En dehors des festivals d’été, les mois de Juillet et Aout sont généralement assez pauvres en matière de concerts metal. Aussi, cette date parisienne de Dying Fetus a été accueillie avec joie pour le fan de metal en manque de concerts en club. Et puis l’annonce d’une première partie assurée par Kronos ne nous a que plus réjoui, le groupe français se faisant rare sur scène ces derniers temps.
Direction le Nouveau Casino donc, en ce mardi 13 Aout, où nous nous attendions à trouver une salle à moitié vide, vacances estivales obligent. Finalement, la salle se remplit petit à petit de nombreux fans arborant fièrement des t-shirts à l’effigie du Fétus mourant. Avant le concert, une première inquiétude pointe le bout de son nez. En effet, le Nouveau Casino n’est pas une salle réputée pour avoir un son parfait, surtout en matière de death metal, style exigeant, si l’on veut éviter une bouillie sonore où plus rien ne se distingue. Et à l’heure où Kronos envahit la scène, nous voila rassurés sur ce point. Le son est très propre, chaque instrument se distinguant à merveille. Et c’est plutôt appréciable, surtout vu le niveau technique des compositions du quintet.
Ce concert est également l’occasion pour nous de découvrir le nouveau line up de Kronos, à commencer par son nouveau chanteur, Triv, qui aura assuré ses parties vocales, n’ayant rien à envier à ses prédécesseurs. Le groupe démarre son set au son de "Petryfing Beauty Pt 1 : The Murderous Reflection". Les lumières sont minimalistes, mais le son est propre et le groupe carré. Nous pouvons sans problème apprécier les morceaux issus de Colossal Titan Strife (2003) et The Hellenic Terror (2007). Le groupe pioche en effet allégrement dans ses deux chef d’œuvres, n’hésitant pas toutefois à nous présenter en avant première un extrait de leur futur album à venir ("Infernal Abyss Sovereignty"). C’est là qu’on se rend compte que leur dernier album date tout de même de 2007, et qu’il est temps que le groupe reprenne le chemin des studios surtout après cet extrait qui prouve que Kronos n’a rien perdu de sa violence et sa technicité.
Triv, petit nouveau au sein de Kronos, qui a démontré de belles capacités vocales
Malgré un line up quelque peu modifié depuis les dernières apparitions du groupe, les musiciens semblent prendre beaucoup de plaisir à jouer. Les deux guitaristes, Grams et Richard assurant de chaque coté de la scène leurs parties, tandis que Tom (Basse) s’époumone dans le micro pour quelques chœurs, complétant à merveille le travail de Triv. A l’instar de Nile, le groupe puise son inspiration dans la mythologie, non pas égyptienne, mais plutôt hellène, et l’ambiance chaotique et titanesque de leurs albums est très bien retranscrite en concert. Les « tubes » issus de leur album The Hellenic Terror s’enchainent, avec en particulier "Bringers of Disorders" et "Road to Salvation", dantesques. Le public ne s’y trompe pas et headbang sur le rythme effréné des compos du quintet. D’ailleurs, il semble qu’une bonne partie du public s’est déplacé pour Kronos également, les private joke fusant entre la foule et le groupe entre deux morceaux. Kronos n’hésite pas non plus à faire un saut du coté de leur premier album avec un "Mashkhit" qui ravira les fans de la première heure.
Grams, guitariste de Kronos, arborant fièrement un tshirt de ses compatriotes de Gorod
Le set se termine sur "Ouranian Cyclops" (The Hellenic Terror 2007), qui met K.O une bonne partie de la salle. Après presque trois quart d’heure de jeu, le groupe a mis à genou son public et a montré à tout le monde que les Titans du death français étaient de retour, pour de bon cette fois ci, on l’espère.
