Rob Dukes, chanteur d’Exodus, au Motocultor 2013

"Il faut tourner, il n’y a pas d’autre solution"
 

Rob Dukes, frontman charismatique d'Exodus, a accordé quelques minutes à La Grosse Radio alors qu'il se préparait à donner le dernier concert de la tournée européenne du groupe, au festival Motocultor. Il a notamment évoqué les projets du groupe, aussi bien en studio que sur scène et a fait part de son expérience dans le milieu pour pousser les jeunes loups à se surpasser.

Bonjour Rob. Ce concert est le dernier de la tournée européenne, comment cela s’est-il passé ?

Très bien ! On s’amuse bien, les concerts ont été fantastiques et les gens étaient sympas, une bonne tournée.

C’est la première fois que vous jouez au Motocultor, qu’en penses-tu ?

J’en avais jamais entendu parler avant, mais c’est un bon festival. J’aime bien les groupes de stoner rock à l’affiche, dont je suis fan. J’ai beaucoup aimé le concert de Ufomammut, et j’attends de voir Orange Goblin.

Vous êtes en train de préparer un nouvel album, comment cela se passe-t-il ?

Pour l’instant ça se passe bien, on est dans la phase d’écriture. On ne va pas se presser, mais on espère qu’il sera fini à la fin de l’année et qu’on pourra le sortir l’été prochain.

Fera-t-il suite à Exhibit A et B ?

Non, ce sera quelque chose de complètement différent. Je ne me suis pas encore penché sur les paroles, mais ce ne sera pas une suite.

Comment se passe le processus d’écriture ?

Gary Holt, Lee Altus (guitares) et Tom Hunting (batterie) écrivent le gros des compos, ensuite ils nous les présentent pour qu’on bosse dessus ensemble. Donc pour l’instant c’est surtout eux qui s’en occupent, à bosser sur les riffs, et mon rôle arrive en dernier.

Rob Dukes Exodus

Qu’est-ce que ça fait de ne pas tourner avec Gary ? C’est la première fois qu’il ne joue pas avec le groupe.

Ça a été quand même, on a pu s’arranger, il aide Slayer, comme ça ils peuvent tourner. Nous avons le projet de tourner ensemble quand nous aurons respectivement sorti nos albums. C’est le but final. En attendant, on ne peut pas rester chez nous à rien faire, il faut bien qu’on vive en tant que groupe ! [rires]

Comment ça s’est passé avec les remplaçants ?

Ca s’était bien passé avec Rick Hunolt, pour cette tournée c’est Kragen Lum d’Heathen qui fait la guitare avec nous, Rick a eu un empêchement de dernière minute. On a déjà tourné ensemble, on est potes, donc de ce côté ça va. Il a tout appris en un rien de temps, entre nous on l’appelle "la machine" ! Tout se passe bien avec lui.

Avec ces remplaçants, avez-vous eu des idées pour essayer de nouvelles choses sur scène ?

Non, il était clair dès le départ qu’on s’y prendrait de la même manière. Pourquoi foutre en l’air quelque chose qui marche ? [rires]

Ces dernières années, Exodus a fait pas mal de tournées orientées old school, avec les concerts où vous jouiez Bonded By Blood en entier et le Thrashfest Classics 2011. Quelle expérience en as-tu tiré ?

C’est toujours bien de replonger dans le passé comme ça et de ressortir les chansons avec lesquelles j’ai grandi. Maintenant, sur cette tournée, on fait surtout des chansons récentes, notamment sur la première moitié du set. A la fin on ressort quand même les classiques. C’est bien de faire les deux aussi. De toute manière, tout me va, les chansons sont bonnes, donc je roule avec.

Vous avez enchaîné les tournées avec de nombreux groupes. Y en a-t-il encore avec lesquels tu aimerais tourner ?

Metallica.  C’est le dernier sur la liste ! J’ai tourné avec tous ceux que je voulais à part eux.

L’année prochaine, on fêtera les 25 ans de la sortie de Fabulous Disaster. Comptez-vous faire quelque chose de spécial pour l’occasion ?

On n’en a pas encore discuté. Il y aura probablement des dates où on le jouera en entier, mais une chose est sûre, on ne va pas le réenregistrer. Pour Let There Be Blood (réenregistrement de Bonded By Blood), les gars voulaient le réenregistrer pour que les guitares et le reste sonnent mieux, mais cela a été décidé très rapidement, on avait le temps pour entrer en studio à ce moment-là, donc on a saisi l’opportunité. Mais on préfère ne rien réenregistrer à l’avenir et se concentrer sur nos nouvelles chansons.

Rob Dukes Exodus

Quel effet ça te fait d’être dans un groupe qui est sur le circuit depuis plus de 30 ans maintenant ?

J’en suis très satisfait. J’ai grandi avec Exodus, j’allais voir le groupe en concert quand j’étais au lycée. C’est un peu un rêve que tous les gosses ont, de chanter dans un de leurs groupes préférés, et pour moi, c’est devenu réalité ! Donc je suis reconnaissant envers la vie pour cela, je fais mon maximum pour donner les meilleurs concerts possibles et surtout je m’éclate le plus possible, il ne faut pas oublier que c’est le but à la base. C’est un bien bon chapitre dans ma vie.

Exodus a tourné de nombreuses fois en France. Que penses-tu du public ?

On est contents de venir ici, les fans sont cools, la nourriture est bonne et les gens sont sympas. Je suis très content de tourner ici et en Europe, et comme on nous demande toujours devenir, on revient. Quand les gens ne voudront plus de nous, on arrêtera de venir ! [rires]

Que penses-tu des jeunes groupes qui se lancent dans le thrash, qui sont nombreux depuis une dizaine d’années ?

Ça me va que des jeunes se lancent là-dedans. Je n’en écoute pas des masses, même si certains m’ont marqué, comme Warbringer, Gama Bomb, ou encore Dustbolt, un jeune groupe avec qui j’ai tourné qui est vraiment bon. Je suis content qu’ils fassent vivre le thrash, en y ajoutant leur patte. Ça fait plaisir de voir les gens prendre exemple sur toi et s’approprier cette musique. J’espère que cette vague ne mourra pas comme cela a un peu été le cas dans les années 90.

Quels conseils leurs donnerais-tu ?

Monte dans ton van et pars en tournée ! Il faut tourner, il n’y a pas d’autre solution. Tu dois te contenter de peu pour vivre et faire en sorte que les gens viennent te voir. Regarde Warbringer, ils ont tourné pendant 5 ans, et maintenant ça commence à payer !

C’est d’ailleurs comme ça que tu fonctionnes !

Oui, j’ai de la chance d’être dans Exodus, mais même avec mon ancien groupe on n’arrêtait pas de tourner. Ensuite je me suis retrouvé au bon endroit au bon moment, mais j’ai fait du chemin avant d’y arriver.

Un dernier mot aux fans français ?

Amusez-vous bien en écoutant du metal, baisez et fumez de l'herbe !

Photos et vidéo : © 2013 Thomas Orlanth  - site internet: www.thomasorlanth.com
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.
 



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