Hellfest 2024 – Metallica, un set en demi-teinte

Samedi 29 juin – Mainstage 1 – 22h45

Deux ans après son premier passage en conclusion de la quinzième édition du Hellfest, Metallica signe son retour dans le vignoble nantais pour cette troisième soirée. Malgré la pluie qui n’a eu de cesse de tomber sans discontinuer depuis les sets de Mass Hysteria et Bruce Dickinson, les "four horsemen" sont attendus au tournant par une foule qui s’est amassée depuis les devants de la scène jusqu’à la statue argentée de l’entrée du site du festival.

Le passage de Metallica sur les planches de la Mainstage 1 est, sans aucun doute possible, l'un des plus attendus de la soirée, voire de la totalité de cette dix-huitième édition du Hellfest. A concert exceptionnel, dispositif exceptionnel évidemment. Depuis le matin, l’équipe technique s’affaire afin de procéder à l’installation du fameux snake pit des Mets, rendant unique l’expérience live de festivaliers sélectionnés sur le volet. Tout comme pour les Foo Fighters le dimanche, la scène de Metallica reste très classique mais porte les couleurs du dernier opus studio en date, 72 Seasons. La batterie de Lars Ulrich, toute de jaune vêtue, est entourée par deux structures cubiques métalliques reprenant le "M72" de l’album.

La pluie tombe toujours sans discontinuer, et c’est transis de froid que les festivaliers répartis sur la totalité du site du Hellfest entendent les deux pistes mythiques introductive à l’arrivée du groupe. « It’s a Long Way to the Top (If You Wanna Rock’n Roll) d’AC/DC ainsi que « The Ecstasy of Gold » d’Ennio Morricone sonnent le glas pour l'arrivée des dernier retardataires qui, quittant leur abri de fortune, se retrouvent malheureusement bien loin des abords de la scène. C’est avec les grands classiques « Creeping Death », « For Whom the Bell Tolls », « Hit The Lights » et la mythique « Enter Sandman », reprise à pleins poumons par toute l’assemblée, que les Mets entament de façon tonitruante leur set, sous des trombes d’eau.

Les blasts percutants de Lars Ulrich donnent véritablement le "la" à ses comparses. Intégrant parfaitement la setlist live de Metallica, le single « Lux AEterna » en sera la preuve parfaite. Le déchaînement des éléments n’a aucune emprise sur la qualité de la prestation de James Hetfield. Ses accords sont terribles de précision pour « One » durant laquelle son chant clair et limpide contrebalance à la perfection ses parties scream rocailleuses soutenues par la saturation de ses riffs et de ceux de Kirk Hammett.

Un léger ventre mou apparaît en plein milieu du concert avec notamment « 72 Seasons » et « Too Far Gone ? » toutes deux issues du dernier album, mais surtout lorsque que Kirk Hammett et le bassiste Robert Trujillo décident de se lancer dans un véritable OVNI acoustique. Souhaitant faire un petit clin d’œil au pays hôte, les deux musiciens jamment sur « L’Aventurier » d’Indochine. Pas le meilleur choix diront certains, mais c’est surtout sur la réalisation à deux doigts du massacre (surtout au niveau du chant de Robert) que nous émettrons certaines réserves.

Les chanceux présents dans le snake pit installé spécialement pour l’occasion n’y auront malheureusement pas vu beaucoup James. Craignant sûrement une terrible glissade, le charismatique frontman armé d’un imperméable ne s’y risque que quelques fois. Mais ce sont surtout les maladresses de Kirk lors de « Sad but True » et, particulièrement, pour le solo de « Master of Puppets » qui laisseront un goût amer aux puristes du combo californien.

James nous fait vivre un véritable moment d’émotion avec l’enchaînement « Orion », qu’il dédie bien évidement au regretté bassiste Cliff Burton, et « Nothing Else Matters » dont les paroles sont reprises de façon collégiale par l’entièreté de la fosse. Un brin de calme avant la tempête (qui s’abat déjà sur le public!), puis de gros ballons jaunes et noirs floqués du M72 s’envolent sur « Seek & Destroy », entraînant le pit dans des mouvements de foule frénétiques. Tant dans les sections calmes que celles plus énergiques de cette dernière, véritable marque de fabrique du trhash old school de Metallica, le son est d’une qualité hallucinante.

Malgré les conditions climatiques plus que défavorables, les metalheads présents aux premiers rangs tout comme ceux se situant près de la sortie du site auront tous bénéficié de la même expérience acoustique de haute volée. On peut cependant regretter le choix peu judicieux de petits écrans retransmettant brièvement ce qui se passe sur scène. Les plus éloignés et plus petits des festivaliers n’auront pas vu grand-chose des "four horsemen". Un temps compromis par le temps pluvieux, le feu d’artifice final est déclenché sur les derniers blasts puissants de Lars. Ce dernier a d'ailleurs réellement fait le boulot ce soir, sauvant sur le fil ce show de Metallica en demi-teinte, bien loin de ses derniers passages sur le festival ou au Stade de France.

Setlist

Creeping Death
For Whom the Bell Tolls
Hit The Lights
Enter Sandman
72 Seasons
Too Far Gone ?
L’aventurier – Indochine
The Day That Never Comes
Shadows Follow
Orion
Nothing Else Matters
Sad but True
Lux AEterna
Seek & Destroy
One
Master of Puppets

Crédit photos : Sara. Reproduction interdite sans l'autorisation de la photographe.



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :

Ces articles en relation peuvent aussi vous intéresser...