Delain – Dark Waters

Le moins que l’on puisse dire c’est que la carrière de Delain n’est pas un long fleuve tranquille depuis le début 2021. En effet, c’est en février de cette même année que le leader et compositeur principal du groupe Martijn Westerholt avait annoncé la dissolution de Delain après plus de 15 ans à porter bien haut l’étendard du metal symphonique aux côtés de Within Temptation, Epica ou Nightwish. Et contre toute attente, ce bon vieux Westerholt a pris les fans à revers quelques mois plus tard, en juin 2021, en indiquant qu’il remettait la machine Delain en marche !

Pour ce faire, l’homme a fait revenir autour de lui le batteur Sander Zoer ainsi que le guitariste Ronald Landa qui avait été éjectés du groupe respectivement en 2014 et 2009. Par la même occasion, Martijn Westerholt a décidé de se passer des services de la chanteuse historique Charlotte Wessels ainsi que du bassiste Otto Schimmelpenninck Van Der Oije, au plus grand dam des fans. De fait, c’est une illustre inconnue, Diana Leah, qui a été choisie pour reprendre le micro et c’est Ludovico Cioffi (The Modern Age Slavery) qui a été appelé à la rescousse pour tenir la quatre-cordes et se charger du chant guttural. Après avoir soufflé le chaud et le froid sur l’avenir du groupe, Martijn Westerholt a dévoilé dès le mois d’août les singles « The Quest And The Curse » puis « Beneath » avant d’annoncer la sortie d’un septième album intitulé Dark Waters, chez Napalm Records pour le 10 février 2023. Autant dire que ce nouveau disque est attendu de pied ferme et que la jeune chanteuse Diana Leah est attendue au tournant…

Dès les premières minutes de l’opener « Hideaway Paradise », on retrouve très vite les ingrédients qui ont fait la renommée de Delain. Les ambiances sont épiques, la musique empreinte de nombreuses mélodies accrocheuses sur lesquelles se dégage une voix haut perchée et cristalline. Très vite, on s’aperçoit que la voix de Diana Leah est assez proche de celle de Charlotte Wessels et que la jeune chanteuse n’a pas de mal à s’approprier les compositions de Martijn Westerholt (« The Quest And The Curse », « Beneath », « Moth To A Flame », …). Comme à son habitude, le leader du groupe a beaucoup travaillé sur les orchestrations et les arrangements (« Tainted Hearts », « Queen Of Shadow ») pour donner à l’ensemble un souffle épique aux relents heavy qui font mouche.

Encore une fois, les compositions se découpent en structures à tiroirs avec de nombreux riffs bien sentis (« Beneath », « Underland » ou « Mirror Of Night » avec en guest Ruud Jolie de Within Temptation) et des envolées lyriques maîtrisées de bout en bout. Diana Leah excelle dans son rôle et démontre un talent indéniable (« The Cold »). Comme on pouvait s’y attendre, les morceaux intègrent souvent un chant death ou bien clair pour contrebalancer la voix cristalline de la nouvelle vocaliste et même si cette alternance est cousue de fil blanc, il faut bien avouer que ça fonctionne plutôt bien ! Il n’y a qu’à écouter des titres comme « The Quest And The Curse » ou « Invictus » pour s’en rendre compte !

Et même si on peut parfois reprocher à Delain de rester toujours dans sa zone de confort, force est de constater que Dark Waters est d’une rare cohérence et reste dans la droite lignée de derniers disques comme Apocalypse & Chill ou bien Moonbathers. De fait, même si on est agréablement surpris de constater que le groupe n’a rien perdu de son impact et de sa qualité, on reste assez pantois devant le côté interchangeable de l’interprète principale. Ainsi, à l’écoute de Dark Waters, on a presque l’impression que l’apport de Charlotte Wessels dans Delain depuis s’est évaporé tant la transition avec Dana Leah est (trop ?) lisse.

Au final, Dark Waters se place dans a droite lignée des précédentes réalisations de Delain et continue de creuser le sillon du metal symphonique initié par le groupe depuis 2005. Encore une fois, Martijn Westerholt a su mettre les petits plats dans les grands pour proposer une musique très riche et ô combien mélodique. De fait, Diana Leah est comme dans des petits chaussons pour reprendre le micro laissé vacant par Charlotte Wessels. Pour se faire leur propre idée sur ce Delain nouvelle mouture, les fans pourront bientôt juger sur les planches si la nouvelle vocaliste a les épaules assez larges pour faire oublier son illustre prédécesseuse, car sur disque, c’est assez difficile de se faire une réelle opinion…

Tracklist :

  1. Hideaway Paradise
  2. The Quest And The Curse
  3. Beneath
  4. Mirror Of Night
  5. Tainted Hearts
  6. The Cold
  7. Moth To A Flame
  8. Queen Of Shadow
  9. Invictus
  10. Underland

Sorti 10 février 2023 chez Napalm Records

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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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