Epitome of Torture : massif et efficace
Après avoir adopté son rythme de croisière et sorti plusieurs albums de thrash de qualité, Sodom continue son bonhomme de chemin et sort son 14e album, Epitome Of Torture. Efficace et varié (pour ce que le groupe peut proposer), le trio allemand propose une fois de plus un disque de qualité, riche en riffs acérés et en rythmique massives.
Massif. C’est le premier adjectif qui vient en tête lorsqu’on évoque le son Sodom. Trois gars qui arrivent à remplir l’espace sonore en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, notamment grâce à la basse profonde de l’indécrottable leader Tom Angelripper. Epitome Of Torture ne fait pas défaut aux dernières productions du groupe allemand et assomme le thrasher non-averti avec ses riffs massifs.
Les riffs, base de tout album de Sodom, sont ici maîtrisés et bons la plupart du temps. Souvent massifs (“My Final Bullet”, “S.O.D.O.M.”), typiquement thrash (“Epitome Of Torture”, “Shoot Today, Kill Tomorrow”), parfois death (“Stigmatized”) ou même presque rock n’roll (“Cannibal”), ils sont parfaitement mis en valeur et servent les compos à merveille. Ces dernières, bourrines à souhait, sont généralement simples et efficaces, bien que prévisibles, notamment dans leurs conclusions, pendant lesquelles le groupe finit systématiquement sur un refrain en ad lib, hormis “Tracing The Victim” qui finit sur un solo de guitare de Bernemann.
Ce dernier, dans le groupe depuis plus de quinze ans, continue de servir des solos concis et efficaces. Il sait se montrer mélodique, notamment sur “My Final Bullet” ou “Into The Skies Of War”, mais il est la plupart du temps rapide et typiquement thrash (“Stigmatized”), parfois limite bruitiste (“Invocating The Demons”, “Katjuscha”). La basse de Tom Angelripper, ronde et profonde, soutient l’ensemble rythmique avec la frappe sèche et précise de Makka.
Au-dessus de la mêlée instrumentale, Onkel Tom garde son timbre éraillé reconnaissable et son phrasé typiquement thrash, empli de cette rage qui a rarement fait défaut à Sodom. On remarque qu’il sait adapter ses vocaux à la couleur des compositions, notamment pour la quasi-death "Stigmatized", sur laquelle il n’hésite pas à avoir recours à des effets.
Toujours en forme, Sodom se permet quelques petits essais sans pour autant changer sa formule qui fonctionne bien depuis quelques années déjà. Le thrash que pratique le power-trio sur Epitome Of Torture n’est pas forcément aussi recherché qu’un Kreator, mais se montre efficace et réjouissant.