Samedi 22 juin - 20h45 - Altar
Dans la pénombre, je m'illumine...
Il n'était pas censé avoir les cheveux longs Aaron Stainthorpe ? Quand je le vois débarquer en toute sobriété avec son groupe sur la scène Altar en ce début de soirée du samedi, je suis surprise, n'ayant plus vu le groupe en live depuis des années. J'ignorais ce changement de look d'autant plus renforcé d'ailleurs par le port d'une chemise blanche sous un gilet classe (qu'il tombera pendant le show). My Dying Bride a-t-il pour autant changé de style ? Non, c'est du doom death des plus sombres qui nous sera une nouvelle fois offert aujourd'hui, et la voix si charactéristique du bonhomme n'a elle en rien évolué. Tant mieux d'ailleurs.
My Dying Bride et moi, c'est une histoire d'amour compliquée, un groupe rattaché à ma vie que j'ai autant aimé que détesté selon les évènements de mon existence. Et après un dernier album (A Map of All Our Failures, l'an passé) qui m'avait laissée un peu sceptique, j'ai été consolée par le brillant petit EP The Manuscript paru il y a quelques semaines. Je serais cependant déçue de ne voir aucun de ses morceaux interprétés ce soir, dans une setlist assez surprenante faisant la part belle aux tonalités les plus dépressives du groupe. Pour une presta qui a dû quelque peu dépeupler la Valley (presque) voisine.
Croyez-le ou non d'ailleurs, alors que chaque groupe plus ou moins en promo met ses nouveautés en avant lors des concerts, MDB ne jouera qu'un seul morceau du dernier opus et ce en ouverture pour bien faire monter la température. Ensuite, rien d'un pourtant fort bon For Lies I Sire ni des albums précédents... obstinément old school et hormis ce "Kneel Till Doomsday", le titre le plus récent de cette sélection date en effet de 2001 et du mythique The Dreadful Hours avec cette splendide "The Raven and the Rose". Aaron bouge quand il le décide, communique rarement, mais lorsqu'il se lâche en mode ultime sur des growls (parfois plus black que death par moments), il est comme pénétré par une force destructrice qui ravage TOUT sur son passage.
Très concentrés et englués dans une atmosphère apocalyptiquement noire relevée de quelques jeux de lumière fort opportuns, ses musiciens sont ailleurs... et présents à la fois, pour porter un gros son plutôt bien équilibré malgré quelques saturations inévitables. Mention spéciale à la bassiste Lena Abé, au charisme naturel des plus glacial, ou encore à Shaun Macgowan qui naviguera du clavier au violon avec brio. Le rituel durera ainsi une heure et nul ne verra le temps passer...
Portée par un choix de titres anciens et donc propice à une explosion death des plus splendides à plus d'une occurence, ce concert ne peut se décrire par plus de mots. Une expérience unique. Mon concert de ce Hellfest 2013, tout simplement. Je vous invite ainsi à visionner les quelques vidéos qui jalonnent cet article afin de vous rendre compte qu'un concert de My Dying Bride, cela se vit, profondément, avec l'intensité plombée nécessaire et l'âme écorchée vive qui va avec. Ou le catharsis de ces émotions les plus enfouies dans votre âme.
La Folle Fougère
Setlist :
Kneel Till Doomsday
The Raven and the Rose
The Whore, the Cook and the Mother
A Kiss to Remember
Thy Raven Wings
She Is the Dark
The Snow in My Hand
Photos : © 2013 Cycy / http://www.cycypics.com
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