Nightwish – Oceanborn (1998)

Nous sommes en 1998, la France est championne du monde de football (oui, je sais, on s’en fout, sport de merde tout ça.) et la Finlande va nous sortir par l’intermédiaire d’un jeune groupe, un album charnière dans l’histoire du genre qu’est le metal symphonique.

7 Décembre 1998, Nightwish sort de sa tanière pour nous asséner un coup de massue via l’intermédiaire de son second opus, Oceanborn. 1 an seulement après un Angels Fall First qui avait des qualités mais aussi beaucoup de défauts. Entre un chant masculin dégueulasse (désolé Tuomas mais il faut rétablir la vérité), une musique qui se veut folk mais lorgne beaucoup trop vers le gothique et enfin des claviers vraiment trop kitsch, cet album n’avait pas eu une résonnance internationale. La donne fut totalement différente avec Oceanborn, un album qui arrive pile au bon moment. Il n’est pas le premier du genre mais il arrive assez tôt pour en être un acteur majeur dans un style encore aux balbutiements. C’est aussi le tour de force d’un groupe qui a réussi à digérer une partie de ses influences pour en sortir le nectar et y apporter ses tripes. Bienvenue dans l’univers Oceanborn. Nous sommes en 2013, cet album à 15 ans et pourtant, il parait moins kitsch que des albums plus récents.

 

Nightwish 1998 flashback oceanborn

  Dès l’ouverture, c’est la claque et ça le restera tout le long. Après un album comme Angels Fall First, se prendre un morceau speed comme « Stargazers » dans la tronche, c’est une autre histoire. C’est peut-être une des meilleure prestations de Emppu au sein de la formation finnoise, le riff est simple mais implacable, pas une grande technicité mais une maitrise de son sujet à toute épreuve. L’enchaînement sur « Gethsemane » revêt pour moi un caractère spécial. Car cette chanson est ma préférée de la discographie de Nightwish, cette intro au piano est magnifique, pas de démonstration, juste de l’efficacité. Et puis la voix de Tarja, cette voix soprane qui illumine Oceanborn de tout son long. Elle est là la plus grande force de ce groupe. Une voix aussi pure au service d’une musique qui va chercher ses influences pour n’en retenir que le nectar et s’imposer comme un poids lourd. Il en sera de même un peu plus tard pour un « Passion And The Opera » avec des vocalises hérissant le poil de mes petits bras tatoués (tout comme le fera plus tard un « The Phantom Of The Opera », le thème sied bien à la performance vous me direz) que ce soit sur disque ou en live.

La présence de nombreux chœurs dans cet album ainsi que l’intervention de la flute nous plonge encore un peu plus dans le côté féérique voulu par Tuomas Holopainen et sa bande. J’ai toujours été fan des chœurs et en y repensant, la plupart de mes chansons favorites ont des chœurs ("Whisper" d’Evanescence en est le plus bel exemple mais je m’égare), ainsi, voir à quel point Nightwish arrive à doser la présence de ceux-ci sans tomber dans le kitsch et le pompeux – même si il reste un peu de ces deux composantes rassurez-vous – prouve une maturité musicale. Après la retraite forcée de Tuomas et avant l’arrivée de Marco Hietala, le guest masculin n’est autre que Tapio Wilska, à l’époque, chanteur de Finntroll, sur deux titres. L’apparition de Wilska sur « The Pharaoh Sails To Orion » est beaucoup plus réussie que sur « Devil And The Deep Dark Ocean », il casse beaucoup moins l’ambiance d’un morceau qui sans cela serait un chef d’œuvre. A l’inverse, sur le premier morceau cité, son chant s’intègre mieux dans une dualité au service de la démarche symphonique voulu et assumé. Et c’est vraiment dommageable pour « DATDDO » parce qu’entre le clavier qui sonne très orgue et un pont somptueux qui tranche de façon brutale avec le reste de la chanson par son côté mélancolique, on tient là une magnifique mélodie d’autant que la voix de Tarja ne faiblit pas dans son registre haut perchée. L’arrivée de Marco Hietala un peu plus tard sera pour moi la meilleure décision prise par le groupe.

« Moondance » est un morceau totalement à part tellement celui-ci me donne envie de me trémousser nu dans la neige et le froid finnois, c’est vous dire. Le deuxième titre un peu à part de cet album, c’est sans conteste « The Riddler », un morceau que je vais trouver génial lors d’une écoute et un peu moins génial à la suivante sans vraiment savoir pourquoi.

Ce disque est le reflet du progrès de chaque membre, plus technique, plus mélodique et assurément plus symphonique pour un résultat qui dépasse toutes les attentes. Pas un seul moment ennuyant, pas de remplissage pour faire durer un plaisir quelconque. Juste des mélodies à couper le souffle qui font dans l’efficacité directe. Que demande le peuple ?! Peu de faiblesses, qui sont de toute façon largement compensées par ses forces, et surtout une spontanéité, une fraîcheur qui a laissé place, petit à petit, à quelque chose de plus ambitieux. Et cette fraicheur se ressent dans tous les recoins du disque. J’ai cette impression forte que Tuomas y raconte ses rêves et cauchemars accumulés dans son enfance pour en sortir un disque rempli d’émotions.

« Walking In The Air » commence la passion de Nightwish pour les reprises. Tout en maîtrise vocale, c’est la seule fois de l’album que l’on sent Tarja totalement à l’aise, sans avoir à pousser sa voix dans ses derniers retranchements (et oui, je suis un fan absolu de la reprise de « High Hopes » où la voix de Marco Hietala m’arrache une larme à chaque écoute et à chaque visionnage de End Of An Era). Cette balade est la plus réussie de l’album, bien que « Sleeping Sun » soit plaisante. A l’inverse de « Swanheart » que je trouve poussive, c’est vous dire la qualité proposée par le groupe pour que j’en arrive à dire cela.

Oceanborn est un disque très homogène, le plus homogène de la carrière des finlandais. La progression entre Angels Fall First et Oceanborn est immense et on savait déjà à l’époque qu’il serait difficile pour le groupe de faire mieux que ce magnifique album.

 

 

NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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