Epicloud de Devin Townsend rugit dans la sono du théâtre Sebastopol de Lille lorsque nous entrons dans la salle. Décidément, mister Vai semble être en de très bons termes avec le canadien ! Après son incroyable concert donné l’année dernière à l’Olympia, on pouvait légitimement se demander si Steve Vai arriverait à maintenir la barre aussi haut moins d’un an plus tard.
On n’a très peu de temps pour y réfléchir, car le concert commence immédiatement, sans première partie. Après une entrée sur scène tonitruante laissant entendre de nombreux bruitages on ne peut plus « vaiesques », le groupe entame son set avec la pêchue "Racing The World", tirée de l'album The Story of Light. Le son est excellent, et les musiciens en grande forme, le concert a donc l’air de démarrer sur d’excellents rails. C’était compter sans un problème technique qui coupe le courant sur scène ! Dans le noir, on aperçoit Vai qui lève les bras au ciel, mais toujours avec le sourire aux lèvres. Après cinq minutes de flottement, le groupe refait son entrée, cette fois sans problème. Eh oui, ce genre de chose arrive à tout le monde, même Steve Vai !
Une écoute attentive révèle l’utilisation de samples pour certaines parties de guitares et de claviers. Ce choix est plutôt décevant de la part d’un artiste de l’envergure de Steve Vai, qui a choisi cette solution plutôt que de remplacer Deborah Henson-Conant, la talentueuse harpiste/claviériste présente l’année dernière au concert parisien. Ce détail mis à part, Steve Vai nous régale les yeux et les oreilles. Il étale tout son génie de la guitare avec des plans plus ingénieux les uns que les autres. Son toucher révèle un sens aigu des nuances et une maîtrise des harmoniques artificielles toujours aussi impressionnante. Et ses talents ne portent pas seulement sur son instrument, puisqu’il agrémente son show de diverses danses, mimiques et autres blagues entre les chansons. Il avoue « se prendre pour Prince » lorsqu’il porte son pantalon en latex à fleurs.
Sans surprise, les musiciens sont tous excellents dans leur domaine, notamment le sobre Dave Weiner, qui délivre une très bonne performance aux côtés du maître. Le concert passe à une vitesse folle, avec les plus célèbres pièces de Steve Vai, entrecoupées de multiples extraits de l’excellent The Story of Light. Vai poussera la chanson sur "The Moon and I" et "Rescue Me or Bury Me", exercice où il réussit mieux que son ancien professeur Joe Satriani. Il y aurait tellement de choses à rapporter sur ce qui peut être vu et entendu lors d’un concert de Steve Vai : du mini-kit de batterie délirant de Jeremy Colson aux lasers de la guitare utilisée pour "The Ultra Zone", en passant par le fameux "Build me a Song", où Vai invite plusieurs spectateurs sur scène pour créer une nouvelle chanson sur scène.
Enfin, le groupe termine un concert de plus de deux heures et demi avec le classique "For the Love of God" et un extrait de la Fire Garden Suite, "Taurus Bulba". Steve Vai aura donc une fois de plus parfaitement assuré le show, avec un excellent son et de belles lumières. Ce concert fut peut être un peu moins débridé qu’à l’Olympia l’année dernière, mais a prouvé que Steve Vai est loin d’être has-been sur scène.
Setlist :
Racing the World
Velorum
Building the Church
Tender Surrender
Gravity Storm
Dave Weiner solo
Weeping China Doll
Answers
The Animal
Whispering a Prayer
The Audience Is Listening
The Moon and I
Rescue Me or Bury Me
Sisters
Treasure Island
Salamanders in the Sun
Fire Garden Suite II - Pusa Road
Drum Solo
The Ultra Zone
Frank
Encore 1 :
Build Me a Song
For the Love of God
Encore 2 :
Fire Garden Suite IV - Taurus Bulba