C’est une bien belle affiche qui a été concoctée par Garmonbozia pour les amateurs de Death Metal en cette soirée du 27 Septembre. Franchement, Psycroptic accompagné des italiens de Hour of Penance pour un Inherited Sedition tour, elle est pas belle la vie ?
Les deux groupes étaient accompagnés de deux formations moins connues, mais tout autant méritantes, que sont les italiens de Exhumer et les anglais de Dyscarnate.
C’est devant une salle presque vide que débute le set d’Exhumer, une vingtaine de personnes tout au plus est présente, en partie en raison de l’heure. En effet, il est à peine 18h30 lorsque les italiens montent sur scène. Malheureusement, le public ne s’est pas déplacé en masse, et lors du set de la tête d’affiche, une cinquantaine de personne seulement auront fait le déplacement (on croisera tout de même Samuel Santiago, ex-batteur de Gorod, dans la salle).
Exhumer, dont la particularité lors de ce concert est de jouer sans batteur délivre un set puissant, au son très propre. La présence de samples pour pallier à l’absence de batteur hache cependant un peu leur set, Diego Fanelli (chant) devant lancer les parties rythmiques sur son ordinateur à chaque début de morceau. Alyosha Danisi (basse) fait très bien le show et le groupe ne semble pas tenir compte du faible nombre de personnes dans la salle, se démenant comme s’ils étaient devant un public plus nombreux. Un groupe à suivre de très près donc.
Exhumer joue devant un public très clairsemé
A peine un quart d’heure plus tard, c’est au tour des anglais de Dyscarnate d’investir la place. Le trio envoie un gros death des familles, bien en place, mais cependant un peu conventionnel pour sortir du lot. L’alternance des deux chanteurs, Tom Whitty (guitare, chant) et Henry Bates (basse, chant) ne suffit malheureusement pas à donner une bonne dynamique aux compositions, malgré une technique irréprochable, un bon jeu de scène et un son très propre. C’est d’ailleurs le point commun de tous les groupes qui joueront ce soir, le son sera très clairement audible pour l’ensemble des formations, permettant d’apprécier dans de très bonnes conditions des compositions souvent violentes et complexes.
Henry Bates, bassiste/hurleur chez les anglais de Dyscarnate
A l’heure où les italiens de Hour of Penance montent sur scène, le public est légèrement plus nombreux que pour les deux premiers groupes. Les romains viennent ainsi défendre sur scène leur dernier album Sedition, très bon au demeurant. Ouvrant leur set avec le puissant "Sedition through Scorn", les italiens sont hyper carrés, mais débordant d’énergie. Paolo Pierri (guitare, chant) est monstrueux de technique mais sera malheureusment légèrement sous-mixé vocalement. Son charisme permettra cependant de pallier à ce désavantage sonore. Les morceaux issus de leur dernier album s’enchainent ("Enlighted Submission", "Decimate the Ancestry of the Only God", "Ascension"), mais le groupe n’oublie pas non plus leur chef d’oeuvre Paradogma avec des morceaux comme "Inconvertible Doctrines". Guilio Moschini (guitare) reste concentré sur ses plans, légèrement dans l’ombre, coté gauche de la scène, mais envoie des riffs qui rendent le public fou. Dernier arrivé dans le line up, Marco Mastrobuono (basse) semble avoir trouvé sa place, musicalement comme scéniquement et éblouit tout le monde par son jeu sans médiator. Après un "Misconception" (issu de The Vile Conception, sorti en 2008) qui mettra tout le monde d’accord, le groupe salue le public et retrouve ses fans au merch. Avec un set d’environ quarante-cinq minutes, le groupe a su mettre son public à genoux et confirme son statut de révélation du Brutal Death. Nous croiserons le groupe à la fin du concert, ce dernier faisant preuve d’une gentillesse et d’une disponibilité exemplaire.
Paolo Pierri, charismatique chanteur de Hour of Penance
Après leur récente tournée en première partie d’Origin, Psycroptic revient cette fois ci en tête d’affiche pour promouvoir leur dernier album, The Inherited Repression. Jason Peppiatt (chant) n’est cependant pas de la partie sur cette tournée, remplacé par ZdenÄ›k ŠimeÄek de Godless Truth. Le son est parfait, permettant d’entendre toutes les subtilités de leur musique, et notamment les parties de guitare dantesques de Joe Haley. Le public, jusque là resté plutôt sage, se déchaine sur les compos du quator, pogotant frénétiquement au rythme des blast beat de Dave Haley (batterie). Les tasmaniens piochent essentiellement dans les deux derniers albums, The Inherited Repression (avec un "Carriers of the Plagues" énorme) et Ob(servant) (dont le morceau éponyme fera des heureux), sans oublier un "Lacertine Forest" (issu de The Scepter of the Ancients) pour les plus vieux fans. Psycroptic est en forme et envoie au cours de ce set un son massif et violent. Le groupe des frères Haley offre à son public une nouvelle chanson, signe qu’un nouvel album est en cours d’écriture. Et ce nouveau morceau, dans le plus pur style de Psycroptic, prouve que le groupe est désormais attendu avec impatience par ses fans. ZdenÄ›k ŠimeÄek n’aura de cesse durant les trois quart d’heures alloués à la formation d’haranguer les foules. C’est avec "Initiate" que le concert prend fin, malheureusement un peu tôt (il est à peine 22h lorsque les lumières se rallument).
Cameron Grant, bassiste de Psycroptic depuis leurs débuts en 1999
Ce concert aura permis d’apprécier quatre formations relativement jeunes dans le genre, et de passer un excellent moment. Dommage cependant que le public ne se soit pas montré plus nombreux, tant pis pour les absents, encore une fois, ils ont eu tort. Hour of Penance et Psycroptic ont montré avec classe que désormais il fallait bien compter sur eux. Et finalement, oui, le diable habite bien en Tasmanie…
Setlist Psycroptic :
Carriers of the Plague
Forward to Submission
Lacertine Forest
Euphorinasia
New Song
Ob(servant)
Initiate
Setlist Hour of Penance :
Sedition through Scorn
Incestuous Dynasty of Worms
Slavery in a Deaf Decay
Enlighted Submission
Ascension
Incontrovertible Doctrines
Decimate the Ancestry of the Only God
Misconception
Photos : Watchmaker