SLAM DUNK FRANCE 2024 : une deuxième édition sous le signe de la pluie et de la nostalgie

C’est avec un grand plaisir que nous retrouvons le festival britannique exporté en France, pour cette deuxième édition à La Halle Tony Garnier de Lyon. L’année dernière, nous y étions également, et nous avions été conquis par ce nouveau festival qui se passe sur une journée. Cette fois, les festivités ont lieu un samedi, et avec plus de groupe au programme. Cinq groupes étaient à l’affiche en 2023, contre huit en 2024.

Quand nous arrivons en début d’après-midi devant la salle, le soleil est de sortie et quelques festivaliers attendent déjà l’ouverture des portes. Le village est plutôt petit, avec quelques stands comme American Socks, GoPro, Monster Energy, Crève Clothing ou encore Sea Shepherd. Vu la taille, on aurait pu s’attendre à en voir davantage. On trouve également trois foodtrucks (italien, asiatique et burgers), mais la file d’attente semble ne jamais se terminer, c’est pourquoi il est plus judicieux de prendre sa nourriture à l’intérieur si on ne veut pas rater de concerts.

C’est donc tôt qu’il faut se rendre devant la scène si l’on ne veut pas louper Not Scientists. Originaire de Lyon même, le groupe commence à jouer devant un public déjà présent aux barrières. Avec quatre albums à son actif, Not Scientists dévoile un rock pur, aux accents punk à l’anglaise, et qui fait le travail d’ouverture de la journée. Federico, Ed, Julien et Le Bazile ne cachent pas leur joie de jouer ici, et demandent même aux spectateurs de chanter les « woah » pour le dernier morceau.

Un vingtaine de minutes plus tard, on aperçoit des fans avec des t-shirts à l’effigie d’Holding Absence. Il faut dire que le groupe est très attendu à Lyon, puisqu’il avait dû annuler sa dernière venue en 2022 pour cause de raisons médicales. Depuis, les Gallois sont revenus deux fois en France, à Paris, dont la dernière date de mars 2024. Un peu plus de monde s’amasse devant la scène, et on ne cache pas notre joie. Mené par Lucas Woodland au chant, le quatuor est connu pour ses performances live tranchantes et émotives. Et ça commence fort avec « Like A Shadow », hymne post-hardcore radio-friendly, puis « Aching Longing », un des morceaux les plus metalcore de la formation, où Scott Carey (basse) délivre son scream. Amputé de son batteur habituel pour des raisons de santé également, c’est donc Scott Waters (Continents) qui le remplace. Toujours très dynamique sur scène, Lucas est quand même en forme et sa voix nous le montre, notamment lors de parties plus aiguës dans « False Dawn ». À la fin, on le voit quand même reprendre son souffle à plusieurs reprises, mais c’est clairement pour la bonne cause, car sa prestation vocale est impeccable. Le set est bien trop court pour faire justice à Holding Absence, mais le groupe a promis de revenir à Lyon au plus vite. « Afterlife » vient clôturer une demi-heure de miel pour nos oreilles, où le public chante le refrain et tape dans ses mains. Un groupe qui mériterait d’être placé bien plus haut sur l’affiche.

On continue avec Atreyu, venu en découdre avec son metalcore californien. Lorsqu’il arrive sur scène avec un style bien particulier, les fans ont l’air d’être plus que satisfaits. Il est vrai qu’avec « Right Side Of The Bed », difficile de faire moins festif. Grâce aux ecocups non consignés dans la salle, nous avons encore le droit à une tour de gobelets de plusieurs mètres, qui vient se frayer un chemin jusqu’à Brandon Saller (chant), qui se donne un malin plaisir à brandir son nouveau trophée. Pendant « Gone », les choses sérieuses commencent et le breakdown est d’une lourdeur inouïe. Le premier circle pit de la soirée est décerné à Atreyu, qui demande aux fans de crier « Fuck yeah » avant de terminer avec « Blow ».

De retour aux sources avec Chunk! No, Captain Chunk!, les Parisiens reviennent au Slam Dunk, dix ans après avoir joué à celui de Leeds. Mais alors que les lumières s’éteignent pour laisser place aux musiciens, un faux départ dû à des problèmes de câbles gâche le début du concert. Bertrand Poncet (chant) fait son possible pour meubler cet instant. Les fans ont l’air de le prendre à la légère et tant mieux, puisqu’il faut quelques minutes avant de pouvoir enfin jouer. « Bitter » et « Playing Dead » ouvrent les hostilités, et pas de doutes, nous sommes dans le thème : un pop punk bien huilé, avec des influences hardcore, qui se ressent avec « Taking Chances », un morceau qui date d’il y a onze ans déjà. Les lumières sont faibles , est c’est assez dommage vu l’ambiance installée par le groupe. On passe quand même un bon moment, surtout quand Chunk! décide de reprendre le hit « All Star » de Smash Mouth. On retourne en adolescence quand « In Friends We Trust » retentit, venant mettre un terme à un show plutôt sympathique des Frenchies.

