Le Zénith de Paris accueille en ce mercredi lourd de mi-juin, Megadeth et Stratovarius dans une configuration petit Zénith mais grand par les talents en présences pour ce "Crush the World Tour" 2024.
Stratovarius
A 20h précise l'intro sur bande de Stratovarius commence en douceur et prépare le public du soir, venu très nombreux remplir le configuration réduite de la salle pour voir Megadeth. Les premiers titres démarrent avec "Survive" et ensuite "Eagleheart" pour chauffer l’auditoire plutôt réceptif surtout dans les premiers rangs. Le speed metal mélodique des Finlandais est efficace pour son style mais n’est pas très galvanisant sur la longueur et une pointe d’ennui pointe le bout de son nez.
Les cinq musiciens évoluent sur cette grande scène de façon épurée avec un light show assez simple mais efficace. C’est aussi le cas pour la scénographie ou seulement deux petits backdrops carrés avec le logo disposés de chaque côté de la batterie font office de décors. Mais finalement peu importe, l'élément qui prime c'est la musique et donc le son. Pour ce point majeur il faut reconnaître que le Zenith ne brille pas toujours par sa qualité acoustique mais pour cette première partie de soirée c'est très correct. Tous les instruments sont clairs, idem pour les samples ce qui est un très bons point pour nos Scandinaves.
Cependant, on peut légitimement se poser la question de la pertinence de cette première partie. Malgré le visible entrain du groupe a être sur scène et la qualité des membres, l'intérêt de ce style de musique avec des morceaux très semblable et assez ennuyeux sur la longueur tranche trop avec le trash ultra efficace qui suivra. Stratovarius en première partie d'un Dream Theater, pourquoi pas, mais avant Megadeth c'est assez peu judicieux. Un combo plus percutant avec une musique plus énergique aurait vraiment rendu cette soirée parfaite. Mais on oubliera rapidement cela en saluant bien entendu la performance et la sympathie de Stratovarius après son heure de concert.
Megadeth
C'est au tour des vedettes du soir de prendre place sur le grand espace scénique du Zénith, un an après leur dernier passage à Paris. A l'instar de Stratovarius, là non plus point d'extravagance dans le décors, un grand back drop avec le logo et en avant les décibels, on est là pour thrasher et rien d'autre. Et de ce côté on en aura pour notre compte et nos oreilles ! La plus belle surprise du soir vient encore, et fort heureusement, du son qui est impeccable ! Cela redore le blason de la salle, et il faut souligner bien évidement de la maîtrise de l'ingénieur du son du jour. Grand coup de chapeau à lui qui a permis à l'auditoire de profiter dans les meilleurs conditions des grands classiques de la légende Megadeth.
A propos des morceaux joués, le public aura l'honneur de nombreux titres du mythique album, le plus vendu du groupe à ce jour, Contdown to Extinction" avec "This was my life", "Skin o’ my teeth", "Countdown to Extinction", "Sweeting Bullets" et l'énorme "Symphony of Destruction" repris en cœur par toute la salle. Idem pour l'incontournable, surtout en France "A tout le Monde" ou encore "Hangar 18". L'avant-rappel fera venir sur scène la mascotte du groupe Vic Rattlehead pour l'un des plus fantastiques titres de thrash ever, "Peace Sells" qui met encore plus le feu à une salle déjà surchauffée !
En ce qui concerne les musiciens nous ayant offert ces morceaux il y a d'abord le bassiste James Lomenzo, ex-Black Label Society. Le guitariste de Winstersun, Teemu Mäntysaari qui a rejoint Megadeth en 2023, assure de manière exemplaire ses parties guitares et régales nos oreilles des riffs imparables de la légende du thrash made in US. Derrière les fûts, Dirk Verbeuren, batteur belge qui a sévi dans d’innombrables groupes dont Soilwork et Scarve, avait intégré Megadeth en 2016 déjà. Il fait comme ses comparses une prestation éclatante et enjouée !
Et pour finir la star du soir MegaDave ! Et ça fait très plaisir de le voir en forme et précis sur son instrument pour nous offrir ses fameux riffs que nous aimons tant. Sa voix si reconnaissable est elle aussi de la partie ; même si les fins de phrases sont parfois absentes, peu importe l’auditoire comble les manques avec plaisir. On sait le mal dont est revenu Dave Mustaine, la performance est donc d’autant plus remarquable. Durant le concert, la star du soir viendra seule devant le Zénith pour remercier le public de sa venue et en retour, les ovations pleuvent. En conclusion, une belle soirée et une heure vingt-cinq de Megadeth de grande qualité. Les personnes présentes n’ont pas boudés leur plaisir avec une énorme standing ovation à la fin de ce concert mémorable.
Photos : Arnaud Dionisio. Toute reproduction interdite sans l'accord du photographe.