Neurosis au Hellfest 2013

Valley – Vendredi 21 Juin 2013 - 00H00

Ce qui est amusant avec Neurosis c’est qu’avec son public on ressent des odeurs agréables de barbecue mais sans merguez, ni brochettes, seulement des herbes que Ducros ne fournit pas encore en supermarché à moins qu’il ne veuille finir au poste.

Bon maintenant que le groupe joue sous les projecteurs, je trouve que l’on perd quelque chose de cette symbiose entre la musique totalement délirante des américains et le côté onirique que l’on ressentait. De plus, sous la tente il n’y a pas les projections du 6ème membre Adam G. Kendall qui nous proposaient généralement des images animées toutes plus belles les unes que les autres en totale adéquation avec la musique jouée par les musiciens sur scène.

 

Neurosis

Je me souviens encore avec émotion de cette prestation plus que délirante dans un orage apocalyptique de l’édition 2007 du Hellfest dans de la boue qui nous arrivait aux genoux après avoir fait un bon somme dans un bain d’urine près des troènes, proche de la fameuse Gibson scène. Mythique !

 

Neurosis

En revanche, le côté sympa de les voir en pleine lumière c’est d’avoir l’occasion d’observer comment les musiciens sont possédés par leur musique. Le regard de fou de Noah Landis se penchant sur ses synthés ou se balançant d’avant en arrière tournant la tête, vivant sa musique ou s’agenouillant devant son clavier absorbé par les notes qu’il arrive à produire ; tout en les tordant pour en créer des effets totalement surréalistes d’une musique indescriptible mais tellement belle pour celui qui veut bien prendre la patiente de se laisser aller commençant par un « Eye » d’un Through Silver in Blood totalement barré.

 

Neurosis

Quand à Steve Von Till, quand il ne chante pas il tord le manche de sa guitare lui en sortant des sons du fin fond de ses entrailles tout en se tordant le cou, les yeux fermés ressentant chaque finesse d’une note distordue. Scott Kelly, lui, quitte rarement son micro tout en tenant d’une main ferme sa guitare qui rebondit sur son ventre bedonnant. Quelle maîtrise, quelle folie que ce sludge ambiant, parce qu’il faut y mettre un nom pour celui qui aimerait découvrir cette musique enivrante comme sur un « Distill (Watching the Swarm) » à rendre fou une personne voulant retrouver son chemin vers les bars du Hellfest ou un « At the Well » récent chargé de haine compressée où l'album Honor Found in Decay est largement représenté.

Et Dave Edwardson à la basse au regard hypnotisé et dans le vide, balançant son grand corps de gauche à droite comme sur « We All Rage in Gold ». Leur musique est une expérience et les musiciens la vivent intensément, se tordant, tombant, se mettant à terre par ses notes qui leur sont propres. Pas de frime chez les musiciens américains, juste des mecs qui vivent une expérience transcendante !

 

Neurosis

Quel exemple magnifique de gars totalement en adéquation avec leur musique produite encore en vente libre actuellement. Profitez-en, un jour elle sera interdite !

Vous reprendrez bien un peu d’herbe sur votre kébab ?
 


Lionel / Born 666

Setlist :

Eye
My Heart for Deliverance
At the End of the Road
Times of Grace
Distill (Watching the Swarm)
At the Well
We All Rage in Gold
Bleeding the Pigs
Locust Star

Photo : Lionel / Born 666 / © 2013 
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.

 



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