Polarys – The Va’adian Chronicles

Polarys et le metal en orbite

 

C’est après plusieurs années de gestation que sort la version finale du premier album de Polarys : The Va’adian Chronicles. Le groupe français réussit le pari de faire un space opera solide, avec une histoire intéressante et une musique qui la suit scrupuleusement, avec un mélange de speed et prog metal accrocheur et riche.

Si le power metal a écrit ses lettres de noblesse entre la fin des années 1990 et le début des années 2000 avant de devenir démodé, certains groupes de lâchent pas le morceau et ont décidé de continuer dans ce genre. C’est le cas de Polarys, groupe parisien qui a sorti en 2010 la première version de son album The Va’adian Chronicles, concept-album basé sur une histoire de science-fiction. En 2013 sort une version en partie enregistrée et entièrement remixée et remasterisée dont il est question ici.

The Va’adian Chronicles place l’action dans un futur lointain, au cours duquel les Humains, après avoir évolué et colonisé de nombreuses planètes, découvrent une nouvelle espèce extra-terrestre, les Va’adiens, aussi avancée qu’eux. Après des années paix, une guerre éclate entre les deux espèces. L’album commence 30 ans après le début de celle-ci et suit un escadron envoyé en mission pour enquêter sur un vaisseau terrien, avant qu’ils n’y découvrent des évènements étranges.

Une fois le canevas dressé, l’histoire est contée pas à pas à travers les paroles, mais aussi la musique. En effet, Polarys multiplie les ambiances et atmosphères à travers les 12 pistes qui composent l’album afin de coller au mieux au moment donné dans l’histoire. Les tempos s’accélèrent et les riffs se font incisifs lors des scènes d’action ("Cybernetic Wars", "Hyperspace", "Battle of Light"), ralentissent pendant les phases d’exploration ("Lost", "Heading to the Crystal Dome"…) et des phases oniriques sont mêmes à prévoir lorsque l’ambiance s’y prête ("Recurrent Dream"), avec violon et piano à queue au programme.

De la même manière, le frontman Douchan Djukic, qui assure l’ensemble des voix sur The Va’adian Chronicles, modifie son interprétation en fonction du personnage joué et de l’émotion transmise, allant du chant clair de poitrine, de tête, en passant même par le growl. Si le chant peut présenter quelques imprécisions en voix de tête, la large palette vocale et l’interprétation crédible dans l’ensemble sont à saluer. On notera même un passage rappé sur "Chaos Unleashed" pour présenter le méchant de l’histoire, effet garanti !

Polarys

Les musiciens ne sont pas en reste. La large palette musicale est interprétée avec brio par l’ensemble des musiciens, que ce soient les guitaristes Douchan Djukic et Symheris (qui a quitté le groupe depuis et qui est maintenant remplacé par Lino) qui alternent riffs accrocheurs et solos techniques, sans oublier les phases harmonisées du plus bel effet, la section rythmique, composée du batteur Onov et du bassiste Sly, bien mis en avant dans les différentes compositions. Le claviériste Fabio arrive également à conserver l’aspect futuriste de la musique à l’aide de nappes spatiales du plus bel effet et de samples venues d’une autre planète. On notera que tout ce beau monde a droit à un solo sur le morceau de bravoure "A Secret Revealed", qui affiche près de 14 minutes au compteur.

Force est de constater que le mélange de power metal mêlé au metal progressif de Polarys fait mouche, avec ses diverses influences qui gravitent autour de sa musique (heavy, thrash, death, et même funk par moments). Le groupe parvient à rendre l’histoire et la musique complémentaires et présente ainsi avec The Va’adian Chronicles une expérience metal complète et diablement accrocheuse. Une franche réussite.

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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