Le talent à portée d'oreille...
Kopper8 ? Le nom est assez étrange lorsqu'il vient ainsi à nos yeux. Mais il a le mérite d'être original et d'attirer l'attention. Et cela tombe bien, car d'attention ce jeune groupe francilien en a besoin, sortant là son premier effort studio après de nombreuses dates et quelques galères relatives à tout jeune groupe de metal qui en veut et qui cherche à se faire connaitre dans notre pays.
Enregistré au E Factory Studio (Tagada Jones) sous la houlette du grand manitou Stéphane Buriez (Loudblast, Une Dose 2 Metal), cet EP sobrement intitulé French Steel passe bien trop vite tant il envoie le bois - ne laissant que des copeaux dans les oreilles et nous faisant regretter qu'il ne s'agisse pas là d'un album complet. D'emblée, le morceau "Requiem" qui entame les débats impose un style délibéremment lourd au rythme assez ralenti, un mélange de thrash acide et de stoner sludge qui attrait aux groupes du sud des Etats-Unis. Une sorte de southern metal modernisé avec des touches old school, les influences allant sur ce point de Pantera à Machine Head en passant par la valeur sûre légendaire que peut être un Slayer.
Les paroles en français ne dérangent en rien le rendu final, cela rajoute même ce côté personnel très vindicateur qui ne fait absolument pas à une scène qui a parfois besoin d'un second souffle au milieu de jeunes groupes asceptisés qui veulent trop ressembler à Gojira/Dagoba ou faire mode dans du metalcore/moderne dénué de chaleur. Là le tout prend très bien avec un mélange de sonorités intéressantes, tout en restant plombées et résolument metal. Le chant de Kopper Tex est précis et éraillé, aux hurlements agressifs mais contrôlés qu'un Phil Anselmo ne renierait pas, et il démontre tout son savoir faire tout au long du brûlot. De quoi imaginer de belles choses en live.
La suite ne dépareille pas, car il n'y a pas que "Requiem" qui prend aux tripes. "Macho Blood" qui suit juste nous met à terre petit à petit via une intro bien pensée et des couplets bien dark au chant qui pourrait rappeler aussi parfois Misanthrope, autre groupe culte de la scène française. Sûrement que le chant français joue beaucoup sur cette impression. "Amnesia" s'installe ensuite comme la petite perle bien sludgée aux sonorités hard rock très ricaines, Black Label Society semble venir nous titiller mais c'est bel et bien un groupe local qui nous propose cela ! De quoi être fier et raviver certaines flammes à une époque où le fan pense plus à faire son aigri sur le nouveau Avenged Sevenfold ou bien sur le projet Ulule de Klone.
Au passage, petit message à ces pisse-froid : recentrez votre énergie sur une scène locale qui bouge au lieu de démarrer polémiques ou autres déferlements de haine, car la musique c'est avant tout la passion, la vie d'un son qui nous donne du plaisir. En cela on dit merci à Kopper8 qui nous "quitte" sur cet EP avec un "Innocent" un poil moins marquant à mes oreilles (refrain trop convenu peut-être) mais qui reste dans une bonne teneur en metal suintant bon l'éthanol alcoolisé avec ses couplets un peu punkisants.
A la lecture ce ce 4 titres fort bien huilé et paru en juillet prochain, on ne peut qu'espérer que le quatuor sorte rapidement un nouvel album, avec le soutien nécessaire de gens qui croient en eux. Nous croisons les doigts pour eux, et nul doute qu'avec Stéphane Buriez dans leur giron, ils sont entre de très bonnes mains.
La Folle Fougère
Line-up (tel qu'il est annoncé sur leur Facebook officiel)
Gratte : NiKopperAss
X-TREM Bass mAs(s)ter : Lord Kopper
Blast/Down/ Mid tempo : Hell Kopper Butcher
Vociférateur/Satan Voice : Kopper Tex
Ma note : 4/5