Samedi 22 juin – 12h15 – Main Stage 1
La relève ? Mais elle est là, et elle est prête !
En 2011, Audrey Horne avait réussi un assez joli carton le samedi matin en ouvrant la journée sur la Main Stage 2, avec notamment un Toschie déchainé, descendu dans le pit photo pour chanter deux titres, agrippé aux crash barrières. Deux ans plus tard, et après la sortie de l'excellent Youngblood, les norvégiens sont de nouveau là pour électriser Clisson, et on peut s'étonner qu'il ne bénéficie pas d'une meilleure place sur l'affiche, leur temps de jeu étant une nouvelle fois d'une bien trop frêle demie-heure.
Comme prévu, c'est bien le dernier opus qui va être mis à l'honneur. Comment pourrait-il en être autrement avec des morceaux de la trempe de "Redemption Blues" (qui ouvre le set) ou "Pretty Little Sunshine" ? Visuellement, l'identité du quintet s'impose d'entrée, avec un bassiste costaud et casquette vissée sur le crâne, contrastant avec les deux gratteux, plus fins et longues crinières blondes au vent, tandis qu'au centre, Toschie semble venu d'ailleurs. Avec ses cheveux courts, son t-shirt Van Halen, ses tatouages partout et son visage qui peut passer du plus anodin et gentil au totalement transfiguré sous le coup de l'émotion et de l'effort, difficile pour qui ne connait pas l'énergumène de croire qu'il peut tenir une aussi grand scène à lui seul. Et pourtant il en est capable !
Soyons clair, la paire de six-cordistes assure un boulot de fou, joue à prendre toutes les poses mythiques des guitar-heroes des 70's et 80's (guitares à la verticale posées sur la cuisses ou bien solo joué tête renversée en arrière), se rejoint pour des parties de twin guitars fleurant bon les grands heures de Thin Lizzy (d'ailleurs, Ice Dale présente un mimétisme surprenant avec John Sykes) et globalement offre un jeu délicieusement old school et moderne à la fois.
Mais celui qui capte tous les regards, c'est ce chanteur, Toschie, pas spécialement grand, mais à la voix incroyable (avec des intonations lorgnant vers le Paul Stanley des grandes heures quand il reste dans les mediums) et surtout à la gestuelle unique. Parfois sobre, puis subitement comme foudroyé par sa musique, il finit inévitablement au contact du public, allant le chercher du regard, mais aussi avec les mains, pour une vraie communion.
Avec une rythmique aussi discrète que solide et des ambiances qui vrillent tripes et boyaux, Audrey Horne a tout d'une formation appelée à devenir bien plus grosse, tout simplement parce que le quintet possède tous les ingrédients pour séduire un très large public, à commencer par une classe insolente qui fait que même lors des passages les moins originaux, on ne peut s'empêcher de se dire que c'est vraiment très bien fait. Et puis il y a tous les moments de grâce où on se demande comment on peut encore trouver des refrains aussi énormes, des parties de guitare aussi bien construites. Et puis il y a ce plaisir manifeste à être ensemble, et à jouer ici. Et puis, et pûis, et puis...
En l'espace de quatre albums à la progression foudroyante, Audrey Horne s'est constitué un répertoire ultra solide et ne peut déjà plus être qualifé d'espoir tant il a l'étoffe des plus grands. Il y a deux ans, un bon pote avait écrit "Si Audrey Horne était américain, le monde entier se prosternerait", nul doute que cela va venir vite, très vite (si toutefois le monde possède un minimum de logique et de bon goût)
Vous dire que j'ai aimé chaque seconde de ce set serait tellement en dessous de la réalité ! Des frissons, la chair de poule, peut-être même des larmes (discrètes, j'ai ma pudeur) tant les compositions du combo me touchent en synthétisant trente ans de passion pour ce genre musical. "Youngblood" ou "Show And Tell" auront raison de moi et me laisseront dans un état émotionnel proche de la dévastation (heureusement que la pluie et le bar à vin viendront me rafraîchir les idées). L'interview réalisée plus tard dans l'après-midi ne fera que confirmer l'attachement que je porte à ce combo.
Un orgasme musical de trente minutes (et à mon âge, c'est énorme !) qui sera de retour en France le 14 septembre au Raismesfest ! INCONTOURNABLE !
Setlist :
- Redemption Blues
- Youngblood
- There Comes a Lady
- Pretty Little Sunshine
- This Ends Here
- Show And Tell
- Straight Into Your Grave
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http://www.yog-photography.com
Photos : © 2013 Nidhal Marzouk / Yog Photography
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