C'est sur la Warzone que Vera Cruz a ouvert cette 8ème édition du Hellfest, et c'est le lendemain que La Grosse Radio a eu l'occasion d'interviewer Greg, Florian et Yoann dans le cadre de ce festival plein de décibels.
Retour sur cette rencontre inédite avec un groupe de passionnés pour passionnés !
LGR : Alors pour commencer cette première entrevue, on voudrait en savoir plus sur votre parcours, quand avez-vous commencé et où en êtes-vous actuellement ?
Florian : Alors, ça a commencé en 2009, on tourne activement depuis 3 ans, on est de Paris, à la base on avait tous des groupes différents puis on a monté ce projet il y a 4 ans. Et là on a fait 15 dates en tête d'affiche dans toute l'Europe, on a fini par le Hellfest. Depuis 2010 on a fait quasiment 100 dates par an mais on ne joue jamais en France donc c'est vrai que les gens nous connaissent un peu moins. On joue vraiment dans toute l'Europe, on a fait notre première tournée aux États-Unis il y a 3 ans, à un moment les gens qui sont du métier on trouvé ça légitime qu'on soit présent au Hellfest cette année. C'était une chance et un honneur pour nous.
LGR : Et comment s'est passé ce concert justement, aviez-vous des attentes particulières ?
Florian : Alors du point de vue technique c'est un des meilleurs festivals qu'on ai fait dans toute l'Europe, comme disait Greg la dernière en interview il était très juste « c'est les meilleurs techniciens et ils sont aussi fans de musique, ils ne sont pas là uniquement pour bosser, ils sont aussi contents que le public ou les groupes d'être là ». Et deuxièmement, les attentes qu'on avait : on avait surtout très peur. On a ouvert la Warzone à 11h05 et on s'est dit « mais qui va venir voir Vera Cruz en fait ? ». Je me vois en festival, la Warzone c'est à l'autre bout, et pourtant on a revu les images et c'est très impressionnant.
Greg : Puis on est le premier groupe à jouer, on arrive les portes du festival sont encore fermées, donc on fait nos balances très rapidement, on a vu qu'il y avait des gens qui commençaient à arriver. On a une petite intro, au moment où l'intro se termine on lance le premier accord et alors qu'il n'y avait personne, on se retourne et là le champs était rempli de monde mais alors rempli, c'est à dire qu'il n'y avait presque pas d'espace. Et là on n'a pas compris ce qu'il se passait, le sourire jusqu'aux oreilles on a envoyé et c'était fou, parce que les festivaliers étaient super contents. C'est à dire que premier concert, premier jour, il fait beau, ils ont payé leur pass 3 jours, ils sont arrivés la veille au camping, ils sont chauds comme la braise. Et là ils ont vraiment tout donné, c'était vraiment monstrueux. On a pris notre pied c'était vraiment cool.
LGR : Parce qu'on sait que ce n'est pas évident étant un groupe de rock énervé de trouver des dates en France, les gens ne veulent pas trop se mouiller à faire jouer des artistes de cette trempe...
Florian : Exactement, c'est pour ça qu'on a eu une tournée de deux semaines et demi en headline dans toute l'Europe et une seule date française : le Hellfest. Mais on a eu de très bons retours.
Greg : Quand au début de la 3ème chanson j'ai entendu « Vera Cruz ! Vera Cruz ! », c'est vrai que c'est cool.
LGR : Un set de 30 minutes, c'est assez court, avez-vous fait des concessions au niveau de la set-list ?
Florian : Alors nous en fait notre maxium c'est 40/45 minutes, parce qu'on fait une musique tellement éprouvante que 30 minutes c'est parfait.
Yoann : C'est un marathon un concert de Vera Cruz. J'invite tout le monde à choper quelques vidéos sur YouTube ou un peu partout, il y a vraiment une énergie dégagée à chaque concert, on essaye d'être très très constants. A chaque fois on a envie de faire une performance, c'est le cirque Pinder, sans filet.
