Pop Redemption : le Spinal Tap du black metal est là  !

« Quoi, tu connais pas les Dead MaKabés ??? »


Mais quel manque flagrant de culture métallique, car ce groupe est destiné à devenir la coqueluche de la scène métal française, et pas seulement, d’ailleurs… Et là, le fan puriste de black metal s’offusque. Connaissant jusqu’au dernier petit groupe formé au fin fond du Chili, il vous interroge avec un air vexé sur un groupe dont il n’a pas saigné la discographie, malgré le nom de la formation qui la trahit déjà… Et vous pourrez alors vous délecter en le regardant se triturer la cervelle, jusqu’à lui avouer finalement que ce groupe est fictif !

Pop Redemption est donc une comédie made in France sur le parcours plein de péripéties d’un groupe de black metal on ne peut plus underground et véhiculant tous les clichés du genre… Comme tout petit groupe, ils sont en galère, et peinent à obtenir quelque succès. Et là, miracle, Satan est avec eux : on leur propose de jouer au Hellfest !!! Et c’est là que commence l’aventure de nos quatre compères maquillés de corpse-painting.

Il y aurait beaucoup de choses à écrire sur ce film, et fort heureusement beaucoup de bonnes… On peut d’ailleurs s’en réjouir pour ce qui constitue le premier film français en lien direct avec notre genre favori, et qui va donc diffuser sa culture, ses valeurs dans le circuit mainstream, alors que le métal reste toujours bien ostracisé dans notre beau pays.


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Notre jeune aficionado de black metal répondra pourtant que ce qui est montré dans ce film reste la partie émergée de l’iceberg de toute la culture métal. Oui, nos Dead MaKabés sont plus que pathétiques, et il serait bête que des non-connaisseurs assimilent tous les amateurs de métal à ces quatre baltringues, qui nous rappellent tellement Spinal Tap. Mais tout cliché, toute légende urbaine a pour origine un fait qui est bien souvent réel, ne l’oublions pas.


La personnalité de chaque personnage clé est bien creusée, abordée de manière différente et servie par une flopée d’acteurs jouant très bien le jeu. Les fanatiques de Kaamelot reconnaîtront quelques têtes bien connues, à commencer par Alexandre Astier, qui a aussi participé à l’écriture du scénario.


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Oui, ce film n’est pas exempt de défauts, oui ce film prend parfois quelques francs raccourcis sur l’histoire et la culture métal qui seront regrettés par beaucoup…  Mais comment pouvait-il en être autrement pour un film qui vise avant tout à faire rire ?? Rire sur le métal qui, il faut l’avouer, est parfois manifestement risible. Voilà l’objectif de Pop Redemption. Et la plus grande réussite de Martin Legall sera sans doute de réussir à faire rire des non-initiés, qui se verront ainsi invités dans le petit monde du métal, avec toutes les passions et l’exubérance qu’il véhicule et peut susciter.

 

Donc, petit fan de black metal, tu vas arrêter de vomir ta bile de pvriste sur un film qui, à défaut d’être parfait, prouve une énième fois que le métal est là, bien vivant, au point qu’on en fasse un long métrage, et qui risque de faire beaucoup de bruit autour de notre musique chérie. Et tu pourras savourer l’ironie décapante des répliques du personnage joué par Julien Doré qui, comme toi, défèque sur la musique commerciale, alors que notre ami Julien est issu de cette mouvance. Un bien bel effort à saluer, méritant bien des molochs.
Et pour ceux qui voudront voir des films qui visent vraiment à faire découvrir la culture métal, ils pourront toujours regarder A Headbanger’s Journey, Lemmy ou même Some Kind of Monster, les films-documentaires de qualité sont légion.

Chronique par Tfaaon
 



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