TRIEL OPEN AIR 2013
(par Hos)
Le week end du 29/30 juin se tenait la 4ème édition du festival TOA, une affiche alléchante avec comme point d’orgue DAGOBA le samedi et BLACK BOMB A le dimanche.
Une des questions essentielle était de savoir si le temps allait être de la partie, sur ce lieu propice à la bronzette qu’est le Parc aux Etoiles à Triel sur Seine : BINGO !!!
Accompagné de Carmyn, chroniqueuse bien connue sur La Grosse Radio, Didier Breizh, photographe pigiste de magazine spécialisé ainsi que Raphaël Bobillot, jeune photographe de talent.
(Photo : Raphael Bobillot)
Pour commencer, Esprit Rock organisateur de l’événement a pris le parti de n’avoir qu’une seule scène contrairement à l’année précédente, ce qui sera finalement bien judicieux.
C’est le groupe Pervert Asshole qui a la lourde tache de commencer la journée du samedi vers 14h00, ce qui n’est jamais évident, mais qui s’avère un très bon choix et qui donnera le ton dès le départ.
(Photo : Didier Breizh)
Les loustiques, qui avaient foulé la scène du Motocultor l’an dernier, ne se sont pas découragés devant un public qui arrivait au compte goutte, se sont donnés sans compter. Ambiance garantie avec un chanteur charismatique qui puise son inspiration au croisement d’un Alice Cooper avec un décor façon Saw et d’une musique proche d’un métal-rock n’roll déjanté, un bon coup de pied au cul pour commencer ce festival.
(Photo : Didier Breizh)
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On enchaine avec un tout nouveau combo, Kopper 8 .Quand on sait que cette équipe s’est montée en si peu de temps et a en plus enregistré une démo quelque jours avant le festival, on ne peut que constater la maturité d’un si jeune groupe !! Les curieux ne s’y trompent pas en se rapprochant de la scène, un groupe à suivre assurément…
(Photo : Didier Breizh)
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Débarque le groupe le plus inattendu pour ce genre de festival : Deadly Fist ! on replonge dans le rock des 80’-90’ avec un gratteux sûrement fan des Guns et consort et d’une équipe dont le chanteur s’amuse à naviguer dans des styles divers, une énergie communicatrice, ça saute, ça bouge, ça rock !! Cerise sur le gâteau, une distribution de leur album gratos ( 400 ex) dans la foule et sur leur stand ! Le Glam rock n’est pas mort et c’est tant mieux.
(Photo : Didier Breizh)
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Changement de style radical : Lutece. Je n'ai entendu dire que du bien sur cette formation apparemment attendue. Et bien je n'ai pas été déçu ! Musicalement, on a le droit à un Black Metal de grande envergure ponctué par des textes épiques ("The Path of Glory", "I am the Sword"). Lutece est un groupe très communicatif avec son public et un excellent déclencheur de pogos. A suivre au Motocultor.
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C'est au tour de Nightcreepers d’investir la scène. Des habitués du T.O.A., un groupe qui se bonifie avec le temps, plus puissant, plus structuré, l’expérience se ressent avec un batteur plus affuté que jamais et un chanteur qui envoi la sauce avec assurance. une mise en scène épique (peintures corporelles, fourrures, instruments celtiques), qui raviront les fans de pagan, folklorique en tout genre.
(Photo : Raphael Bobillot)
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(suite par Carmyn)
Nos amis de chez T.A.N.K. investissent la scène avec sérénité, et une toute nouvelle énergie, insufflée notamment par leur performance couronnée de succès au Hellfest quelques jours plus tôt (selon les confidences du volubile bassiste, Olivier d’Ariès, le groupe a eu le bonheur de jouer devant 3000 personnes au sein de l’Altar Stage du festival Nantais, et c’est avec le même entrain qu’ils sont de retour aujourd’hui - devant une audience certes plus petite, mais tout aussi passionnée).
(Photos : Raphael Bobillot)
D’emblée, le groupe s’impose, avec une performance très carrée et dynamique. Le son est très bon, et est pour beaucoup dans le rendu ‘rouleau-compresseur’ que le groupe instaure. S’il n’est pas de coutume de le faire, il serait bon pour une fois de saluer le travail des acteurs de l’ombre (dont le travail est pourtant si important dans l’édification d’un show) : ici, de l’ingénieur du son du groupe, Cédric Guesdon du D.N.I. Studio, qui complète le tableau très pro et très « char d’assaut » de la performance (pour ne pas faire de vilains jeux de mots !). Basse-batterie impeccable, deux guitares très complémentaires et bien ‘chorégraphiées’, et un Raf Pener (chant) au top. Le groupe établit une grande complicité avec le public, qui le lui rend bien, notamment sur les titres incontournables « Inhaled » et « Beautiful Agony ». Le final sur "Brother In Arms" ficèle le show de la manière la plus réussie, et contente les quelques slammers déchaînés. Un groupe jeune, très proche de son public, doté d'une réelle fraîcheur, et qui s'immisce dernièrement lentement mais sûrement dans la catégorie "fleurons de la scène metal française" et n'a pas fini de faire parler de lui.
