Il y a deux sujets à controverses dans le Metal : Les chanteuses et les groupes émergeant. Ca tombe bien la nouvelle chronique Amaureatienne (?!) portera sur un jeune groupe de Metal à chanteuse belge, Azylya. Fort de leur premier EP, Thanatos' Insanity que mon confrère Sanguine_Sky avait chroniquer sur ce même webzine deux années auparavant, cette fois-ci Azylya nous reviens avec son premier album Sweet Cerebral Destruction. Et c’est avec ces dix titres en guise de carte de visite qu’ils vont tenter de nous convaincre. Ils vacillent dans un mélange assez éclectique, mêlant ainsi le ce côté symphonique à des riffs un peu plus thrash sur un ton toujours très mélancolique et oppressant. Mais voyons concrètement comment nos belges se défendent !
L’histoire d’Azylya est simple, il s’agit d’un père abusant de sa fille qui, pour éviter les scandales, la fait interner dans un asile. Dans ce lieu, s’enchaine les maltraitances, les séances d’électrochocs, les violences entre patients… Cette fillette devra donc survivre à travers cette épreuve. Autant dire que le combo traite un sujet délicat et compliqué.
Et on ne le répètera jamais assez certainement, mais il est bon de bien choisir le titre qui ouvre un album ! Et là, voici la première erreur d’Azylya. Après l’intro « At The Begining », assez courte et simpliste, mais plutôt efficace, arrive le morceau « Incest ». Bien que le titre soit assez évocateur, et l’introduction plutôt bonne, le morceau en lui-même se trouve être un mid-tempo assez plat et insipide. Dur d’attaquer sur une première impression positive ! Un autre regret aussi est de voir cet album divisé. Outre l’intro, on retrouvera les 4 titres de l’EP dans un premier temps puis 5 nouveaux morceaux beaucoup plus aboutis. Un panaches entre nouveaux morceaux et anciens aurait été plus judicieux. Mais partant du principe que cet album raconte une histoire d’un bout à l’autre, on est d’accord qu’ils ne pouvaient pas se permettre de crée une setlist au hasard. Et c’est là que réside la principale difficulté lorsque l’on est écrit ce genre d’album, le musicien évolue dans le temps au niveau de son jeu, de sa composition et dans le cas présent, ça se sent énormément ce qui peut être un point positif car la deuxième partie de l’album est bien plus mature mais aussi négatif car il faut attendre sans vraiment se lasser pour arriver à trouver quelque chose qui accroche.
Et il y a également ce chant saturé qui peut quelque peu rebuter. On notera aussi quelques points négatifs niveau production. Un mixage assez hasardeux et pas mal brouillon, mais la qualité reste quand même très respectable.
Voilà, le paragraphe malus est torché, on va pouvoir se concentrer sur le cœur de l’album, son fondement. On aura beaucoup de mal à entrer dans le monde d’Azylya, comme dit plus haut, mais une fois dedans, autant vous dire qu’il n’est pas prêt de vous lâcher. Le quintette va énormément miser sur des ambiances oppressantes et inquiétantes voir par moment mélancoliques, parfaitement en raccord avec le thème de l’album. Le morceau « Delirius » est à retenir car il reflète bien tous ces aspects, passant à la fois par ce petit côté speed sur l’intro, aspect qu’on retrouve également sur « Woodscape », un refrain entêtant et ce break instrumentale, totalement déstructuré mais qui donne ce petit quelque chose en plus et qui est vraiment très appréciable car inattendu. A noter également que sur chaque chanson, même sans forcément connaitre les paroles, on peut imaginer une histoire, plus ou moins. On se figurera son parcours, on imaginera la fille enfermé dans sa cellule en train de pleurer sur le morceau « Within My Cell », un morceau qui assez aérien dans l’ensemble, avec des petits moments de puissance, notamment sur les refrains. Les morceaux « Darkness Ascending », attaquant sur un extrait du poème « Dies Irae » et également le dernier morceau « Rise Of The Wicked » sont les morceaux les plus aboutis de l’album, en tout point. Ces morceaux reflètent un peu mieux la patte « Azylya », la voix de Jamie-Lee est beaucoup plus mûre et les chansons accrochent plus facilement l’ouïe. Le quintette devrait continuer dans cet esprit pour leur projet futur.
L’idée de cette histoire venant de la frontwoman du groupe, Jamie-Lee , avec sa voix rappelant fréquemment Simone Simons du groupe Epica époque The Phantom Agony dont le chant aérien contraste avec les atmosphères, on notera que malgré son potentiel (sa prestation est bonne globalement), elle semble parfois peu à l'aise pour véhiculer l’émotion à travers ses chansons. L’univers, l’ambiance sont en place, mais il arrive que la voix ait un peu de mal à suivre. On ressent une grosse retenue. Or dans ce cas, il aurait été bon qu’elle se lâche pour dégager plus de sentiments, ce qu'elle réussit à faire sur plusieurs morceaux, mais pas assez. On notera également quelques fois l’accent anglais de la belle un peu limite, mais ça donne un petit charme supplémentaire pour nos amis anglo-saxons.
Sweet Cerebral Destruction pourra plaire, car passé les 2 ou 3 premiers morceaux et après une écoute très approfondie, il y a là matière à faire dans l'excellent. Il manque encore de l'accroche, mais au vue des dernières compositions bien plus rodées que les premières, on pourrait s’attendre à pas mal de surprise pour les prochains morceaux. Cependant cet opus reste quand même un véritable effort avec tout un travail derrière, aussi bien textuellement qu’instrumentalement. En attendant avec impatience et curiosité (c’est qui ça ?) la suite de l’histoire d’Azylya, le groupe aura l’occasion de se produire dans plusieurs festivals en Belgique afin de promouvoir ce premier album assez concluant.