Temple – Dimanche 23 Juin 2013 – 19 :35
Un concert de Dark Funeral me fait souvent penser à un bloc monolithique où l’auditeur ne fait pas de différence entre passage de couplet, de refrain ou de break : telle est la recette des suédois. Le traitement du son est brut, sans concession et donne une certaine linéarité à leur prestation. Et pourtant il y aurait tant à faire pour rendre ce set plus savoureux. Dark Funeral a tendance à penser maintenant que, de toute façon, ils feront salle comble puisqu’une partie du public viendra les voir histoire de dire qu’ils ont vu la légende ; oui, mais après ?
Spielberg disait que pour faire une belle montée de stress dans un film afin que les gens puissent toujours avoir peur dans un film angoissant, il fallait créer des paliers. Faire peur pour faire peur cela ne sert à rien. Il faut comme dans le Black Metal des breaks afin que l’on puisse respirer afin de s’en prendre une grosse dose dans la tronche afin de rebondir et de replonger dans une intensité littéraire. L’être humain ne peut pas avoir peur d’une façon linéaire, sinon il décroche et passe à autre chose. Pour maintenir le stress il lui faut du repos afin de remonter l’intensité jusqu’à une fin libératrice. Pour moi, c’est ce qui me manque dans Dark Funeral. L’intensité reste assez linéaire et nous empêche de reprendre notre souffle afin d’être complètement perdu dans leur musique.
Après les avoir vu au Metalcamp l’année dernière où Nachtgarm tenait le micro, c’est un Emperor Magus Caligula qui est revenu aux fourneaux engoncé dans sa carapace étriquée le Corpse Paint faisant penser à celui d’un primate de la Planète des Singes. « Vobiscum Satanas » où les lights virulents finissent par nous aveugler.
Zornheym à la basse prend toujours des poses inquiétantes le pied sur les retours tout en fixant le public derrière ses cheveux qui lui recouvrent le visage.
« Attera Totus Sanctus » apporte un peu de répit à la prestation des suédois en nous offrant une belle intro calme pour ensuite nous tronçonner l’audition. Chaq Mol, imperturbable, balance ses riffs en attendant que ça se passe.
Avec « The Arrival of Satan's Empire » le groupe ne lésine pas sur le feu de lumière qui écrase à nouveau la musique par une nouvelle puissance visuelle.
Bon et maintenant je fais quoi ? Une petite bière en attendant d’autres suédois ? Marduk ? Ok, je suis d’accord…
Lionel / Born 666
Photo : Lionel / Born 666 / © 2013 & Thomas Orlanth / © 2013
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