La salle parisienne de l'Elysée Montmartre nous a encore une fois réservé une grande soirée placée sous le signe du rock n'roll avec Mike Tramp, Beastö Blancö, et bien entendu The Dead Daisies.
Mike Tramp
C'est Mike Tramp qui est chargé d'ouvrir le bal pour ce soir dans une Élysée Montmartre qui aurait mérité d'être davantage remplie. Il vient présenter son nouvel album, Songs of White Lion Volume 2, sorti à la fin de l'été dernier. Comme son nom l'indique, Mike reprend certains des plus grands titres de son ancien groupe de glam White Lion en version revisitée et réenregistrée. Le concert démarre par "Livin On The Edge" (Non, pas la version Aerosmith), et dès le début, la complicité entre Mike et le guitariste Marcus Nand est évidente aux yeux du public. En effet, ces deux là se connaissent depuis très longtemps puisque Marcus accompagnait déjà Mike dans Freak of Nature, le second groupe de Tramp. Le combo enchaîne avec "Broken Heart" et "Little Fighter", et Mike nous ramène quelques années en arrière en se remémorant d’anciens concerts français qu'il a pu faire avec White Lion, notamment au Palais Des Sports de Paris dans les années 90 avec Mr. Big (passé il n'y a pas longtemps en France pour leur tournée d'adieu). Quelques mains se lèvent lorsqu’il demande si certains sont assez vieux dans la salle pour s'en rappeler...
Mike a remarqué que les Français aiment la guitare, mais il tient à nous rappeler qu'il est aussi et surtout chanteur et entame les premières notes de "Tell Me" suivi de "When The Children Cry", titre qu'il a écrit avec Vito Bratta (guitariste de White Lion entre 1983 et 1992), il y a presque 40 ans en 1987. Mike était loin de se douter en écrivant cette chanson qu'elle serait prémonitoire vu le monde pourri dans lequel nous vivons actuellement. Le sixième titre, "Wait", est déjà le dernier de ce set qui est passé très très vite. Mike remercie chaleureusement le public à qui il donne rendez-vous au stand du merch après le concert des Dead Daisies.
Setlist Mike Tramp :
1 Living On The Edge
2 Broken Heart
3 Little Fighter
4 Tell Me
5 When The Children Cry
6 Wait
Beastö Blancö
Ayant plutôt pour habitude de voir Chuck Garric et Calico Cooper sur scène avec le patron (tout le monde sait de qui on parle, un certain Alice...), on les retrouve à présent sur scène avec leur propre groupe Beastö Blancö. Le groupe de shock rock se compose également de Jan LeGrow à la basse, de Chris "Brother" Latham à la guitare lead et de Sean Sellers à la batterie. Bien que le groupe, formé en 2012, en soit à son quatrième album studio (Kinetica sorti en juillet), et un live, ce n'est que la deuxième fois qu'il passe en France et la première fois à Paris.
Beastö Blancö, en tout cas, porte bien son nom. On retrouve vraiment bien le côté bestial annoncé dans les compos. En revanche, Chuck laisse sa place de bassiste pour prendre la guitare et le chant. Le premier morceau "Run For Your Life" nous annonce direct la couleur. Ça va être lourd... Bien lourd et jouissif. Si on ne connaît pas Beastö Blancö, le son du groupe peut faire penser à Rob Zombie dans une version plus rock et moins indus. Calico débarque donc sur scène et assure le show en mode guerrière post apocalyptique tout droit sortie de Mad Max. N'oublions pas qu'elle est aussi chorégraphe et actrice.
Une chose est sûre, tous les néophytes dans la salle ne connaissant pas Beastö Blancö se prennent une claque dès les premières notes dont ils se souviendront longtemps. Les trois premiers titres sont interprétés surtout par Chuck, Calico et les autres musiciens assurant les backing vocals. On découvre vraiment la voix de Calico sur le quatrième morceau "Grind". Contrairement à son personnage, elle a une voix mélodieuse. Celle-ci peut évoquer un mélange entre celle de Sharon Den Adel (Within Temptation) et de Cristina Scabbia (Lacuna Coil). Pour le cinquième titre, sa voix et le show qu'elle offre montent en puissance... Elle se charge des couplets et est rejointe par Chuck sur les refrains. Le duo se complète à la perfection et nous offre une version revisitée de "Feed My Frankenstein" (qu'on ne reconnaît pas forcément tout de suite) et transforme la chanson en rituel mené par Calico. Le regard de cette dernière est absolument hypnotisant. Quand à Chuck, il est à la fois bestial et sensuel au possible.
