On le sait tous, la Bretagne est un vivier absolument phénoménal de groupes, et plus particulièrement de groupes de hardcore comme les Rennais de Hard Mind ! Nous avons eu la chance de les rencontrer dans l'après-midi qui a suivi leur show sur la Warzone.
Salut les gars, c’était comment la Warzone ce matin alors ? Pas trop de bobos ? Comment jugez-vous votre performance ?
Loïs (chant) : Franchement, c'était mortel ! On avait bossé pour ce moment. C'était sportif. On savait, on connaissait la date, on connaissait les séances, on a bossé tout en même temps. Franchement, c'était parfait. Le temps était avec nous, les gens ont réussi à sortir de leur décuve pour venir se foutre sur la gueule !
Hard Mind c’est un groupe de hardcore issu de Rennes, un beau territoire avec une belle scène, on pense d’ailleurs au festival du Superbowl of Hardcore. Qu'est-ce qui explique ce phénomène selon vous ? L’histoire de la ville ?
Lois : C'est culturel en fait, ça a toujours été une ville de punks. Ça fait 20 berges qu'ils organisent des trucs. Prends par exemple, Yvon, qui organise le Super Bowl avec Jojo, big up à toi Jonathan. Ils organisent, mais en fait c'est une bande de potes. Je crois qu'ils connaissent les mecs de Stormcore, le collectif KDS et compagnie. Donc c'est une histoire de longue date, comme un héritage en fait. Après il y a plein de villes qui se bougent aussi en France mais c'est vrai qu'on a la chance à Rennes d'avoir un très bon vivier et on est bien contents.
Si vous deviez décrire Hard Mind à quelqu’un qui ne vous connait pas encore ?
Lois : Qui ne nous connait pas du tout ? Je dirais... Accroche bien tes molaires. Franchement si t'es pas aficionado de musique extrême, j'ai juste un truc à dire, tu vas prendre une grande claque dans ta gueule. C'est ça le but, c'est que peu importe le style, que n'importe quelle personne qui se pointe voir Hard Mind se dise "putain j'ai pris une tarte".
Kevin (basse) : En quelques mots, brutal, incisif, valeurs.
Lois : Ouais c'est bien ça, merci !
Vous venez de sortir votre deuxième album Endless Fall avec lequel on sent un réel step up, vous pouvez nous en dire plus ?
Kevin : Je dirais pas un gros step up, je dirais que c'est quelque chose de différent. On a entre autres fait rentrer un nouveau guitariste, et du coup on s'est dit qu'en faisant du hardcore avec deux guitares, pourrait faire des choses différentes, plus metal.
Lois : Oui, on n'avait qu'une seule guitare à la base.
Kevin : Et donc ça a donné quelque chose de beaucoup plus incisif qui vient chercher dans la veine hardcore plutôt sur le côté métallique.
Lois : Sur les deux premiers albums, Kevin n'était pas encore là. On a fait Justice By Myself et "Talking Shit". Là c'était vraiment du punk hardcore béton. Et là, pour Endless Fall on est partis en Angleterre, on l'a sorti après le Covid qui nous a bien mis des bâtons dans les roues à nous tous, les zikos. Après le Covid ça a fait mûrir certaines idées, on avait la dalle, et là clairement sur celui-là on s'est plus fait plaisir sur le son instinctif. C'est pour ça que c'est un peu plus metal parce qu'au final on s'aperçoit qu'on a des vibes qui restent metal, et metal hardcore c'est trop la bonne sauce, c'est primitif, c'est ce qu'on aime en fait.
Pourquoi s’être orienté vers le hardcore et pas vers un autre style de musique extrême ? Mis à part que ça vous plait juste d’en jouer ?
Lois : Je vais parler pour moi uniquement. Pour moi le hardcore, c'est pas juste acheter les vêtements des bons groupes et se pointer une fois sur 15 pour uniquement faire des selfies. En bref, franchement c'est juste... C'est un état d'esprit, une intégrité. Moi j'ai besoin de ça si j'ai pas le hardcore. Ça se matérialise dans Hard Mind ou les concerts de musique extrême. J'aurais pu chercher vers le hooliganisme, tu vois, j'en sais rien, mais ça ne collait pas avec mes valeurs. Le hardcore, c'est un exutoire, purement et simplement. Pour moi, ça a été l'exutoire parfait. Et là, niveau exutoire, je t'avoue que ce matin, sur scène, de voir des gens qui nous soutiennent depuis longtemps, qui se foutent sur la gueule, avec tous ces gens qui nous connaissent pas, qui sont là... Ouais. C'est la seule manière que t'as pour ne pas péter un câble dans la vie. Et ça t'évite des années de prison. C'est vrai. C'est un exutoire, mais vraiment.
