En 2000, étant alors un jeune freluquet seulement attiré par le côté mélodique de la Force, en mon âme et conscience de Power métalleux, jamais ô grand jamais je n’aurais laissé sa chance à un groupe estampillé Death, bien qu’étant caractérisé comme mélodique … Et bien, quelle erreur, j’ai bien failli passer à côté du meilleur album de Metal dit de Goteborg de tous les temps : Clayman, des suédois de In Flames.
En effet, ma joue se souvient encore de l’énorme baffe que j’ai reçu un soir de Juillet 2000, étant à l’affut des nouveautés intéressantes via l’émission de clips Metal de la chaine MCM … Et cette claque, elle avait un nom, « Pinball Map ». Un Metal hybride décapant, à la croisée du Heavy/Power puissant et moderne, et d’un Death gentillet pour les vocaux.
« Un tel titre n’est qu’un hit, sans possible récidive », telle était la phrase que je me suis dit alors. Et pourtant, à l’écoute de « Only For The Weak », présent sur plusieurs samplers de mags de l’époque, l’évidence était là. Je m’étais mis dans la tête une belle grosse ânerie, car, ce titre, est un hit, encore plus gros que « Pinball Map ». Tempo plus lent, ambiance quasi Indus, belle variation des vocaux, et encore et toujours ce travail jouissif (oui oui) effectué sur les grattes. Il me fallait cet album.
Et une fois la galette insérée dans la platine, le moins que l’on puisse dire, c’est que ça démarre fort … Le rythme effréné de « Bullet Ride » vous happe littéralement et vous met dès les premières secondes dans le bain … Riff mémorable, (y’a pas à dire, Jesper Stromblad et Bjorn Gelotte formaient une sacrée paire à l’époque), un vocaliste bien en forme en la personne de Anders Friden, et une section rythmique plus que rôdée après l’arrivée de Peter Iwers et de Daniel Svensson sur Colony, précédente livraison du quintet. Et, force est d’avouer que les dernières recrues sont bien à l’aise dans le combo.
S’en suivent alors les deux titres sortis en single, « Pinball Map » et « Only For The Weak » dont j’ai déjà dit le plus grand bien … Et on ne s’arrête pas en si bon chemin, « … As The Future Repeats Today » se veut la suite logique, avec un effet électronique très accrocheur sur le refrain. « Square Nothing », elle, débute sur un air de ballade, avec une ambiance travaillée, de belles chordes, puis monte crescendo pour devenir un réel hymne, un classique instantané … Et que dire de ce solo de guitare … Bon évidemment, tous les solos de l’album sont excellents, mais celui-ci posède un petit quelque chose en plus …
Quelle première partie d’album … Une telle énergie, de telles mélodies. Impossible de tenir ce rythme jusqu’au bout ! Et pourtant, « Clayman » se pointe comme une fleur, et une débauche d’énergie et de rage, sur fond d’arrangements bien modernes … Une seule écoute suffit à comprendre pourquoi c’est ce titre qui donne son nom à l’album.
Entre les très Heavy Metal « Swim », « Suburban Me », l’expéditif « Brush The Dust Away » et le classique « Another Day In Quicksand », seul le mid tempo « Satellites And Astronauts » loupe le coche, se voulant trop émotif.
Fort d’une production mariant aussi bien le Heavy Metal, presque traditionnel bien que moderne et l’énergie et la puissance du Death made In Goteborg, signée Nordstrom au Studio Fredman, Clayman est le point culminant de la carrière des suédois … Trop modernes et ayant cédé à la facilité pour certains, excellents pour d’autres, les dernières réalisations du quintet n’ont cesse de diviser. Soit, au moins, Clayman est un grand, très grand album, proche de la perfection.
Et rien que pour ça, In Flames We Trust. Merci à eux.
Axel