Dimanche 18 juin - Main Stage 1 - 22h30
Avec un groupe tel que Slipknot pour conclure un festival aussi extrême et immense que le Hellfest, on ne peut que très rarement se tromper tant le groupe venu de l'Iowa est habitué à nous délivrer des performances scéniques toujours plus intenses les unes que les autres. Mais qu'en était-il de cette dernière ? L'absence de Clown pour raisons familiales a-t-elle handicapé le show ? Et quid de cette mystérieuse nouvelle recrue ?
Nous le disions dans le chapô, mais Slipknot n'a plus rien à prouver au milieu du metal tant le groupe est reconnu à travers le monde. Sillonnant les routes depuis plus de 20 ans, on pourra bientôt classer Slipknot comme un groupe de "vieux" et cela ne nous rajeunit pas, grands fans de nü que nous sommes.
Mais trêve de bavardage sur leur grand âge et entrons vite dans le vif du sujet, même peut être à 100 à l'heure dans la description de leur performance. C'est après une introduction relativement longuette avec "Prelude 3.0" que le groupe entre en scène sur le tonitruant "The Blister Exist", et ce que l'on remarque d'emblée, c'est que cela joue très vite. Trop vite même. Alors on se dit que c'est normal, le groupe nous a déjà habitués à rentrer sur scène en jouant à toute vitesse. On note aussi que le son est très criard, très brouillon. Les lève-tôt ou couche tard du camping auront d'ailleurs certainement remarqué l'absence de balance le matin même, nous laissant croire que Slipknot n'aurait peut être pas effectué de soundcheck. Cela expliquerait pourquoi la qualité sonore ne se soit pas amélioré avant la bonne moitié du set. Et la vitesse quant à elle ? Pour ne pas épiloguer, nous avons assisté à un concert de Slipknot en vitesse x1.5 qui manquait peut être de cohérence et de "jouer ensemble".
Mais passée cette impression de tracas général du groupe, on assiste tout de même à un concert très rythmé avec une belle sélection de morceaux parfois très rares en live, comme "Snuff". Les grand classiques ne sont évidemment pas laissés de côté (on pense à "People=Shit", "Psychosocial" ou "The Heretic Anthem"). Le groupe s'est par la suite laissé porter par le public et cela n'en n'a que bonifié leur performance comme au moment devenu presque classique où Corey Taylor demande à l’ensemble du public de s’asseoir avant de sauter de plus belle en l’air. Reconnaissons d'ailleurs là le talent de chef d’orchestre de ce dernier. Et bien que l’absence de Clown se fera tout de même ressentir il faut noter la compétence de tous les autres musiciens, prêts à tout pour minimiser son absence, tant dans le jeu scénique que par leurs capacités musicales.
Dans l'ensemble, ce sont sept albums qui ont été parcourus sur ce riche set d'1h30 avec une belle prédominance de l'album éponyme Slipknot avec pas moins de six morceaux issus de ce dernier. Le groupe nous gratifiera des derniers classiques avec notamment « Duality » et « Spit it Out » qui feront vibrer le cœur de tous les fans de la première heure. Une belle façon d'achever l'édition 2023 du Hellfest, en concluant avec le feu d’artifice, maintenant instauré comme une tradition à Clisson.
Dans l’ensemble, Slipknot a délivré une performance que beaucoup ont apprécié, tandis que d'autres ont pu la juger quelque peu décevante, la faute a un son d’entrée médiocre. Ce dernier s'est toutefois amélioré au fur et à mesure du set, mais on note encore cet étrange sentiment marquée par l'impression que l'envie de jouer ensemble manquait aux musiciens. Une performance ainsi contrastée mais qui ne remet pas en question, loin de là, le talent général de ces musiciens et leur place en tant que tête d’affiche.
Setlist Slipknot
Prelude 3.0
The Blister Exists
The Dying Song (Time to Sing)
Liberate
Yen
Psychosocial
The Devil in I
The Heretic Anthem
Eyeless
Wait and Bleed
Unsainted
Snuff
Purity
(515)
People = Shit
Surfacing
Encore:
Duality
Spit It Out
'Til We Die
Photos : Florentine Pautet
www.florentinepautet.com