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Les américains de Dying Fetus sont venus promouvoir leur très bon album Reign Supreme, sorti l’année dernière. Et ce concert sera l’occasion pour eux d’interpréter trois titres de celui-ci , sans oublier d’autres morceaux de leur désormais longue carrière. Dès le premier titre, "Grotesque Impalement", la bande à Gallagher montre qu’elle est en forme. Ce dernier que nous avons pu apercevoir récemment au coté de Suffocation en remplacement de Frank Mullen est toujours impérial au chant, mais impressionne également par sa mise en place rythmique. Le bougre assure la guitare et le chant en live depuis que le groupe est devenu un trio.
John Gallagher, impérial pendant toute la durée du concert
Comme pour Kronos avant eux, Dying Fetus bénéficie de lumières minimalistes, permettant au public de se concentrer essentiellement sur la performance musicale. Sean Beasley (Basse) relaie Gallagher au chant à de nombreuses reprises, leurs voix respectives se complétant à merveille. Beasley est d’ailleurs un monstre de technique, jouant des parties de tapping et de sweeping (oui sweeping, vous avez bien lu !) sur sa basse tout en chantant. Tapi dans l’ombre, Trey Williams (Batterie) n’est pas en reste et martyrise ses toms. Les titres s’enchainent, donnant l’impression à la salle qu’un rouleau compresseur est en train de nous faire plier, mais pas flancher. Le groupe n’oublie pas de remercier le public entre les morceaux et semble vraiment heureux de l’accueil qui leur est réservé. Les titres de Reign Supreme passent bien le cap de la scène, notamment "Blood of Power", le meilleur morceau de l’album, mais également "From Womb to Waste". Les américains n’oublient cependant pas leurs anciens fans, avec des titres issus de leurs albums les plus anciens. "We are your Enemy" et "Kill your Mother/Rape your Dog" (Killing on Adrenaline, 1998) ou encore "Beaten into Submission" (issu de leur premier album, Purification Through violence, 1996) mettent tout le monde d’accord.
Là encore, le public ne s’y trompe pas et se montre de plus en plus déchainé. Les stage-diving s’enchaînent et il est parfois difficile de s’y repérer avec le nombre de slammers qui volent dans tous les sens, ce qui semble amuser le trio.
Sean Beasley, un monstre de technique
Après une petite heure de violence, le groupe remercie son public et s’éclipse. Alors oui, une heure ça fait court, mais quand on voit l’énergie et l’intensité déployée par les américains, ainsi qu’un Trey Williams, en nage, émerger de derrière sa batterie, on ne s’en étonne pas. Le groupe revient alors sur scène pour remercier son public et lancer baguettes et médiators pendant que les lumières se rallument dans la salle.
Ce concert était donc une bonne surprise, à plusieurs niveau. Tout d’abord, le son qui était parfait, aussi bien pour Kronos que pour Dying Fetus, prouvant que cette salle peut bien faire quand elle veut. Ensuite, la qualité des musiciens, aussi bien technique qu’en matière de communication a fait plaisir à voir. Les deux groupes (quasiment en co-headline, vu le temps de jeu) ont fait bonne impression auprès du public et c’est ravi que nous sortons de la salle en cette belle soirée estivale, une soirée placée sous le signe du death metal.
Setlist Dying Fetus :
Grotesque Impalement
We Are your Enemy
From Womb to Waste
Your Treachery will die with you
Homicidal Retribution
Beaten into Submission
The Blood of Power
Killing on Adrenaline
Second Skin
Praise the Lord (Opium of the Masses)
Kill Your Mother Rape your Dog
One Shot One Kill
Setlist Kronos :
Petrifying Beauty Pt2 : The Murderous Reflection
Submission
Bringers of Disorder
Kronos
Colossal Titan Strife
Petrifying Beauty Pt 1 : Divine Vengeance
Infernal Abyss Sovereignty
The Road of Salvation
Mashkhith
Monumental Carnage
Ouranian Cyclops
Photos : Arnaud Dionisio / © 2013 Deviantart
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