Exhumed – Necrocracy

Formé en 1990 autour de Matt Harvey (guitare, chant), Exhumed est un groupe pilier du death metal old school. Après quelques années de split, une reformation en 2010, suivie de All Guts No Glory (2011), le groupe est de retour cette année avec un nouvel album, au doux nom de Necrocracy.

 

Avec un titre pareil et à la vue de la pochette, on se doute que le groupe ne va pas faire de chanson sur la chasse au dragon. En effet, les thèmes chers au death metal période 90’s sont présents, avec entre autre le gore ("Sickened") ou la mort ("Coins Upon the Eyes", qui traite du passage dans l’au-delà, ou encore "(So passes) the Glory of Death").

Constitué de neuf titres pour une quarantaine de minutes, le groupe sait aller à l’essentiel sur cet album. Les morceaux sont construits autour de riffs inspirés ("Coins Upon the Eyes", "Dysmorphic"), et sonnent « à l’ancienne » pour le plus grand plaisir des fans du genre. Les guitaristes seront aux anges à l’écoute des plans de guitare de Matt Harvey, désormais seul membre d’origine de la formation. Ses riffs tout comme ses soli nous ramènent au tout début des années 90 lorsque le genre était encore fortement influencé par la scène thrash (le premier solo de "The Shape of Death to Come" fait immédiatement penser à Slayer). On pense également à un vieil album de Death, aux premiers Carcass ou encore à Skeletal Remains pour citer une formation plus récente officiant dans le même genre.

Le line up ayant été à nouveau modifié (Bud Burke réintègre le groupe, mais à la guitare désormais), le groupe se trouve en possession de trois vocalistes, alternant brillamment leurs parties de chant. Cette alternance des vocaux graves, venus d’outre tombe (Burke et Babcock) et ceux hurlés de Matt Harvey (on pense à Chuck Schuldiner, pas étonnant quand on sait qu'il a participé récemment à la tournée Death to All aux States) rendent l’ensemble des compositions plus varié. On apprécie également à l’écoute de Necrocracy de voir que les musiciens ne tombent pas dans le piège de la surenchère technique et du shred facile. Même si cet album se veut direct, la musicalité est présente (notez même la présence d’un passage acoustique sur "Dysmorphic"). Certains titres semblent taillés pour le live, comme "The Shape of Death to Come", ou encore le morceau titre "Necrocracy" sur lequel on s’imagine plongé dans une fosse pogotant frénétiquement.

La production met ici en avant les guitares et la batterie à travers un son chaud, convenant parfaitement à ce type de musique et renforçant l’aspect old school. La basse de Babcock n’est pas en reste. Elle a même droit à quelques passages en solo comme sur "Coins Upon the Eyes". Avec un son très gras, elle renforce le côté pesant des compositions.

Un ou deux titres sont cependant un peu plus faibles que le reste ("Carrion Call" ou "Ravening") avec des riffs un peu plus banals comparés aux autres chansons de l’album. Mais dans l’ensemble, même si ce Necrocracy ne révolutionnera pas le genre, l’album est bon, les compositions sont très accrocheuses et énergiques et le groupe a su être direct dans sa musique. On aurait aimé également un petite prise de risque sur quelques morceaux, les compositions restant dans ce que les américains savent faire de mieux et maîtrisent depuis plus de vingt ans maintenant.

A l’instar d’un Skeletal Remains, Exhumed prouve qu’il est possible à l’heure actuelle de faire un album de death old school, sans pour autant sonner daté ou ringard. Désormais il ne nous reste plus qu’à attendre une date française pour pouvoir juger cet album sur scène.

Note : 8/10

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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