Immolation – Kingdom of Conspiracy

La bande-son de l’apocalypse
 

Immolation revient avec Kingdom Of Conspiracy, un album massif empreint d’une noirceur sans pareil et d’un son massif qui va de pair avec les compositions complexes et destructrices. Un disque rouleau-compresseur, difficile d’accès mais qui dévoile le talent des vétérans du death metal américain à clouer ses auditeurs par terre avec des chansons dignes d’accompagner une catastrophe nucléaire. Vous êtes prévenus.

Massif. C’est le premier mot qui vient à l’esprit à l’écoute de Kingdom Of Conspiracy, nouvel album d’Immolation. Véritable rouleau-compresseur, cet album écrase tout sur son passage en l’espace de dix titres et quarante minutes de pur death metal implacable. Si les New-yorkais ne font pas dans l’easy-listening, l’aura maléfique de ce disque à la forte odeur de souffre reste palpable.

La production, bien que propre, ne rend pas l’écoute de ce disque facile. Très massive et compacte, elle rend l’ensemble très homogène et rend difficile la distinction des morceaux entre eux aux premières écoutes. Avec des guitares omniprésentes, le groupe ne connait pas les silences, ce qui fait que l’auditeur ne respire pas tout le long de l’album. Malgré ce parti pris, le rendu instrumental est satisfaisant, avec des guitares rugueuses à souhait et une batterie destructrice.

Mais le son n’est pas le seul élément qui rend le disque difficile d’accès. Les structures des compositions relativement inhabituelles font que l’ensemble manque de point d’accroche. En effet, les riffs sont multiples et les changements de rythme sont légions dans les différents morceaux de Kingdom Of Conspiracy. L’absence de véritables refrains, hormis sur l’accrocheur "Indoctrinate" ne va pas dans le sens des auditeurs non-avertis.

Mais passé ce point, les qualités du dernier album d’Immolation se révèlent petit à petit. On note donc des riffs souvent de bonne qualité, qu’ils soient agressifs sur "Kingdom of Conspiracy", avec des harmonies dissonantes sur "Bound To Order" ou simplement infernaux sur "The Great Sleep", on voit que les guitaristes Bill Taylor et Robert Vigna étaient inspirés. Il en est de même pour leurs solos. Dissonants ("Keep The Silence") ou mélodiques ("All That Awaits Us"), ils sont toujours concis et de qualité.


Immolation

Côté rythmique, on remarque que Steve Shalaty se fait plaisir avec des blast-beats à gogo, notamment sur les brutaux "Echoes Of Despair" et "A Spectacles of Lies". Si la basse de Ross Dolan, bien que présente, reste discrète, ce dernier se fait remarquer par son chant d’outre-tombe, qui correspond parfaitement à l’atmosphère apocalyptique et destructrice de Kingdom Of Conspiracy.

Peu accrocheur de prime abord, cette nouvelle offrande sulfureuse d’Immolation se révèle petit à petit et dévoile à qui ose y goûter des saveurs brutales et noires, de quoi plaire aux amateurs de death metal pur et implacable, qui se feront écraser les tympans avec des riffs jouissifs.

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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