Calico sort les lasers et on a droit à un jeu de lumières pour l'introduit de "Machine Girl". La chanson est plus punk que ce que l'on a entendu jusqu'à maintenant et on s'attend à voir quelques pogos dans le public, qui reste finalement bien sage. Puis Calico decide de brandir son totem d'immunité (ou massue, au choix) qui se révèle être un bras arraché au corps de son propriétaire... Quoi de plus normal ? Pour introduire "Honey Honey", Chuck demande « Paris, you want some honey ? ». Sur ce morceau, le guitariste Chris "Brother" Latham pose directement les cordes de sa guitare sur un thérémine pour mieux en jouer ensuite et apporter une dimension plus cosmique à l'ensemble.
Nouveau jeu de lumières et nouveau titre avec "Lowlands". La voix de Calico marque le parfait contraste avec la basse de Jan LeGrow et la déferlante de riffs et de slides de Brother. Le refrain de cette chanson prend littéralement aux tripes. La basse et la guitare se font face. Chuck fait ensuite la présentation des musiciens et en profite pour nous rappeler le nom du groupe, tout ça sous les cris et les applaudissements du public. Paris est conquis et pour le prouver, Calico veut entendre Paris « scream ».
Pendant pratiquement tout le set, Calico nous a montré sa jolie collection de jouets... En particulier, une sorte de poupée Lucille version beaucoup plus cloutée, de quoi faire se tenir à carreau le reste du groupe, qu'elle mène à la baguette / batte... Chuck lève sa guitare pour le dernier titre "Breakdown", avec l’inscription LOUDER écrit au scotch noire derrière. Le commandement est clair. Toute l'assistance s'exécute et lève les mains au ciel. En résumé, cette première date parisienne de Beastö Blancö nous a mis une bonne claque et le groupe a certainement gagné un bon nombre de nouveaux fans. Chuck Garric assure au chant et on est ravi de découvrir une nouvelle facette de son talent. A quand le prochain concert...
Setlist
* Il Nostro Spirito
1 Run For Your Life
2 Freak
3 Grind
4 Nobody Move
5 Feed My Frankenstein (Alice Cooper Cover)
6 Machine Girl
7 Honey
8 Lowlands
9 Blind Drive
10 Breakdown
The Dead Daisies
Les Dead Daisies viennent de sortir leur septième album studio Light'Em Up en septembre. Et qui dit nouvel album, dit nouvelle tournée, passant par la France presque un an jour pour jour après leur dernière venue dans la capitale. Le groupe de hard rock australo-américain n'oublie jamais la France lors de ses tournées européennes. L'entrée du groupe sur scène se fait sur "Rock And Roll" de Led Zeppelin histoire de bien donner le ton de la soirée et de chauffer à blanc l'Elysée Montmartre. Les trois premiers titres passent à la vitesse de l'éclair. John Corabi (Mötley Crüe), chanteur attitré des Marguerites Mortes, passe le plus clair de son temps au bord de la scène afin d'être au plus près du public, et semble avoir enclenché le mode showman. Le public suit et répond à ses moindres demandes avec enthousiasme.
C'est Reb Beach (Whitesnake, Winger, Alice Cooper... On ne le présente plus) qui assure l'intérim de Doug Aldrich en pleine convalescence. Son jeu de guitare est plus discret qu'Aldrich, et il enchaîne les riffs , ce qui rend l'ensemble d'autant plus puissant qu'on ne s'y attend pas forcément - sauf si on a déjà eu l'occasion de voir Reb jouer évidemment. Petit détail, on se retrouve en fait avec deux "snakes" sur scène. Déjà avec Reb Beach, mais aussi avec Michael Devin (qui a quitté Whitesnake en 2021 et a rejoint les Dead Daisies). La manière dont Michael frappe les cordes de sa basse peut rappeler (allez savoir pourquoi) Animal du Muppets Show quand il tape sur ses fûts. À moins que ce ne se soit pour une autre raison... Le groupe est rodé. Il est là pour s'éclater. Sur "I Wanna Be Your Bitch", second titre issu du dernier opus, Devin assure les backing vocals. Sur "Unspoken" c’est Reb qui passe en guitar hero pour un petit solo. John Corabi se positionne en retrait pour les rythmiques aux cymbales et maracas. David Lowy va d'avantage en avant sur scène et occupe un peu plus l'espace que d'habitude. Cela fait plaisir de le voir s'affirmer ainsi et de moins rester derrière les autres ou sur le côté.
