morceaux avec ces enveloppes sonores qui ont cette force de plonger l’auditeur dans un monde parallèle, je nomme par exemple la fabuleuse "And There Was Light" de l’album Second Skin of Harlequin sorti en 2007, ont pris le risque de lâcher cette perspective.
Un risque s'avérant carrément payant puisque l’album dans son ensemble est véritablement bon !
Tout d’abord Mona gère superbement son timbre de voix, puissant et glauque, il décoiffe pas mal et ça balance !
Musicalement c’est différent, il faut le dire, mais toujours aussi bon et efficace. Les rythmes recherchés explosent en pleine tronche et les guitares sont très trash, elles taillent dans le vif ! Le batteur est un tueur, il gère et envoi la purée sur des passages qui vont provoquer pas mal de torticolis !
Cet album n’est pas très riche mélodiquement, en dehors des quelques phrases sombres et mélancoliques qui se courent après à travers l’album, sur "Not My God" notamment. Quelques poils se hérissent sur le bras, c’est bon signe ! Mais le travail de recherche en lourdeur et en efficacité est énorme ! Mis à part deux ou trois chansons qui se ressemblent peut être un petit peu et qui tournent en rond, force est de constater que l’ensemble est très accrocheur, les riffs s’enchainent bien, le son est mortel, puis la belle Mona derrière ça rajoute un charme tellement particulier…
En réalisant 4 Shades of me, nos p’tits danois repartent à l’abordage ! La hargne se ressent dans les onze chansons formant ce corps musical agressif qui poignarde !
Pas de technique exacerbée, pas de démonstration, mais des solos spéciaux, originaux, dans la veine d’un Amott ou même d’un John 05, je pense notamment à "No Salvation" (où le son du solo est réellement dans l’esprit de l’ancien guitariste de Manson) ou encore "Pieces" ! Les petits passages mélodiques qui pointent le bout de leur nez sont surement les meilleurs moments de l’opus.
Sacré évolution pour un groupe qui a commencé avec des samples dans tous les sens et un coté Cradle of Filth assez prononcé notamment sur Cast Into the Field of Evil Pleasure sorti en 2003. Passés également par une petite période dans le style Graveworm avec leur démo de 2009 Three Nights In the Sewers of Sodom, ils vont connaitre un bouleversement par rapport à leurs anciennes compositions et se plonger un peu plus dans un style Black Heavy Trash très intéressant. Un poil risqué mais ils s’en sortent pas si mal en fin de compte !
Illnath a donc pondu un album assez loin de leurs racines mais ils prouvent qu’il est possible d’évoluer dans une direction légèrement différente et de donner toujours autant de plaisir.
Cet album repoussera peut-être les fans des premiers pas de nos danois mais il reste une pure claque dans son ensemble et ça promet pour la suite !
Enorme coup de cœur pour la première chanson j’ai nommé…"Blood Warrior" ! 3 minutes 27 de pure tuerie !
