Dimanche 23 juin - 19h40 - Mainstage 2
Il n’est jamais facile de passer après Godzilla dans un festival… Surtout quand il a délivré une performance aussi impressionnante, comme à son habitude, vous me direz. C’est donc à Symphony X qu’on a refilé le créneau ingrat. Un groupe qui, malgré le charisme incroyable de son chanteur Russel Allen, est objectivement nettement moins énergique que Gojira. Et pourtant, à grands coups de talent, Symphony X a réussi à tenir tête, en grande partie grâce à son frontman décidément hors-normes.
Le concert démarre sans surprise avec "Iconoclast", chanson introductive du dernier album de Symphony X. On remarque avec plaisir que le son est bon, ce qui change de certaines performances du groupe, connu pour avoir parfois un son très mal équilibré. On entend notamment très nettement le claviériste Michael Pinnella, ce qui n’est pas toujours le cas à un concert de Symphony X. Sans aucune surprise, Russel Allen est en très grande forme vocale. On notera aussi que ce dernier a perdu du poids, ce qui est peut être expliqué par ses nombreuses allées-et-venues sur scène avec ses différents groupes et surtout un hygiène de vie plus sain. En tout état de cause, Russel porte le groupe à bout de bras et se pose comme un des meilleurs leaders du monde métal actuel, avec un charisme et une voix qui rappelle le regretté Ronnie James Dio. Ce fait sera prouvé tout au long du concert.
La prestation de John Macaluso, remplaçant Jason Rullo derrière les fûts, doit également être saluée, car extrêmement professionnelle, bien que pourvue d’un aspect visuel assez limité.
Il s’agira d’oublier vite le premier solo de Michael Romeo, bourré de pains, et se concentrer sur le reste de sa performance, beaucoup plus conforme à son statut de virtuose de la six cordes. Le concert prend une autre dimension lorsque Symphony X dégaine le grand classique « Of Sins and Shadows » tiré du culte The Divine Wings of Tragedy, avec une grande efficacité live à la clé, et une interprétation toujours aussi impeccable.
Avant d’entamer l’émouvante ballade " When All is Lost ", qui fut une des rares du festival dans sa globalité, Russel Allen ne manque pas de remercier le Hellfest, et vante les mérites du festival en déclarant que les français sont chanceux d’avoir un des meilleurs évènements métal de la planète chez eux. A en juger par les ovations que le groupe a collecté tout au long du concert, Symphony X a conquis le public. Sans plus attendre, c’est « Sea of Lies » qui est jouée, avec son double solo de guitare/clavier absolument surréaliste, et l’ambiance ne s’en porte que mieux.
On assistera d’ailleurs à une scène pour le moins improbable : Russel Allen courant d’un bout à l’autre de la scène et demandant au public de beugler le plus fort possible à plusieurs reprises. Encore une fois, c’est un succès, bien que ce genre de participation avec le public ne ressemble pas du tout au groupe. (cf : l’air « un peu » gêné des autres membres du groupe pendant la scène)
En conclusion, Symphony X aura donc crée une belle surprise, en réussissant le difficile pari de tenir le coup face à Gojira, qui jouait à domicile.
Setlist :
Iconoclast
The End of Innocence
Dehumanized
Of Sins and Shadows
When All is Lost
Sea of Lies
Eve of Seduction
Serpent's Kiss
Set the World on Fire (The Lie of Lies)
Photos : © 2013 Nidhal Marzouk / www.yog-photography.com
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