En tant que groupe, nous essayons toujours d’évoluer
Après avoir sorti son troisième album avec Lepous, Tor Oddmund Suhrke, guitariste et membre fondateur du groupe, a accordé quelques minutes à La Grosse Radio pour évoquer les nouveautés du disque et parler de la tournée qui suivra ainsi que des débuts du groupe.
Coal est assez différent de ce que Leprous a déjà sorti dans le passé. Il semble moins metal dans son ensemble. Est-ce là le but recherché ?
En tant que groupe, nous essayons toujours d’évoluer, il est donc normal que notre manière de nous exprimer change d’album en album. Cette différence avec les albums précédents est délibérée, mais pas la direction artistique. Cette fois, nous avons travaillé avec bien plus de pression qu’avant, étant donné que nous nous sommes donnés seulement six mois pour écrire toutes les chansons, alors qu’on avait passé 2-3 ans sur nos précédents albums. Je pense que cela a donné aux nouvelles compositions plus d’honnêteté et de pureté, puisque nous n’avons pas eu le temps de les travailler encore et encore jusqu’à en retirer tout élément provoqué par le hasard. Je pense que cela leur a servi.
Quelles sont vos influences sur Coal ?
C’est difficile de désigner les influences spécifiques qui ont servi à donner à l’album sa forme. Je pense que tout le monde est influencé musicalement, de manière délibérée ou non, parce tout ce qu’ils entendent ou subissent dans leur vie de tous les jours. Quand le moment vient d’écrire notre musique, nous sommes influencés par tout ce qui nous passe par la tête et cet ensemble prend forme grâce à l’humeur du groupe pendant ce processus.
Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Dans les paroles de la chanson "Coal", je compare deux matériaux différents : le charbon et le diamant, qui sont tous les deux entièrement constitués de carbone, et je les utilise pour une métaphore qui décrit la manière dont des choses peuvent finir de manière complètement différente alors qu’elles partaient de la même base. Nous avons pensé que ce thème correspondait bien à l’ensemble de l’album. Dans le processus de composition, il est crucial de savoir placer nos idées, ou on finit avec quelque chose de très différent. Le résultat n’est pas défini par ce avec quoi tu commences, mais par la manière dont tu utilises tes ressources.
L’album a été, encore une fois, produit par Heidi Soldberg, la sœur d’Einar (chant) et Ihsahn. Que penses-tu de votre collaboration ?
Je les connais depuis que je jour de la guitare et qu’on a fondé Leprous, en 2001. Nous avons travaillé avec eux sur de différents projets depuis. Ils sont tous les deux très sympas et très pro, donc on peut combiner amitié et travail d’une bien belle manière.
Sur les photos promo, on peut voir quatre membres, mais pas le bassiste qui a tourné avec vous. Pourquoi ?
Il y aura un changement de line-up lors de la prochaine tournée en tête d’affiche. Rassurez-vous, la raison derrière cela n’a rien de dramatique. Avant cela, Rein continuera de jouer de la basse avec nous cet été.
D’ailleurs, que peut-on attendre de votre prochaine tournée ? Qu’y aura-t-il de différent par rapport à la tournée qui a suivi la sortie de Bilateral ?
La tournée Progressive Assault était notre première en tant que tête d’affiche. Notre set faisait environ 1h30, je ne pense pas que nous l’allongerons. Notre but est de trouver la meilleure combinaison de chansons qui irait à un concert spécifique, d’autant que nous ne sommes pas limités dans nos choix, puisque nous jouons en tête d’affiche. Cela inclut un spectacle musical et visuel qui donnera l’impression au public de prendre part à un voyage minutieusement préparé. Nous y joueront évidemment beaucoup de chansons de Coal, mais aussi quelques-unes de nos albums précédents.
Quel groupe a retenu ton attention cette année ?
J’aime beaucoup le dernier album du groupe norvégien Shining, One One One. Tobias, notre batteur, y joue en tant que musicien de session.
Pourrais-tu sélectionner cinq albums qui t’ont influencé en tant qu’artiste ?
Je dois repenser à des albums que j’ai beaucoup écouté ces dix dernières années, et même si c’est dur d’en choisir cinq, je peux nommer ceux-ci :
Porcupine Tree - Deadwing
The Mars Volta - Amputechture
Emperor - Prometheus
Opeth - Ghost Reveries
Pain of Salvation – Entropia
Il y a quelques amateurs de vinyles dans Leprous. Coal a bénéficié d’une sortie vinyle, en sera-t-il de même pour les autres ?
Nous avons toujours voulu sortir nos albums en vinyle, et nous avons enfin eu une réponse positive de notre label. J’espère que nous pourrons sortir les précédents sous ce format, je pense que cela arrivera si nous vendons beaucoup de vinyles de Coal, cela ne laissera pas le choix à notre label.
Avant la sortie de l’album, il était question de sortir aussi un EP. Qu’en est-il ?
Nous pensions avoir fait assez de chansons pour sortir un album et un EP. Nous avions écrit 12 chansons dans cette optique. Au moment d’enregistrer, nous nous sommes rendus compte qu’il était préférable de couper trois chansons pour la version finale de Coal. Au final, nous avons huit titres sur l’album, avec deux bonus pour l’édition spéciale et l’édition vinyle.
Interview réalisée par e-mail, questions par Tfaaon et Vyuuse.
Photo live : © 2013 Nidhal Marzouk / www.yog-photography.com
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