Le fameux groupe Colombien américain car il est vrai que le groupe s’est formé en 1988 à Cali, en Colombie par Dagon en commençant par faire du trash puis a su évoluer vers un Black Metal brut de décoffrage à partir de 1994 avant qu’il ne parte aux USA au nord de Seatle dans l’état de Washington en 1996 pour y trouver un batteur en la personne d’Incubus. Un groupe toujours aussi intriguant à voir sur scène (comme au Hellfest cette année ou au Motocultor l’année précédente) car les deux musiciens distillent un Black Metal primaire et très puissant avec seulement une batterie et une guitare.
Aujourd’hui avec Obscure Verses for the Multiverse la recette n’a pas changé. Dagon chante de plus en plus comme Abbath, les riffs baignés dans l’essence de térébenthine afin de graisser les tronçonneuses. Jouant entre passages lents permettant de ressentir le côté obscur et cérémonial des morceaux comme sur « Force of the Floating Tomb » avec un son flirtant tout en intelligence avec le faux et riffs accéléré à son paroxysme.
Incubus martèle ses fûts avec puissance et conviction comme sur « Darkness Flows Towards Unseen Horizons » avant que Dragon déverse ses paroles à la vitesse des riffs qu’il nous envoie. La recette fonctionne et Inquisition ne change plus la recette.
Le coup du son de guitare à la limite du faux revient trop souvent tout au long de l’album à moins que son Vibrato ne soit complètement déréglé. Parfois on a l’impression d’écouter un vieux 33 T qu’on aurait posé sur une vieille platine dont la courroie s’est un peu trop détendue au fil du temps Et ce mid-tempo glacial à l’entame de « Obscure Verses for The Multiverse » ? Bon c’est vrai qu’ils vivent à la même latitude que les norvégiens. Cela doit expliquer beaucoup de chose. Esprit Immortal es-tu là ? C’est dû non seulement au traitement sonore imposé à la voix, mais aussi les microcoupures de centième de seconde qu’ils marquent avant de rebondir sur des riffs bien gras comme sur « Master of The Cosmological Black ».
Mais ce qu’on aime, outre la poésie que l’on retrouve dans les intitulés des titres, c’est aussi ces changements de riffs croisant de nouveaux rythmes à la vitesse de la lumière, mais là aussi le rythme syncopé revient trop souvent en ritournelle.
Le son dissonant de la guitare « Joined By Dark Matter Repelled By Dark Energy » revient comme d’habitude mais ici, mélangé au riff principal ça a de la gueule.
En revanche une impression de redondance écrase cet album, bien que la marque de fabrique du groupe soit toujours là, on ressent moins cette élévation spirituelle qui était plus présente sur les précédents albums.
Ici on est plus dans un Black Metal plus lent, moins terrien proche des racines et plus céleste rien qu’à la lecture des titres.
Mais comme pourrait dire certain confrère totalement à la page : « On n’oubliera pas le travail de la basse qui est ici magnifié par les doigts experts du musicien » (ahahahah)…
Sortie prévue le 25 octobre chez Season of Mist
Lionel / Born 666