Ad Vitam Infernal – Le Ballet des Anges

Après avoir créé la surprise en sortant un excellent premier opus chez Lavadome en 2020 (Infernal Comedy), les Bretons d’Ad Vitam Infernal sont de retour avec un second disque qui rehausse encore le niveau d’un cran. En effet, le Ballet des Anges a tout pour séduire les amateurs de death metal à travers une musique à la fois brutale, technique et directe. "Pour les fans de Hate Eternal", précise le communiqué de presse que nous avons reçu. Et force est d’admettre qu’il n’y a pas tromperie sur la marchandise, tant cet opus s’inscrit dans la droite lignée des meilleurs efforts de la bande d’Erik Rutan, tout en ajoutant une touche de modernité bienvenue dans le son. Entrez dans la danse !

Après une ouverture orchestrale (sobrement intitulée « The Overture ») classique mais qui rappelle les introductions des albums de Spawn of Possession, Ad Vitam Infernal rentre dans le vif du sujet avec « And the Watchers Will Be Frightened ». En à peine deux minutes de violence pure, tous les ingrédients de l’album sont là : un riffing d’une précision à couper le souffle, un chant d’outre-tombe (qu'on décèle parfois en français comme sur « Enchain Them All! » ou « I Saw Everything ») et une batterie (certes programmée, mais l’illusion est là) frénétique. Jouissif !

Et le reste de l’album est du même acabit, où tous les titres vont à l’essentiel, balançant parpaing sur parpaing (« Enchain them All », « I Saw Everything »), sans jamais laisser retomber la tension et tenant l’auditeur en haleine pendant près de quarante minutes. Nous mentionnions Hate Eternal, et effectivement, l’influence est plus que jamais présente sur les neufs compositions (en écartant volontairement l’ouverture) de l’album, tout comme celle de Immolation. Le chant de Samuel Girard est Rutan-esque (c’est flagrant sur « Everyone, Everywhere ») et les riffs de Jérôme Mahé (guitare) et Christophe Helwin (basse) pesants à souhait (« Free Will Has Set Us Free »). De leur côté, les paroles s’inspirent librement du Livre d’Henoch et de son bestiaire démoniaque, thématiques que n’auraient pas non plus renié le Morbid Angel de la période Blessed Are the Sick et qui collent parfaitement avec l’imaginaire développé sur l’artwork.

Au-delà des influences du trio, la qualité de l’album réside intrinsèquement dans celle de ses morceaux : les riffs sont excellents, à la fois techniques et violents (« Wandering Spirit », « A Peaceful Place to Wait »), sachant donner cette ambiance malsaine et parfois dissonante propre au genre (l’intro d’« Everyone, Everywhere », « Free Will Has Set Us Free », « Shemihazah the Great », ou encore la fin de « Wandering Spirit » qui évoque Zealotry). Il n’en faut pas forcément plus pour nous séduire, surtout que depuis Upon Desolate Sands (2018) et l’intégration de Rutan au sein de Cannibal Corpse, Hate Eternal semble en dormance. A son échelle, Ad Vitam Infernal est là pour reprendre le flambeau, et le fait de la plus belle des manières avec son Ballet des Anges. Eh bien, dansez maintenant !

Tracklist :

The Overture
And the Watchers Will be Frightened
Shemihazah the Great
Asael (God has made...)
Enchain Them All
A Peaceful Place to Wait...
Wandering Spirits
I Saw Everything
Free Will has set Us Free
Everyone, Everywhere

Sortie prévue le 8 novembre 2024 chez Dolorem Records
Photographie promotionnelle fournie par le label : DR

NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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