Interview réalisée par Ju de Melon & Lionel / Born 666...
Quelques heures après leur prestation "come back" sur la scène Temple du Hellfest 2013, les français de Seth font une pause dans l'espace VIP et accordent quelques interviews aux journalistes présents. La Grosse Radio Metal ne s'est pas faite priée et en a profité pour converser avec le leader et le batteur du groupe. Et ce dans une ambiance parfois un peu folle !
Ju de Melon : Nous sommes en présent des membres de Seth qui viennent de jouer aujourd’hui sous la Temple. Première question, comment ça s’est passé pour vous au niveau artiste, est ce que tout c’est passé comme prévu ?
Heimoth : On va dire que tout c’est passé comme prévu par rapport à un festival. Donc, pour nous sur scène ce n’était pas génial. Moi personnellement ce n’était pas génial (guitare), les retours étaient mauvais, beaucoup d’échos, et sous des tentes cela se passe très souvent comme ça, donc j’en étais pas aussi étonné que ça. Donc, une petite déception, pas trop de stress au départ, mais au final une petite frustration. Mais cela n’engage que moi.
Et toi… ?
Alsvid : Mon avis est largement meilleur parce que moi je n’ai pas eu de mauvaises surprises, le son était bon donc j’étais content, j’étais en confort sur la batterie, alors on était un peu fébrile dans des conditions qui étaient un peu stressantes parce que mine de rien ce n’est pas tous les jours que l’on joue sur un festival comme ça. Quelque soit notre ancienneté, cela faisait très longtemps pour moi que je n’avais pas fait une aussi grosse date. Deux ans pour moi car j’avais joué avec mon ancien groupe Ad Patres. Mais donc la dessus, on est dans le contrôle, mais pour être sûr de ne pas se planter, de jouer convenablement. Enfin je suis heureux car les conditions étaient difficiles, public fatigué, et pourtant ils étaient là…
Lionel / Born 666 : Je peux te dire que du pit et dans le public les gens étaient heureux…
Ju de Melon : Et au niveau de l’album notre chroniqueur a adoré l’album…
Heimoth : Oui c’est vrai très bonne chro ! Pour l’instant on a de très bon retour, surtout en France.
(et voilà leurs a(l)co(o)ly(t)es, c'est-à-dire Black Messiah (voix) et Cyriex (guitare)…
LGR : Messieurs, bonjour !
(Ils sont visiblement heureux d’être au Hellfest. Bonne ambiance !)
Heimoth : Oui ! On a eu une très bonne réaction sur La Grosse Radio ainsi que sur VS Webzine, et on attend de savoir comment cela va se passer pour la suite mais pour l’instant ce n’est que du positif. Surtout ça fait plaisir parce qu’on s’aperçoit que le retour est bien apprécié et que c’était loin d’être gagné dès le départ.
Lionel : J’espère que vous avez vu Stéphane (Buriez, qui a participé à l’album) sur la Hellfest ?
Heimoth : Non ! Il est en plein travail là, il n’arrête pas. Mais à priori on devrait le retrouver. Et il joue avec Le Bal des Enragés…
Ju de Melon : Bon, c’est le come back de Seth cette année, car tu étais parti à l’étranger…
(Plus de bière)…
Ju de Melon : Est-ce que cela te fais du bien de relancer la machine et de travailler sur de nouveaux titres ?
Heimoth : Personnellement je ne vois aucuns soucis de reformer un groupe après quelques années. C’est vrai qu’à l’époque où j’avais pris soin d’éviter de dire que c’était un arrêt parce que l’on n’en savait rien, donc j’avais dit que c’était une pause. Après quand je suis parti à l’étranger, je savais bien que mes acolytes étaient OK pour reprendre le groupe et c’est grâce à une date allemande que cela a été possible.
Lionel / Born 666 : Te souviens-tu de ta présence à une interview de La Grosse Radio Metal, ici l’année dernière au Hellfest ?
(Long silence)…
Lionel : Premier indice : un groupe étranger …
(Silence)…
Ju de Melon : Ils sont d’Islande…
Heimoth : MAIS OUI, Sólstafir !
Lionel : Car certaines personnes nous disaient sur les photos de l’interview : "mais que fait Heimoth de Seth avec vous ?" !
(Rire général)…
Heimoth : C’est parce qu’ils étaient en train de…
LGR : …oui, de picoler du vendredi au dimanche…
Heimoth : On était tous dans un gite ensemble à Clisson avec l’équipe de Season of Mist. Mais ce sont de bons amis, parce qu’en 2008 on est partis moi et Alex Lenormand de Loudblast un mois et demi en Islande et nous sommes partis les retrouver. On les connaissait un petit peu et les membres de Sólstafir nous ont accueilli pendant un mois et demi. Et je peux dire que c’était les plus beaux jours de ma vie. On a fait de la randonnée à cheval, des saunas, …
(rire)
Ju : Vous avez d’autres dates prévues…
Heimoth : Pour l’instant il y a des choses de prévus, mais rien d’officiel du tout. Mais à court therme on va monter un clip pour « One Ear to the Earth, One Eye on Heaven », avec l’équipe qui a fait l’artwork.
Ju : Parlons de la scène Black Metal française, vous trouvez vous plus ou moins proche de certains groupes ou vous sentez vous plus à l’écart ?
Heimoth : Elle est très large, c’est vrai que j’ai toujours pensé que l’on avait une certaine songularité musicale par rapport aux autres. Donc on en fait partie sans forcément se mélanger avec. C’est vrai qu’on a toujours l’idée de pousser les limites de la musique alors que le Black Metal français se reconnait à l’étranger par rapport à une certaine pureté une certaine simplicité que nous n’avons pas. Cela dit, c’est vrai qu’on est là depuis 96/97 et que l’on peut être qualifié de pionniers du Black Metal. (Se tournant vers Alsvid)…
Alsvid : Bon moi je suis déconnecté donc je suis mal placé pour savoir ce qu’il se fait dans les différents mouvances car je joue dans différents groupes et je suis revenu aux sources car cela fait longtemps que je suis là donc moi je suis passé par l’époque du Death Metal dans les années 90 que j’ai adoré, ce côté un peu direct, un peu moins abouti, certes, sur les ambiances mais qui me correspond aussi, et tout cela fait que c’est difficile d’être à la fois acteur et spectateur et moi je suis totalement déconnecté de ça. Le temps que je consacre à la musique il est pour mes projets donc je ne sais pas du tout ce qui se passe en ce qui concerne le Black Metal français.
Heimoth : La chose qui nous démarque est d’avoir cette ambition de repousser les limites musicales et d’avoir réellement une identité. Mais ce qui rejoint toute approche Black Metal c’est le côté spirituel de la musique autant atmosphérique que Metal. Ce que l’on voit aujourd’hui ce sont des groupes post-metal qui focalisent sur les atmosphères pour laisser de côté les riffs et c’est vrai que le black Metal est fait avec l’âme…
Lionel : Allez vous suivre des concerts aujourd’hui ?
Heimoth : Ce soir, peut être Marduk ou Dark Funeral… ainsi que Danzig… Un set à la maison…
Lionel : … et non un set et match…(désolé)…
Merci à Gunnar et Tristan de Season of Mist pour l'organisation de cet entretien
Photo : Lionel / Born 666 / © 2013
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