Vient maintenant le solo de batterie annoncé par Devin. Tommy Cluffetos (Ted Nugent, Ozzy...) est la nouvelle recrue toute fraîche du groupe pour ce tour. Son solo est efficace, propre, parfait, et monte en intensité au cours de l'exécution. Un petit souci technique très vite réglé par un road interrompt ce solo mais Tommy le reprend de plus belle. Corabi prend sa guitare acoustique et entame les premières notes d'une vieille chanson des Dead Daisies "Lock'N Load". En effet, celle ci date de leur premier album sorti en 2013. Devin fait toujours la suppléance voix, comme dans Whitesnake, et on assiste à un petit face à face Corabi /Lowy pour un duel /duo acoustique /électrique. « Est-ce qu'il y a des motards dans la salle ? » Demande John pour l'intro de "I'm Gonna Ride". Quelques téléphones sont sortis pour filmer ce nouveau titre, mais dans le respect des uns et des autres. "I'm Gonna Ride" est LE titre parfait si on a une longue route à faire, ce qui tombe plutôt bien. Corabi amène Lowy sur le devant de la scène pour annoncer "Born To Fly", vu que David est aussi pilote d'avions notamment de Spitfire. Corabi plane au sens propre du terme devant la batterie de Tommy. L’association des deux voix de Corabi et Devin fait vibrer le fond de la salle de l'Elysée Montmartre tellement elles résonnent. Le refrain chanté par John s'adresse directement à David.
Un « Je t'aime Paris » et le quatrième titre du dernier album est lancé. "Take A Long Line"est un déferlement de basses plus que percutantes. Sous les applaudissement du public, John remercie Mike Tramp et Beastö Blancö de les accompagner sur cette tournée. Nous voici au moment du medley et de la présentation des membres du groupe. Chacun a sa chanson d'introduction dûment choisie et au moment de la présenter Michael Devin, nous avons droit à une petite anecdote de la part de Corabi. On apprend que ces deux là ont partagé beaucoup de choses ensemble : des Guinness, diverses bières, mais aussi... une femme. Maintenant, savoir qui l'a piqué à l'autre... On va laisser planer le doute. John nous fait part d'un message de Doug Aldrich reçu deux jours plus tôt. Il aurait aimé être présent à Paris et assure qu'il se rétablit bien. C'est tout ce qu'on lui souhaite. Au tour de John d'être présenté par David comme étant le seul et unique chanteur des Dead Daisies et on enchaîne sur "Join Together" Des Who. Corabi annonce que "Light'Em Up" aurait été enregistré en deux versions: Une version rock et une version blues... Peut-on espérer une édition double pour Noël ?
Autre corde à la basse de Devin, et le voilà à l'harmonica pour une reprise de "I'm Ready" de Muddy Waters. Les titres continuent de s'enchaîner. On ne perd pas de temps et on fonce dans le rock'r roll. "Fortunate Son" de Creedence marque enfin un solo de David qui réaffirme sa prestance sur scène. John demande alors les applaudissements du public et évidemment les obtient. Sans s'en rendre compte, on attaque déjà la quinzième chanson... En une heure de set. Corabi constate que les Dead Daisies viennent souvent en France en novembre (du moins comme l'année dernière). Mais il fait la promesse que le groupe emmène tout le monde en vacances où il fera toujours chaud et donc arrive "Mexico" avec un tapping de Reb à la guitare. Avant-dernier titre du concert lancé par David, seul sur scène avec les projecteurs braqués sur lui: "Long Way To Go". Une espèce d'au revoir... On termine par "Helter Skelter" des Beatles où comme à chaque fois qu'un groupe la reprend, toute la salle se déchaîne et certains sortent leur meilleur air guitar. L'effet des classiques. Dead Daisies est un groupe qui se fait plaisir sur scène et ça se voit. Il n'a rien à prouver et son plaisir est communicatif. On n'a alors qu'une envie, prendre la Dolorean, remonter un tout petit peu le temps et revenir à 18h30, à l'ouverture des portes pour revivre encore une fois cette soirée.
Setlist Dead Daisies
* Thunderstruck * Rock And Roll
1 Light 'Em Up
2 Rise Up
3 Dead and Gone
4 Make Some Noise
5 I Wanna Be Your Bitch
6 Unspoken
7 Bustle And Flow
8 Drum Solo
9 Lock'N'Load
10 I'm Gonna Ride
11 Born To Fly
12 Take A Long Line
13 Dirty Deeds Done Dirt Cheap (AC/DC cover)
14 Seven Nation Army (White Stripes Cover)
15 Children Of The Grave (Black Sabbath Cover)
16 Living After Midnight (Judas Priest Cover)
17 Join Together (The Who Cover)
18 I'm Ready (Muddy Waters Cover)
19 Fortunate Son (Creedence Clearwater Revival Cover)
20 Mexico
21 Midnight Moses (Sensional Alex Harvey Band Cover)
22 Long Way To Go
23 Helter Skelter (Beatles Cover)
Photos : Lil'Goth Live Picture. Toute reproduction interdite sans l'autorisation de la photographe.