Prends toi ça dans les...
Jeune formation parisienne, Careless Institute vient de sortir son premier album, The Line Between. Concentré d'efficacité, voire pur défouloir, ce premier album jongle avec la puissance du groove-metal, l'agressivité du thrash et la rage du death. Bel hommage à quelques grands noms US, ce quatuor tricolore n'en n'est pas moins dénué d'identité. Chronique d'une excellente surprise de 2013.
Formée en 2006, la joyeuse bande parisienne qu'est Careless Institute a, comme il se doit, connue les déboires de tout groupe tricolore: changement de line up, demo, EP... Pour finalement atteindre une bonne stabilité en janvier 2012. Enchaînant les répètes et quelques scènes, le quatuor sort son premier gros projet, The Line Between, le 31 mai 2013.
Heureux de cette galette, Pierre Bondat (chant et basse) et Vincent le Guével (guitare) la présente, lors d'un petit entretien avec La Grosse Radio, comme une production née d'un "état esprit extrêmement cool". Une "coolitude" appuyée par des influences à la pelle: "Machine Head, Pantera, Morbid Angel, Metallica, Lamb of God, Cannibal Corpse...", et malgré "tous ces groupes de prédilection différents, on arrive à s'y retrouver" explique le chanteur. Le titre The Line Between fait d'ailleurs référence à "l'équilibre et au juste milieux musical que nous avons trouvé depuis janvier dernier. Ah c'est génial!". Quant au nom Careless Institute il traduit tout simplement une envie d'invité l'auditeur au "ministère du je-m'en-foutisme". La messe est dite, en route pour le road trip "so redneck" que propose les sept pistes.
Précédée d'une intro mélodique et 100% instrumentale intitulée "The Line Between", "Inbred" vient confirmer ce parfum d'Amérique profonde à coup de riffs lourds et sales, de double pédale frénétique et de chant très puissant. Outre une rage démesurée, ce morceau montre une prod, perfectible, mais de très bonne facture avec des musiciens qui ont du niveau et une qualité de son agréable. À ce niveau là, et pour un groupe émergeant, Careless Institute s'en sort vraiment bien.
Une fois passée cette déferlante groove-metal, dans la lignée d'un bon Pantera ou Machine Head, l'excellent "Liquid Insomnia" propose un bon mélange metalcore et trash, appuyé par un solo
d'excellente facture et un chant toujours aussi puissant. Continuant à "switcher" entre les genres, Careless Institute se fait, et fait, plaisir avec le surprenant et mélodique "Mephobia" ou encore le très violent "Number Hate". C'est notamment avec cette compo que l'on remarque une certaine déstructuration dans la musique de Carlesse Institute, s'amusant à enchaîner les différents tempos. Sans pousser la comparaison avec les polyrythmies de Meshuggah et bien que prudente, cette initiative bien sympathique donne un petit cachet non négligeable à la musique.
Carré, puissant, efficace et inspiré, The Line Between et ses 30 minutes de furie sont une très bonne surprise et s'imposent comme un premier essai réussi pour Careless Institute. Sans réinventer leurs genres de prédilections, les quatre parisiens les respectent tout en prenant un minimum de risque pour que l'ensemble ne sente pas le réchauffé. Avec cette galette, les amateurs de metal extrême US et les curieux en manque de défouloir trouveront leur compte à coup sûr.