Comme un métronome, Sarke nous sort son 3ème album chez Indie Recordings en cette fin de mois de septembre et d'été. Le son est toujours aussi enrobé, structurant chaque titre d’un cocon de neige bien duveteux, et ce dès les premières mesures de « Jaunt Of The Obsessed » où la voix rugueuse de Nocturno Culto (Darkthrone) vient poser ses notes. Rien de choquant, pas de révolution chez Sarke, on sait à quoi s’attendre et c’est tant mieux tellement certains en voulant révolutionner un genre se plantent lamentablement.
Eux non, et ce même si « Jodau Aura » est lent, sirupeux avec ces claviers empruntant des effets de cors avec ce petit côté « The Drunken Priest » du premier album Vorunah. La structure est toujours solide avec parfois des breaks complètement loufoques, on est en territoire connu et ça passe « comme un email sur le gmail » ! (dans un ancien temps on appelait cela « comme une lettre à la poste » mais c’était il y a très longtemps).
Nocturno Culto se fait plaisir et ça s’entend, il se libère en envoyant son texte comme une avalanche époumonée : « Icon Usurper » en est un bel exemple ou le violent « Rabid Hunger » assez décomplexé qui nous sort un solo relativement bluesy sur la fin.
Le fameux Black n’ Roll qui fait bouger la nuque ne nous épargne pas avec un « Ugly » assez moyen avec ses 2 :12 ou un « Walls Of Ru » où des chœurs lointains viennent chatouiller nos ouïes. Esprit Bathory es-tu là ? Ça creuse, ça pétrit, ça retourne, ça bèche dur ! Et c’est très bien produit. Mais ça se rattrape avec un « Salvation » où Nocturno chante dans l’urgence (avec un joli break qui permet au titre de reprendre des forces afin de nous nous achever dans les règles). Ou de la lenteur plus que mid-tempo avec « Strange Pungent Odyssey » qui fait son petit chemin sur Aruagint.
En revanche le côté Stoner de « Skeleton Sand » est intéressant et nous propose une face cachée du groupe que l’on ne connaissait pas. Bien sûr après l’intro le naturel revient au galop, mais n’empêche cette petite mélodie ne nous lâchera pas tout au long du titre.
Aruagint fait bien son boulot de troisième album, pas trop de surprises mais un disque agréable à écouter, avec quelques innovations sans trop nous déboussoler.
Lionel / Born 666