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Les No Return, que l'on ne présente plus, s'emparent de la scène du Triel déjà bien chauffée, et offrent un son plus "old school" pour ravir un panel large d'oreilles. Si leurs prédécesseurs étaient plus orientés death new generation à la In Flames ou Soilwork, les No Return puisent, eux, à la source du style : côté inspi et son, ils sont à rapprocher d'un Slayer et de toute la scène thrash metal américaine des 80-90's.
Comme toujours, très carrés et pros, ils mènent leur barque de manière admirable, avec des chansons béton ponctuées de magnifiques solos de guitare de la part d'Alain. Seul ombre au tableau, un son manquant un peu de consistance : pas assez de basses privent en effet la performance de "corps". La communion avec le public est un peu moins grande qu'avec les jeunes loups aux dents longues de juste avant, mais le show proposé n'en demeure pas moins classe, et n'est pas exempt de temps-forts comme sur la love story " N.I.L. 2".
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Changement radical de style lorsque The Arrs s'empare de la scène du Triel. Le soleil a déjà tiré sa révérence, et la lune pointe à l'horizon noir. Dotée de dégaines hardcore de folie, qui rappellent Suicidal Tendencies ou encore Biohazard, la formation Francilienne place la barre haut, avec un jeu de scène très au point et un très beau travail des lights, qui donnent immédiatement la sensation d'acte à gabarit international. Des paroles en français, parfaitement assumées et éloquentes, donnent au groupe sa touche originale et authentique. "L'Ame La Plus Noire", heavy à souhait, dévoile un coffre plus grave dans la voix de Nico (chant).
(Photos : Raphael Bobillot)
Tous les musiciens œuvrent de concours, et se démènent pour transmettre leur énergie au public - très réceptif par ailleurs. Le son et le visuel sont vraiment forts, avec notamment quelques poses christiques assez graphiques, de la part du chanteur. Une très belle performance, qui ouvre la voie à la tête d'affiche de ce soir : Dagoba.
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Lorsque les Marseillais investissent la scène du Parc aux Etoiles (curieusement approprié, d'ailleurs, comme endroit pour eux !) c'est sur fond du Dracula de Wojciech Kilar, le génial compositeur Polonais à qui l'on doit la B.O. du chef d'oeuvre de Coppola (1992). Romantisme noir donc, sur fond de cavalcade effrénée, pour introniser le groupe venu présenter son dernier album, Post Mortem Nihil Est. Dans une ambiance plutôt tamisée, nos Marseillais excellent d'emblée, tant en termes de son que de performance. Magistral derrière sa batterie, le lion Franky Costanza souffre cependant d'une caisse claire quelque peu mal reprise. Mais le groupe, visiblement bien dans son élément, et remonté comme un coucou Suisse, en impose nettement et efface ainsi tout menu bémol.
(Photos : Raphael Bobillot)
Force est de constater que le nouvel album prend réellement tout son sens en live, et les morceaux passent crème. "When Winter..." et son refrain bizarrement très Borknagar / Vintersorg diffère des autres chansons, et ouvre une porte judicieuse vers une sensibilité plus dark, plus Scandinave. "The Great Wonder", premier single et clip extrait du nouvel album, sonne d'ores-et-déjà comme un classique du groupe. Un peu trop de gens en coulisses coupent cependant un peu la magie du show, et l'on se demande à maintes reprises pourquoi un tel raffut backstage ?
Pour "It's All About Time" (What Hell Is About, 2006), il est précisément grand temps pour Maître Franky de faire son allocution publique : pour introduire ce 'tube' du groupe, le charismatique batteur réclame un Wall Of Death conséquent, et l'on constate avec amusement que le bougre est vraiment connu comme le loup blanc, et l'on entend beaucoup de voix dans le public lui répondre directement et avec entrain "oui Franky !"
Le tout nouveau tout chaud "Kiss Me, Kraken" passe également le test du live avec brio. La nouvelle recrue, le guitariste Z, s'intègre parfaitement à la formation, et l'on constate une bonne homogénéité entre les quatre musiciens ce soir. Particulièrement impressionnant, Shawter marque par son chant versatile, parfaitement placé, et une présence scénique qui en jette. "The Things Within" (What Hell Is About) et son alternance totalement maîtrisée de chant clair plutôt haut perché et de growls bien gras, clôture en apothéose le programme de la soirée. Un Dagoba très en-jambe, qui n'aura pas laissé une seconde de répit au public, et aura comblé les attentes de la grande majorité du public du Triel Open Air.
(par Hos)
Une fois de plus, l'association Esprit Rock nous a concocté une affiche plus que satisfaisante. Avec près de 1200 entrées les deux jours, le festival a bénéficié d'une belle progression depuis l'édition précédente. Que ce soit pour la qualité des prestations des groupes, l'organisation ou l'ambiance, ce festival est totalement génial. Y'a pas à dire, si Esprit Rock continue sur cette lancée , le Triel Open Air pourait bien devenir le "Hellfest de L'île-de-France" !
Très bientôt, le report de la seconde journée…..
Lien :
La page facebook officielle du Triel Open Air
Remerciements à Géraldine & toute l'équipe d'Esprit Rock