La pluie battante nous empêche d’aller prendre l’air, donc on attend patiemment le set d’Underoath. Le groupe a d’ailleurs joué en tête d’affiche à Paris quelques jours avant, afin de fêter les vingt ans de They’re Only Chasing Safety. Spencer Chamberlain et sa chevelure blonde arrivent sur scène avec assurance. L’enchaînement « Take A Breath » / « Writing on the Walls » fait mal, et l’ambiance monte d’un cran. Effectivement, le metalcore puissant et emo des Floridiens fait mouche. La musique est propice aux slams, et il y en aura quelques-uns. Timothy McTague (guitare) est bourré d’énergie et court de part et d’autre de la scène sans s’arrêter, alors qu’Aaron Gillespie (batterie) martèle ses fûts avec précision. Le show d’Underoath est intense, puissant, et se termine par « A Boy Brushed Red Living in Black and White », titre qui a déjà vingt ans, un classique du groupe.

Changement de décor pour le groupe suivant, et d’ambiance, puisque le Slam Dunk accueille Palaye Royale. Les Canadiens/Américains semblent plutôt attendus, vu les cris qui les accueillent quand ils montent sur scène. Leur style particulier, un peu glam rock, fait penser à Maneskin, que ce soit musicalement et même physiquement, en un peu plus heavy cependant. « Little Bastards » montre tout à fait les talents des originaires de Las Vegas, qui s’amusent avec le public et bougent un peu partout. Le chanteur Remington Leith bénéficie d’un charisme qui lui permet de s’octroyer les hurlements des fans dès qu’il s’approche des barrières. Il vient d’ailleurs faire un petit tour dans la fosse, porté sur son bateau gonflable. Mention spéciale à « Mr. Doctor Man » qui sonne comme un hit en live, un morceau très rock, très glam, qui décrit bien le groupe.

Surprise, nous retrouvons ensuite The Interrupters, pour lesquels on vous renvoie vers notre live-report du concert de Green Day à Lyon le 5 juin dernier, puisque le groupe assurait la première partie. Le concert est sensiblement le même. Fidèles à eux-même, les Canadiens déroulent leur ska-punk festif et organique.

La salle est bien remplie, et on doit dire : respect à tous ces fans qui sont restés à la barrière depuis 14h jusqu’à 23h pour être sûr d’être au plus près de Sum41. Alors ça y est, nous y sommes. La toute dernière date du groupe à Lyon. Honorant la tournée « Tour Of The Setting Sum », afin d’offrir aux fans un dernier merci avant la fin du groupe, Sum41 est très attendu ce soir en tant que tête d’affiche. Nous les avions vus l’année dernière au Hellfest sur la Main Stage 2, mais il faut dire que nous ne cachons pas notre plaisir à les revoir en salle. Et que dire, par où commencer ? Nous ne vous ferons pas l’affront de présenter ces légendes du punk à roulettes. En tous cas, Deryck Whibley et ses acolytes ne sont pas là pour plaisanter. Dès les premières notes, des fans sont expulsés de la fosse, tant le mouvement de foule est présent. « Motivation », « The Hell Song » et « Over My Head » font office d’intro, et quelle intro ! Que des titres entendus pendant notre enfance. Pyrotechnie et autres confettis sont directement propulsés sur les fans. Tous les meilleurs morceaux sont joués, à l’instar d’ « Underclass Hero », « We’re All To Blame », suivis de « Walkin’ Distater » pour laquelle Sum41 demande aux fans d’allumer les flashs de téléphones.

Le tout dernier album, Heaven x Hell est représenté avec bien sûr, « Landmines » (un morceau aux allure d’hymne pop punk), mais aussi « Dopamine », « Preparasi a salire » et « Rise Up », tous passent bien le test du direct. Du haut de leur quarante ans, Frank Zummo (batterie), Dave Baksh, Tom Thacker (guitared) et Jason McCaslin (basse) font le job, alors que le temps ne semble pas avoir eu d’emprise sur eux. Leur énergie est toujours communicative, leur musique est toujours vivante. Le spectacle visuel est tout aussi impressionnant, avec ces bandes de lumières qui changent de couleur rapidement et en rythme.

Un moment de répit arrive quand « With Me » est jouée en acoustique, où on peut sortir les mouchoirs, tout comme pendant « Pieces », des balades plus que nostalgiques. Les paroles de la première, « I don’t want this moment to ever end » prennent tout leur sens vu le contexte. Sum41 fait participer les festivaliers et demande de chanter « it makes no difference to me » (sur le bien nommé "Makes no Difference"), une fois à ceux de droite, puis à ceux de gauche, ceux du milieu, puis toute la salle. Un pincement au cœur arrive quand « Fat Lip » résonne, suivie de « In Top Deep » puis « Still Waiting », un trio dévastateur où la dizaine de milliers de personnes présente se déchaîne, danse et scande les paroles.

Alors que les lumières se rallument et qu’une poignée de personnes se fraye un chemin vers la sortie, les Canadiens reviennent pour un ultime adieu avec « Summer », issu de l’album All Killer No Filler. Un adieu magnifique à la ville de Lyon, mais pour les chanceux, Sum41 se produira sur la scène de la Défense Arena à côté de Paris le 23 novembre 2024, pour cette fois-ci, dire au revoir une dernière fois à la France.

Pour cette deuxième édition, le Slam Dunk France n’a encore une fois pas déçu, et a été à la hauteur de nos attentes. L’ambiance fût très très bonne, conviviale, chaleureuse et on espère beaucoup d’éditions dans le futur, avec pourquoi pas, un vrai festival sur plusieurs jours, comme au Royaume-Uni ?

Rédaction : JC Deck

Photos : Florentine Pautet, toute reproduction interdite sans l’accord de la photographe

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