Trail of Tears – Oscillation

Alors, aujourd’hui nous allons faire du Gothic Metal façon Norvégienne. Pour cela c’est très simple. Prenez 1 batteur enragé, deux guitaristes accordés en Do, un bassiste qui apporte les bières (et sa basse accessoirement), des samples oscillant entre electro et orchestration symphonique, mélangez-y un chanteur growl et une chanteuse à la voix puissante (aucune connotation à caractère perverse, on sait se tenir !), saupoudrer de compositions enragées. Faites cuire le tout à feu doux pendant quelques mois, un coup de mix et de mastering dans les bas-fonds de votre cave, pour le côté underground et vous voilà fin prêt pour déguster ce plat que vous nommerez tout naturellement    Trail Of Tears    !

La Norvège n’officiant pas uniquement dans le black et le death Metal, voici qu’entre mes mains virtuelles se trouve le merveilleux Oscillation. Disons que ça fait partie de ces groupes existant depuis vingt ans et qui ont toujours ce petit côté underground, pas encore suffisamment commercial pour qu’on le considère comme du Metal à greluche gnangnan se dandinant sur des rythme electro ! Non,     Trail Of Tears     joue dans une autre école. Ce groupe typée « Beauty And The Beast » à l’égal de ses confrères    Tristania    et autre   Theatre Of Tragedy   (remarquez que le choix de groupes du même pays n’est pas anodin !) nous présente très modestement  son septième album tout fraichement pondu chez Massacre Records. 

Cet album pourrait relativement mal commencer car, comme bien souvent, l’auditeur lambda aurait tendance à retenir le premier et dernier morceau d’un album, le titre « Waves Of Existence » a été plutôt mal choisi. Bien que l’introduction de cette chanson nous plonge dans le bal des sonorités électro sur des riffs presque militaire, il manque un peu de cohérence, le growl de  Ronny Thorsen  reste correct mais l’entrée en matière de   Cathrine Paulsen   avec cette voix assez groovy agrémentée d’une bonne puissance est assez moyenne, presque choquante et totalement incongrue. Du coup, on commence à avoir les mains moites, la goutte de sueur perlant du front, presque envie d’arrêter la musique tellement ce titre est bizarre et quelconque. La suite pourrait presque nous effrayer !

Haha ! Avez-vous eu peur ? Non parce que moi, oui ! Le titre suivant « Scream Out Loud » viendra immédiatement relever le niveau après cette première fausse impression. C’est sûr que c’est un morceau un peu plus-passe partout mais l’instrumental transmet une belle énergie et les growls pouvant rappeler eux du groupe   Tristania  . Mais cette fois-ci,  Cathrine Paulsen  met sa belle voix rauque et puissante bien plus en avant et là on est rassuré. On peut être assuré qu’on a entre les mains un bon opus ! Dans la même ligne de conduite on retiendra aussi « Oscillation » avec cette entrée symphonique, ces couplets rythmés donnant cette envie de sautiller et ce refrain plus calme mais sans po ur autant qu’il y ait un manque de cohérence quelconque. Tout se recoupe bien. Tout colle. Et dans la liste des morceaux à retenir, on y ajoutera assurément « The Dawning » avec cette puissance vocale, cette introduction rappelant sans nul doute certaines introductions de Nightwish à l’époque Century Child. Ce morceau dégage une très grosse énergie globale, assez complexe à exprimer. Il est très complet, mêlant la violence, la puissance et la douceur si bien qu’on aimerait que ces quelques minutes d’orgasmes auditifs durent une éternité.

La livraison dispose également d’un panel de chansons bien énergiques, comme « Sleep Forever » avec cette intro très entrainante, ce petit break guitare/batterie donnant cette envie folle de taper dans ses mains en rythme (jusqu’à ce qu’on se rendre compte qu’on est devant son pc et qu’on a bien l’air con). Les passages growlés de  Ronny Thorsen  sont très enjoués, accompagnés des chœurs dissonants donnant cette sensation d’inquiétude et d’oppression. Le chant de Cathrine serait peut-être un peu juste car on sent une tension, de la fatigue dans sa voix, mais dans l’ensemble ce n’est pas non plus une catastrophe. Si notre état d’esprit premier est une découverte du groupe ce morceau pourrait tout à fait convenir pour une première écoute. On aurait même presque envie de se déplacer pour les voir en concert,  étonnant ?
 


