"C’est plus difficile de se faire un nom en France"
Avant sa préstation au Main Square Festival à Arras, Michael Poulsen, leader du groupe danois Volbeat, a accordé quelques minutes à Ulysse, présent sur place. Il a évoqué la tournée, les challenges que posent le fait de jouer dans un festival non metal et ses dernières sorties.
Vous êtes le seul groupe de metal du Main Square Festival. Pourquoi vous ?
Je n’en ai absolument aucune idée ! (rires) Je suppose qu’ils ont vu quelque chose d’intéressant dans le groupe. On fera de notre mieux pour que le public apprécie notre set. Tout à l’heure, j’ai regardé l’affiche et je n’avais aucune idée du style de musique des autres artistes. A vrai dire, je n’ai reconnu aucun nom du programme !
Le public n’attend donc pas forcément un groupe de metal...
On aime bien ce genre de challenge ! A l’heure où je te parle, nous n’avons même pas défini la setlist de tout à l’heure. On ne sait pas si on jouera nos morceaux metal, ou rock... On mixera sans doute les deux. Tu penses qu’on devrait jouer quoi, toi ?
Cet été, vous jouez à de nombreux festivals de rock. Votre style “Elvis metal” vous ouvre des portes ?
Tu sais, je ne réfléchis pas trop à notre style de musique, parce que je n’ai aucune idée de ce que c’est. Mais c’est vrai qu’on a des registres différents dans notre répertoire. De cette façon, on peut établir une set-list metal pour les festivals de metal, et une set-list rock pour les festivals de rock… Ca fait vraiment plaisir de pouvoir jouer dans tant de festivals différents.
Vous avez énormément de succès en Europe, mais ça a été plus dur chez nous…
C’est vrai qu’il est plus difficile de se faire un nom en France… j’ignore pourquoi ! Mais ça progresse petit à petit. À chaque fois qu’on revient en France, le public s’agrandit, les gens sont plus receptifs. Ca dépend vraiment des pays, mais ça nous donne envie de nous battre. Aux États-Unis, c’est la même chose et ça va aussi de mieux en mieux.
J’imagine que le rythme de vie doit être intense en ce moment pour vous.
C’est vrai, on tourne énormément en ce moment. D’ailleurs, on a rarement le temps d’assister au festival et de voir les groupes. Pour te dire, j’ai perdu 19 kg ! Quand on était aux États-Unis, il n’y avait que de la nourriture super grasse. Au bout d’un moment, je me suis regardé dans un miroir et j’ai fait “WHAT ?!”. Quand tu es sur scène, tu as besoin d’avoir une très bonne condition physique. De retour en Europe, je me suis senti en bien meilleure forme, j’avais plus de pêche. Il y a des jours où c’est dur, car tu es constamment en train de jouer, bouger partout et c’est très fatigant. Mais dès que tu vois le public heureux, tu te dis que ça vaut le coup.
A propos de votre dernier album, Outlaw Gentlemen & Shady Ladies, pourquoi avoir choisi une thématique western ?
J'ai trouvé que c'était le bon moment pour faire parler ces influences. Elles étaient plus ou moins présentes sur les précédents, mais, cette fois, en écrivant les chansons, j'entendais beaucoup de mélodies inspirées des bandes originales de westerns. Du coup, c'était logique de travailler dessus. J'ai donc aussi décidé de parler de ces hors-la-loi légendaires, certains étaient connus, d'autres non. Cela rentre bien dans l'univers de Volbeat, je pense continuer certaines de ces histoires sur les prochains albums.
Vous avez sorti un premier album live il y a deux ans. Certains groupes en deviennent accro et finissent par en sortir à chaque tournée. Vous comptez en enregistrer un autre ?
Ouais… peut-être… je sais pas ! Pas dans un futur proche en tout cas. Il faut savoir que cet album live était une demande du public, ça faisait un moment qu’ils en réclamaient un. Mais honnêtement, je ne suis pas fan des albums live. Je pense quand même que dans les trois années qui viennent, on finira probablement par en sortir un autre.
De même, vous aviez réalisé une tournée de clubs et petites salles il y a quelques années. C’est nécessaire après la tournée des festivals ?
Là encore, c’était une demande de nos fans ! Au Danemark surtout, où la plupart de nos fans nous avaient connus dans ce genre de salle, ou même des bars de 50 personnes. Maintenant, on joue dans des arènes de 50 000 personnes. Donc ça leur fait plaisir de nous revoir jouer sur des petites scènes. Et pour nous aussi c’est agréable, car on se retrouve très proche du public. Je reconnais que c’est sympa de faire ça après la tournée des festivals. Quelque part, ça te ramène là où tu as commencé.
Interview réalisée par Ulysse au Main Square festival 2013, complétée par quelques informations recueillies à la conférence de presse de Volbeat au Hellfest 2013.
Photos : © 2013 Nidhal Marzouk / Yog Photography
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