Quels sont les plans futurs de Hard Mind ?
Lois : Dans le futur proche, on joue à Lorient au More Hell Festival le week-end prochain. On joue au Super Bowl of Hardcore à Rennes, allez le checker sur les réseaux sociaux, l'affiche est folle, il y a Nasty, Bulldoze, Desolated, Comeback Kid, c'est la boucherie et on finit l'été avec l'Xtrem Fest à Albi et ça nous fait super plaisir de jouer là-bas parce que moi je voulais y aller en tant que festivalier et j'ai jamais pu, et là j'y vais en tant que musicien !
L’état de la scène metal en France, vous en pensez quoi ?
Lois : Bah écoute, moi je suis de la première heure, d'il y a 10-12 piges, plein de gens qui étaient là avant, etc. Mais comment ça évolue? Les réseaux sociaux, c'est quand même pas mal pour donner des points de rencard, ce genre de choses. Après, c'est cool de payer une place pour des festoches comme ça, parce que c'est l'été, parce que c'est balèze. Et il y a peut-être un déclin de ça avec les réseaux justement, les nouvelles générations. On voit beaucoup de groupes, français ou étrangers, qui font le buzz sur internet. La démarche est bonne d'aller voir des groupes étrangers, mais il y a aussi plein d'assos qui se bougent toute l'année, par exemple dans le Grand Ouest comme on disait plus tôt, mais ça se bouge aussi à Paname, à côté de Lille, etc. Ca bouge dans le sud un petit peu moins maintenant, mais Lyon commence à monter pas mal sur la map, etc. Il faut pas écouter les réseaux, les soldats du net qui disent de la merde. En France, c'est cool, il y a un bon regain d'énergie après le Covid, ça fait plaisir à voir un peu partout, que ce soit à Rennes, Paris, Lille... Je pourrais t'en faire plein, à Lorient, Saint-Brieuc, Rouen, Le Havre... Voilà, bisous à tous les gens qui se sortent les doigts pour la scène hardcore.
Si on doit vous dire que vous pouvez jouer sur le plateau de vos rêves. Ce serait où et avec qui ?
Lois : De rêve ? Franchement, je veux pas parler à la place des gars, ils sont là, mais je pense pas qu'ils m'écoutent mais, en vrai, c'est pas pour nous la péter, mais on a joué déjà avec Terror, c'était lourd, et ça fait plaisir, aussi parce qu'on a pu les voir après.
Kevin : Plateau ultime, concentre toi sur la question haha !
Lois : Ouais ok, bon alors je dirais, allez vas-y, Terror, Madball, Pain of Truth, Nasty, Nasty parce que c'est la mif. La scène old school et émergente, tu vois, Pain of Truth, C'est un groupe new school mais je trouve que ça tabasse, et puis il y a Out for the Count, ou Shores of Fury parce que c'est la mif aussi, et Out for the Count.
Votre concert préféré du weekend jusqu’ici, et celui que vous attendez le plus ?
Kevin : Amenra. C'est très bon. Ca faisait longtemps que je voulais aller les voir. Je me suis fait ce petit kiff, c'était jeudi soir à minuit. J'étais pas bien après mais ça c'est normal. Non, c'est la dépression. On va voir Amenra pour partir en dépression hein. J'ai pris une petite bière, je suis allé me coucher.
Lois : Alors, moi je suis partagé entre Spirit World, je connaissais pas du tout parce que j'ai pris une grosse claque et je m'y attendais pas du tout, les mecs étaient habillés un peu comme des cow-boys. On a discuté vite fait sur le net et ils nous filmaient pendant qu'on jouait, donc moi j'ai pris une grosse tarte ce matin, j'étais pas prêt. Et je bossais, j'ai monté le décor de Behemoth et je suis allé les voir par curiosité, après avoir fait tout le montage j'ai voulu voir la gueule que ça avait ... et je me suis fait rouler dessus. Vraiment, là, c'était une surprise parce que c'est pas mon style le black metal. Pourtant j'aime bien le son de Satan mais quand c'est bien fait et que ça blast pas trop. Et là les lignes de double, la presta et tout, c'était impressionnant.
Le mot de la fin vous revient ...
Kevin : Merci pour l'interview !
Lois : Allez cliquer, faites tourner et venez en concert les gars !