Chimaira – Crown of Phantoms

Revenons un peu dans le temps, dix ans en arrière, Chimaira sortaient leur second opus The Impossibility Of Reason qui allait les propulser au sommet de la scène hardcore.

Le chemin effectué à la suite de cet album ne fut pas sans obstacles. S’en suivit de nombreux changements de line-up qui amena le combo à créer dans des conditions plus sombres et difficiles, ce qui divisa les fans des premières heures avec notamment l’album The Infection, qui sonnait beaucoup moins groovy que ses prédécesseurs, une patte plus molle, plus lourde, peu convaincante.

En 2011, ils reviennent avec The Age Of Hell, beaucoup discuté par la critique, si Chimaira avait plus ou moins renoué avec une brutalité quasi-persuasive, on lui reprochait de ne pas aller jusqu’au bout, de balancer des morceaux beaucoup trop frontaux sans originalité.

Avec des résultats  plus ou moins irréguliers, difficile de savoir à quoi s’attendre avec Crown Of Phantoms, d’autant plus que Mark Hunter, frontman du groupe, est le seul membre fondateur restant.

Dès "The Machine" premier titre de l’opus, Hunter nous hurle "it’s alive" et tout alors prend son sens. La bête nous revient folle et furieuse. Les morceaux s’enchaînent, la dynamique et l’efficacité sont privilégiées. Chimaira revient débordant de groove, un retour définitif vers un univers explosif.

On retrouve des envolées solistiques et un clavier omniprésent dont le groupe nous avait privés ces derniers temps. Comme la rythmique nonchalante de" Wrapped in Violence", enveloppée de ces samples hypnotiques dont son refrain s’introduit méchamment dans notre système nerveux. "Welcome to the separation, say goodbye to your generation" 

On découvre peu à peu le talent des guitaristes, Matt Szalchta et Emil Werstler, qui, entre riffs chromatiques et mélodies aériennes, nous projettent délicieusement au sein de cette alchimie.

Austin D’amond met au service du combo toute sa puissance en nous offrant des breaks implacables, une double pédale d’une vitesse ahurissante comme sur "I Despise". A l’unisson avec Jeremy Creamer, bassiste du clan, nous avons droit à une partie rythmique solide et fracassante.

Chimaira 2013

Les gars nous balancent tout ce qui nous avait manqué, en ré-intégrant des morceaux plus thrash comme "Spineless", les samples sont ici vicieusement ancrés dans l’instru et appuient cet atmosphère de chaos.

L’interlude qu’est "Transmigration", divise l’album en deux parties, avec une première composée de titres plus directs, beaucoup plus taillés pour la scène et une deuxième qui met en avant un travail de recherche et une complexité brutale.

Quant à la partie vocale, il y a bien longtemps que Mark Hunter n’a plus rien à prouver. Des tons caverneux aux hurlements grinçants, des chuchotements plus inquiétants à une voix claire passagère, tous ces registres sont maîtrisés. Ses textes toujours plus agressifs, sans imager ses propos, il va droit au but et la réception est  explosive. La seule force originelle de Chimaira, qui l’aura relevé de bien des étapes, la seule rage créatrice du monstre n’a sûrement pas vocifér son dernier mot.

Un septième album qui signe la résurrection du groupe. Le nouveau line-up semblerait être synonyme de nouveau départ.

L’heure a sonné pour le combo : « to reboot the machine ».

 

NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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