Dimanche 23 juin – 15h55 – Main Stage 2
Le triomphe de l'hystérie de masse !
Le Hellfest s'est achevé en apothéose cette année le dimanche vers 16h40, avec le triomphe de Mass Hysteria sur la MS 2 !
Quoi ? Comment ? Il y a eu des concerts après celui-là ? Ah bon ! Certes, des troubadours ont égrené quelques mélodies, mais rien qui puisse être comparé avec ce qui est arrivé durant ces 45 minutes de folie.
Autant préciser en préambule que je ne connaissais le groupe que de nom et quelques bribes de chansons entendues ici ou là (ainsi que sa flatteuse réputation scénique). J'avais donc noté ce concert sur ma liste des "découverte à faire à Clisson". Après la déception Danko Jones, je m'approche donc de la Main Stage 2, en restant à bonne distante mais d'un endroit légèrement surélevé (détail qui aura bientôt son importance) me permettant de bien voir la scène, mais aussi le public. Que dis-je ? La foule qui vient subitement de doubler de volume et qui sera très certainement la plus importante (avec les concerts de Gojira et Volbeat) de la journée.
Positif à bloc !
Le groupe arrive sur scène avec un Mouss au chant qui semble remonté comme un coucou et qui affiche tout de suite la couleur "Nous sommes positifs à bloc !" et c'est parti pour quelque chose d'assez difficilement descriptible. Dans les premiers rangs, les fans sont déchainés, mais cette onde va se propager à grande vitesse à tout le public, et renvoyer au combo une énergie décuplée. J'avoue avoir rarement vu une telle connexion entre des musiciens et le public.
Positif ok, mais surtout à bloc !
"On est là pour se péter les neurones." nous balance Mouss, plus harangueur que jamais. Musicalement, ça groove de folie (les guitares tronçonnent sévère, et côté basse batterie, c'est un rouleau compresseur version dragster) et il est juste impossible de résister à l'enthousiasme général. Ca saute, ça gueule, mais ce n'est qu'un début. Le chanteur est véritablement habité par son set, ne cesse de parler, de discourir, de vociférer. Il ne fait pas le show, il EST le show. Un discours toujours positif, mais aussi revendicatif, notamment quand il s'en prend au Petit Journal de Canal Plus qui fait passer "les métalleux pour des bouffons" ! On peut trouver ça démago, mais c'est tellement bon de se prendre un metal aussi puissant, véhiculant une aussi belle image. "World On Fire" achève de me mettre en transe (et voit le premier circle pit se former) et à en juger par les mouvements de la foule, marée humaine en mouvement, je ne suis pas le seul.
Dis-donc, Mouss, c'est moi ou on a un public de malade ?
De la furie, du bruit, un son puissant, de la joie et par-dessus tout, des textes intelligents et une attitude en adéquation parfaite avec les paroles. Le pote avec qui je regarde cette magie ne trouve plus les mots et se contente de répéter "Là, il est en train de se passer quelque chose…" Et avec le recul, ce quelque chose, c'est juste une osmose, un instant unique où tous les éléments sont réunis pour faire basculer dans une dimension supérieure, un truc qui dépasse les musiciens, qui va au-delà de leur ambition ultime.
"L'esprit du Temps", dédiée à Stéphane Hessel en est l'illustration parfaite (et pourtant musicalement, c'est la guerre, la puissance de Mass Hysteria est purement effrayante) et "L'Homme s'entête" prend aussi une ampleur totalement démentielle. Et toujours Mouss à 2000% qui attire tous les regards pendant que ces comparses font fondre le metal avec une virulence inouïe.
On est là pour se péter les neuroooooones !
Mais le point culminant de ce délire, c'est lorsqu'après "Le Vertige des Mondes", Yann et Nico, les deux guitaristes foncent dans le public, bientôt rejoints par Mouss pour y interpréter "P4" au milieu d'un circle pit totalement hallucinant. Alors certes, c'est un peu le bordel au début, et à la fin (d'ailleurs la deuxième partie du morceau, c'est juste basse/batterie/chant), mais cette ronde infernale, toujours avec le sourire, c'est un pur bonheur.
Mass Hysteria a de plus l'immense mérite de ne pas faire de ce triomphe un plaisir égoïste, mais constamment ouvert aux autres, avec des mots très militants pour l'ensemble de la scène metal vis-à-vis des médias, pour saluer les organisateurs du Hellfest (et leur confirmer qu'ils ont eu raison de miser sur des groupes français), les bénévoles. Le final sur "Furia" (avec un bon gros braveheart en guise d'intro) en est la parfaite illustration, avec l'arrivée sur scène de Poun (Black Bomb A) mais aussi de membres de The Arrs, Vera Cruz. Cinq dernières minutes de symbiose conclues par un très sobre hommage à Jeff Hanneman et une photo de famille devant une marée humaine heureuse.
A bloc... jusqu'au bout !
Rhooooo, put***, mais qu'est-ce qu'on vient de vivre là ? Un concert parfait, sous un soleil de plomb, un set joué avec les tripes et qui aura touché tous les spectateurs en plein cœur ! L'un des plus grands concerts vu ici pour moi et qui m'aura laissé…positif à bloc !
Setlist :
Positif à Bloc
Tout doit Disparaître
World On Fire
Une Somme De Détails
L'esprit du Temps
L'homme s'entête
Pulsion
Vertige des Mondes
P4
Contradiction
Furia
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http://www.yog-photography.com
Photos : © 2013 Nidhal Marzouk / Yog Photography
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