De passage à l'Olympia pour promouvoir son album solo Cobblestone Street, nous avons rencontré Mike Tramp (ancien chanteur de White Lion entre autres) dans sa loge avant sa prestation.
L'homme étant d'un calme et du'une gentillesse à toute épreuve, Il nous a parlé sans le moindre stress de ses nouvelles ambitions et de sa vision du monde :
Ivanhe : Bonjour Mike et merci pour cette interview !
Mike : Cela me fait plaisir de voir autant de jeunes rockers qui m’interviewent ou viennent me voir en concert. C’est mon premier live à Paris depuis ma carrière solo et j’ai vraiment hâte de monter sur scène.
1. Mais tu étais déjà venu avec des anciens groupes ?
En effet, mais c’est loin tout cela et je perds un peu la mémoire.
2. On entend peu parler de toi dans la presse alors que tu as une sacrée réputation. Veux-tu garder une certaine liberté, prendre un certain recul avec la célébrité ?
Je n’ai pas vraiment pour but qu’on parle de moi dans la presse. Si cette dernière veut écrire sur moi, c’est cool. J’ai toujours considéré qu’il existe le Mike Tramp en tant qu’artiste et le Mike Tramp dans sa vie privée ; Je sais, je parle de moi à la troisième personne (rires !). Mon image diffère dans les deux situations et tu comprends que je vais surtout te parler du musicien. Je dois gérer mon image, m’adapter. J’ai dû faire face à des moments de crise quand j’ai changé de groupe par exemple, et le problème c’est que peu de personnes peuvent le comprendre. Il y a ma voix qui a changé au fil des années, comme mes ambitions et ma vision du monde. Je tiens à ce que les personnes qui me suivent acceptent mes choix même s’ils n’adhèrent pas. Depuis que j’ai débuté ma carrière solo, j’ai décidé de me dévoiler un peu plus. J’ai choisi la guitare acoustique car j’ai grandi avec ce son. Je me demande encore pourquoi je ne l’ai pas fais plus tôt. En tous cas, cela m’a fait un bien fou, en lisant dans la presse que les critiques étaient positives. Cela j’ai eu un énorme plaisir. Et avec ce nouveau groupe, j’ai l’impression de jouer chez moi, comme si les deux Mike Tramp dont je te parlais avaient fusionné.
3. Donc tu n’as plus vraiment envie de te replonger dans des compos à sonorités glam.
Je n’ai jamais vraiment quitté le monde du glam, si l’on doit mettre ce style dans une catégorie. David Bowie ou les New York Dolls, ou même Poison font toujours partie de mes inspirations. Mais pour l’instant, je préfère me concentrer sur l’acoustique.
4. Que penses-tu des jeunes groupes de Sleaze ?
Je vais être franc avec toi, je n’écoute pas vraiment de groupes récents. Je sais qu’il y a une nouvelle génération qui a su occuper le terrain. Ah si j’en connais au moins un : Crashdïet. Je n’aime pas comparer les musiciens entre eux. Crashdïet n’est pas la continuité de White Lion par exemple, ils sont né dans les années 2000’s et apportent leur propre style. Tu aimes le rock, alors continues d’écouter, c’est simple. La musique est libre et universelle. Mais moi, je t’avoue être resté scotché dans les années 70’s et un peu 80’s. On me fait écouter du sang neuf mais je ne retiens pas les noms. Mes racines viennent des années 70’s : Bob Dylan, Neil Young, Led Zeppelin et tout le mouvement hippie. Le Flower Power a eu un impact énorme sur moi, autant que le rock sudiste d’ailleurs. Cependant, et cela surprend quand j’en parle, j’ai adoré le dernier album des Guns N’ Roses, Chinese Democracy. Je l’ai plus écouté comme un projet solo d’Axl ROSE, mais ce dernier a eu le courage de composer ce qu’il voulait, sans se soucier de l’avis des autres. Et je respecte cela. (NDLR : j’ai cru qu’on l’avait payé pour me le dire !)
Tu vois Mike, je suis un très grand fan de ce groupe et habituellement, je suis le premier à en parler car j’ai vraiment adoré cet album et j’aime connaître l’avis de musiciens sur Axl.
Ne t’inquiète pas, tu n’es pas seul.
5. Tu évoquais en début d’interview le Mike Tramp dans sa vie privée. J’aimerai connaître un peu tes goûts. Quels sont tes films préférés ?
Récemment, j’ai vu et j’ai été impressionné par Django ou encore Argo. En matière de films, je suis très éclectique. Mais mon cœur appartient à l’âge d’or du cinéma hollywoodien. Je trouve qu’aujourd’hui, il n’y a plus du tout la même magie et cela est vraiment navrant. Dans l’art, il est primordial de ressentir des émotions, d’être choqué, sinon cela ne sert à rien.
6. J’aime beaucoup les Super-héros, et toi ?
Comme toi !
Si tu avais un super pouvoir, lequel aurais-tu ?
Permettre à l’humanité de réfléchir sur les questions de l’égalité et de paix. On ne peut en résoudre des problèmes avec des armes sur le long terme. C’est prouvé ! Tu ressens de la haine toute ta vie, la jeune génération sera comme toi et cela est affreux ! Mon super pouvoir permettrait de donner de la voix pour que les femmes et les hommes écoutent vraiment.
Mike Tramp, le nouveau Jésus ?
Non non surtout pas (rires !). Je ne crois pas en un Dieu. Je pars du principe assez simple que trop de personnes meurent à cause de leurs croyances. Je ne vois pas vraiment beaucoup de bien dans les religions.
7. Bien, si tu me le permets Mike, parlons de ton nouvel album. Pourquoi avoir choisi Cobblestone Street comme titre ?
Cobblestone signifie pavé. Je sais qu’il y a en as pas mal dans les rues de Paris, dans les vieilles rues. Tout d’abord cela me rappelle les rues de Copenhague, ma ville natale. De plus, j’ai choisi ce titre comme une métaphore, car ces pierres ne peuvent être remplacées. Tu en enlèves une pour en mettre une autre, c’est tout. On ne pourra jamais remplacer cet album que j’ai créé. Je me devais de jouer en acoustique aujourd’hui. Après toutes ces années de succès avec White Lion, j’ai besoin de me poser et faire ce que je veux faire.
8. Un message pour nos lecteurs ?
Non je n’en ai pas. Je déconne, bien sûr ! Françaises, français écoutez-moi bien : C’est sans doute idiot dit comme cela mais croyez en vous, ne vous démoralisez jamais. Souvenez-vous de votre adolescence et de vos rêves, ils sont encore possibles. Je réalise le mien et je ne suis plus tout jeune.
Merci infiniment Mike !
