Le retour salvateur
Après deux albums qui ont divisé les fans, Children Of Bodom revient à des compositions plus mélodiques et inclut sur son nouvel album des éléments qui ont fait le succès des anciens disques, des éléments modernes et de nouveaux essais concluants qui font de Halo of Blood un disque intéressant et travaillé à tous niveaux. De quoi mettre d’accord l’ensemble des générations de fans du groupe finlandais.
Children of Bodom, groupe de metal qui avait réussi à s’imposer une mixture improbable entre metal extrême et power metal revient aux affaires. Après deux albums, Blooddrunk (2009) et Relentless Reckless Forever (2011) qui fricotaient avec un metal plus moderne, avec bien moins de mélodie, les finlandais font machine arrière et reprennent certains éléments qui avaient fait leur succès.
On ressent cela dès le titre d’ouverture, "Waste Of Skin", qui aurait pu figurer sur Hatecrew Deathroll (2003), avec une mélodie forte proche de "Needled 24/7" qui porte le morceau. On retrouve ce sens de la mélodie accrocheuse avec "Scream For Silence", qui a toutes les chances d’être reprise par les fans en live, et sur la seconde moitié de l’album avec les énervés "The Days Are Numbered" ou encore "Damaged Beyond Repair". Mais le leader Alexi Laiho n’a pas oublié son sens du riff dans ses compos, avec le heavy "All Twisted" ou le quasi-death "Transference".
Côté nouveautés, on les retrouve dès "Halo Of Blood", titre très influencé black metal, notamment Dimmu Borgir, avec un riff glacial qui accroche immédiatement et des blast-beats bien sentis de Jaska Raatikainen. Si Children Of Bodom a l’habitude de gratifier chaque album d’un morceau plus lent, comme le classique "Everytime I Die" (Follow The Reaper – 2001), il va encore plus loin avec le sombre et inquiétant "Dead Man’s Hand On You" qui dévoile des influences doom jamais entendues jusqu’alors.
De ses éléments modernes, Children Of Bodom a conservé un certain sens de l’agressivité, qui s’est surtout développé à partir de 2003. Avec Halo Of Blood, le groupe retrouve donc l’équilibre qu’il avait atteint sur Hatecrew Deathroll, avec un faux pas cependant, "Bodom Blue Moon", plombée par un refrain plat et une ligne de clavier bruitiste au possible sur fond de rythmique musclée.
Cet album confirme d’ailleurs que Jaska Raatikainen et le bassiste Henkka T. Seppälä fonctionnent parfaitement ensemble et assurent de manière carrée et agressive l’ossature des compos. Côté riffs, Alexi Laiho et Roope Latvala s’en donnent à cœur joie avec leur son moderne et brutal, à grand renfort de distorsion maîtrisée. Les duels entre les deux mélodistes Janne Warman et Alexi sont toujours présents et offrent des moments de bravoure sur "The Days Are Numbered" ou "One Bottle And A Knee Deep". Vocalement, le leader gueulard du groupe reste égal à lui-même, avec la même rage qui transparaît.
En réussissant à varier les compositions en les structurant un peu différemment à chaque fois, en gardant bien à l’esprit de faire des chansons directes et accrocheuses, Alexi Laiho montre qu’il n’a pas perdu son talent de compositeur. Avec un huitième album haut en couleurs, mêlant nouveauté et éléments typiques, Children Of Bodom revient en force.