Greg: On se donne vraiment, au détriment de notre propre santé, de nos instruments, on donne vraiment tout. On a déjà cassé des trucs alors qu'il nous reste 3 semaines de tournée derrière, on ne se ménage pas du tout, on donne tout comme si la Terre allait exploser juste après le set.
Florian : C'est vrai que des fois on se déglingue et on déglingue même notre matos alors qu'on a encore du reste à faire derrière.
LGR : Donc là votre tournée est terminée, aucune date sur Paris de prévue vers la rentrée ?
Greg : Non, encore une fois, on n'est pas ce qu'on pourrait potentiellement appeler « un groupe français au sens vraiment francophone du terme ». C'est à dire qu'un groupe français c'est un groupe qui va avoir une tournée d'une trentaine ou une quarantaine de dates dans de très belles salles en France. Je pense par exemple à un groupe qu'on adore, Mass Hysteria, qui sont un exemple pour tout le monde et qui ont eux de très très belles tournées en France, nous on n'est pas dans ce créneau là. Il y a plus d'intérêt pour nous de jouer à l'étranger, Mass c'est un très gros groupe, nous on est un niveau en dessous, donc économiquement, on préfère tout miser sur du très long terme et sur plein de dates, sur de la quantité et partir loin. On n'a pas de day off sur une tournée, quand on part c'est quinze, vingt dates d'affilées, et basta, alors que d'autres groupes en France vont faire vingt dates mais le week end, donc ça te fais une tournée de six mois.
LGR : Ok, et en parlant de tournée, si vous deviez partir avec un groupe à l'affiche de cette 8ème édition du Hellfest ce serait lequel ?
Greg: Gallows parce que c'est les meilleurs. C'est de très très bons potes à nous, on a déjà eu la chance de faire des dates avec eux, on les adore et on pense qu'ils nous apprécient beaucoup aussi. D'ailleurs Thierry a chanté sur un des titres de Gallows sur scène hier, il a été invité par Wade le chanteur. C'est vraiment un groupe pour qui on a un respect immense. Si tu m'avais posé la question l'année dernière je t'aurais répondu Cancer Bats, parce que c'est un groupe avec qui on a eu l'occasion de tourner beaucoup et qu'on adore énormément.
Yoann : Moi je dirais The Secret parce que j'aimerais beaucoup jouer ce genre de truc à la batterie, je voudrais tourner avec eux pour jouer à la place du batteur.
Florian : Ben moi je t'aurais dit Terror ou Sick Of It All, mais Terror on a tourné pendant un mois et demi avec eux et Sick Of It All on a fait le Persistence Tour, donc Gallows. On a mangé avec eux et ça m'a redonné un nouveau souffle quand je les ai revu, on a joué avec eux en Italie, j'ai presque faillit pleurer parce que je les voyais ces mecs et je me retrouve dans eux à notre niveau et je me dis « ok, c'est ça que je veux vraiment, je suis là pour ça ». Tu sais quand tu es crevé, en quinze jours tu as pris trois douches, là t'es au Hellfest c'est mortel mais bon tu as joué à 11h la veille, tu dors dans ton camion, c'est dur quoi, tu es loin de chez toi, tu as perdu toutes tes habitudes de vie normale, et tu es là, tu te dis « mais qu'est ce que je fais là ? Après je vais retourner chez moi, je vais devoir jouer de la musique, et je repars... Qu'est ce que je fais ici ? ». Puis tu vois des groupes comme Gallows et tu te dis « ok j'ai compris, ça fait 15 ans que je fais ça, et à chaque fois il y a des groupes qui me le rappelle ». Et Gallows, avec ce Wade, le nouveau chanteur, il vomit tout le temps après chaque concert parce qu'il donne tout ; et c'est qu'on aime voilà.
LGR : Et bien merci pour cette entrevue, et bonne continuation !
Avec Greg (basse), Florian (guitare), Yoann (batterie)