Et de ce fait, lorsqu’on n’est pas un fan de Trail Of Tears de la première heure, cette offrande peut être un bon laissez-passer pour apprendre à connaitre la formation, à l’apprivoiser. On retiendra un peu plus le morceau mid-tempo un peu pompeux  en tonalité mineur – parce qu’écrire des ballades en mineur, c’est classe - « Lost In Life » qui pourrait plaire aux néophytes du genre car il a une bonne accroche et même sur les couplets on croirait entendre une pointe de douceur venant de Cathrine Paulsen rappelant un peu cette même douceur qu’emploi Tarja Turunen (et voilà une comparaison improbable) sur le morceau « Damned And Divine ». On retiendra ce titre pour son côté « facile » avec cette répétition sur la fin du « Tell me what to do, tell me what to go ... » pouvant rester un peu dans la tête au bout d'un certain moment. Ou comment en un morceau on peut véhiculer un petit goût de « reviens-y » à l’auditeur curieux. Et ça aurait été bien de le voir  figurer en plus dans le début de la tracklist, afin d’appâter un peu plus rapidement les ouïes.

Mais on va consacrer un seul et unique paragraphe au taillage de pin massif (piou… celle-là était vraiment moisie, pardonnez-moi les enfants !). Car l’album dans l’ensemble est vraiment très bon, mais malgré ça, rien ni personne n’est parfait et certains titres de cet album n’ont pas leur place. Je ne reviendrai pas sur la piste qui introduit l’album, mais j’ajouterai à ce début de liste le titre « Room 306 ». Un manque certain de cohérence, un chant vraiment à la limite du supportable à cause de cette espèce de pseudo complainte sur le premier couplet ainsi que certaines notes plus ou moins hautes (un peu trop hautes pour la demoiselle) vraiment pas très agréable pour l’oreille de l’auditeur. Et puis la structure en elle-même est un peu bordélique. Trop d’idées tue l’idée…
Egalement un autre petit point c’est qu’autant on peut trouver des titres vraiment très bons, autant l’album en lui-même reste assez linéaire et manque un peu d’accroche. Il faudra plusieurs écoutes (passé la première chanson) afin de bien se mettre dans le bain !

Mais même en étant linéaire, l’album dispose de quelques petites perles, notamment un chant qui est très varié, bien qu’un peu trop parfois, si bien qu’au bout d’un moment elle pourrait éventuellement casser les oreilles, mais ça reste dans le domaine de l’acceptable. Il y a aussi ce mélange « Beauty And The Beast » assez bien équilibré. On notera aussi ce mélange vraiment parfait entre électro et symphonique, donnant ainsi à Trail Of Tears cette possibilité de s’ouvrir à un publique assez large, sans compter les growls très présent, n’en déplaise à ces fans de voix saturées. Et nous n’oublierons certainement pas les musiciens qui nous proposent des instrumentales aux tonalités dissonantes et ces riffs lourds et énergiques. Bref un cocktail détonnant !

Oscillation n’est sans doute par une révélation interplanétaire, mais Trail Of Tears a le mérite de faire des albums efficaces ce qui est un vrai plaisir pour les oreilles. Ils restent assez fidèles à eux-mêmes nous proposant à longueur de temps toujours des albums de qualité faisant ainsi leur notoriété. En presque vingt années de carrière le groupe ne s’essouffle guère et continue à nous proposer des albums très riches, très variés et vraiment, il est très difficile de tenir la longueur sur autant de temps. Beaucoup de groupes (pour ne pas citer un certain Epi…) ont du mal à se renouveler au bout d’à peine 10 années de carrière. Et c’est pour ça que, malgré la longueur de la conclusion pour écrire le plus de mots possible, j’aimerai juste leur dire : MERCI !!

 

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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