V8 Wankers – Got Beer?


C'est bien connu, chez les allemands de V8 Wankers, on a deux passions : la bière et la mécanique. Les premiers opus, dont le fameux Hell On Wheels étant plutôt orienté bolides, c'est tout naturellement que la cuvée (ah ah ah, je suis en forme) 2013 célèbre généreusement le houblon. Appeler le premier morceau "Got Beer" et l'introduire par une captation live d'une tablée durant l'oktober fest, c'est envoyé un message assez clair, non ?

V8 Wankers, ce n'est ni de la poésie, ni de l'horlogerie suisse, pas même un metal léché, bardé d'influences néo classico pompeuses, non c'est du "maximum overdrive rock" qui n'oublie pas les refrains, c'est du gros son qui détend un biker après une virée de 400 bornes, bref, c'est du bon !

Et du bon bien fait, s'il vous plaît ! Avec un son nickel, puissant mais propre, des compos simples mais bien écrites, sans fioritures mais avec juste ce qu'il faut de soin dans les arrangements pour ne pas tomber dans le basiquement plat (voire pire, dans le platement basique).

 

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Fraîcheur de vivre !  Prosit !


C'est simple, ce disque s'envoie d'une traite, comme le premier demi après un run au soleil. Et comme après la dernière gorgée on claque le boc sur le comptoir en beuglant,"Patron, la même chose !", là après la dernière note, on appuie de nouveau sur "Play" en criant "Et c'est reparti !".

Toujours très rock, jamais bien loin du punk (surtout de par le chant très "in your face" de Lutz Vegas), flirtant parfois avec le hardcore, V8 Wankers nous propose 15 nouveaux brûlots pour accompagner vos soirées entre potes, mousse à la main. Cela dit, évitez de vous dandiner en rythme, car le tempo étant quasiment tout le temps frénétique, vous pourriez renverser la majeure partie de votre breuvage !

Au milieu de cette distribution de mandales, on trouve aussi quelques chansons qui, avec une exposition adéquate pourraient devenir de purs hits (mais est-ce bien là la volonté du groupe ? Assurément non!). Je pense notamment à "Kick The Bucket" et son gros refrain dévastateur. Ce morceau a tout pour lui, un bon gimmick de gratte en intro, des couplets intenses, un refrain facile à retenir et un solo inspiré. De là à penser que V8 Wankers va envahir les ondes, il y a un océan de bibine que je ne franchirai pas (et que je n'arriverai pas à boire). "Drowned In Tears" possède également un potentiel indéniable, avec des chœurs carrément surprenants sur une telle galette.
 

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"Tu crois vraiment que je joue au beau gosse ?"


"Long Spoon", "The Enemy" ou "Got Beer" autant de fleurettes qui vous permettront de taper du pied et secouer la tête avec une absence totale de modération aussi politiquement incorrecte que jouissive.

Les amateurs de six-cordes incisives seront ravis de se prendre de bon gros parpaings de 12 dans la tronche sur les rythmiques alors que côté solo, c'est plutôt le coup de chalumeau sur les joyeuses, le tout cautérisé à la piels fraîche avec de ci de là un plan en slide histoire de définitivement trouvé que V8 Wankers est assez proche d'une version européenne d'American Dog (avec une grosse louche de  punk en plus il est vrai).

Histoire d'être une vraie aventure multi sensorielle, ce disque est doté d'une cover…comment dire ? Moche ! Mais explicite ! Un gros bide torse nu, des tatouages pas très fins, une grosse boucle de ceinturon et des choppes de bières, amis esthète, tu peux aller vomir (mais gardes-en un peu et fonce voir l'hallucinante pochette de l'album de 2010 Foxtail Testimonial et tu te diras que le combo est en relatifs progrès !)
 

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Un chef d'oeuvre pictural prochainement à la FIAC !


Inutile de cacher qu'à force de jouer sur un registre aussi étroit, le combo allemand ne nous épargne pas toujours une petite lassitude et la deuxième moitié de la galette tire un peu en longueur. N'empêche que voilà la bande bien armée en nouveauté pour revenir foutre le feu dans tous les pubs qui voudront bien les accueillir (en n'ayant pas l'imprudence de les payer en binouzes sous peine de mettre la clé sur la porte le soir même !)

Pour cette septième galette, V8 Wankers reste fidèle à son crédo et respecte à la lettre le cahier des charges qu'il s'est lui-même fixé : foncer dans le tas, trancher dans le lard et picoler jusqu'à plus soif !
 

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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