Le old school tisse sa toile !
Une bonne bière, une rincée de Jack Daniels, et c'est parti pour une soirée rock entre potes.
Alors évidemment on peut facilement deviner la playlist de ce genre de réunion : Motörhead (avec un dernier album super sexy), AC/DC, Rose Tattoo, un peu de Guns n' Roses tant qu'on évite le très mauvais Chinese Democracy, des passes old school punkisantes entre Iggy Pop et les Sex Pistols, un peu de The Rolling Stones pour faire plaisir à pépé et roulez-jeunesse !
Jeunesse ? Vous avez dit jeunesse ? Glissons donc des jeunes loups au milieu de ce beau bordel. Airbourne évidemment, en bon leader du hard rock moderne qui sont bon l'essence de kangourou, mais pourquoi pas aussi Nitrogods ou Hardbone déjà chroniqués sur notre site, voire ... voire ceux dont on va parler là tiens, les Black Spiders. A l'image de nos Sticky Boys bien de chez nous, ces gars-là, issus des bas-fonds industriels de Sheffield là où punk et anarchie coulaient à flot en des temps pré-Thatcheriens plutôt prémonitoires, ces anglais constinuent la relève du hard rock old school aux touches bien alcoolisées. Le Hellfest ne s'était pas trompé en les programmant sur la Main Stage cet été, dire que je les avais ratés sur place pour cause d'arrivée tardive ... arf, c'est donc les cheveux arrachés en main que La Folle Fougère vient vous parler d'eux, vu qu'ils viennent de sortir leur nouvel album This Savage Land chez Listenable Records en distribution française.
Et les jeunes langues se délient très vite sur un opus certes des plus classiques mais parfaitement huilé pour les bons moments entre potes, ou même copines rockeuses, car faut pas croire les filles savent aussi s'amuser avec du bon son, et sans les clichés du genre en mode féminisme accru qui tournoierait entre Doro, Crucified Barbara, Girlschool ou Vixen (R.I.P. Jan tout de même). Non, ces jeunes langues (le tube "Young Tongues" leur sied si bien) ne sont pas en mode suce-boules ("Balls", peut-être un hymne potentiel dans le hard de cette année 2013) et délivrent leur son à l'ancienne sans coup férir.
Les groupes cités plus haut seront sûrement leurs influences les plus frappantes, très européennes ou australiennes donc, mais pas seulement. On peut aussi lorgner du côté des Etats-Unis tant on sent aussi que la scène grunge les a portés jusque là (la conclusion "Creatures" ne fait aucun doute avec ses reflets Soundgarden/Queens of the Stone Age parfaitement imbriqués dans l'ancienne école), mais aussi au niveau de la voix puisque le frontman Pete "Spider" Spiby se pare parfois de tonalités à la James Hetfield (il a clairement affûté sa voix à l'écoute des Four Horsemen celui-là !), pas étonnant du coup que le groupe ait repris "The God That Failed" sur une compilation parue chez Kerrang l'an passé. Ce morceau final se conclue d'ailleurs sur un sample d'un film à la Monty Python, l'humour british à son paroxysme me dirait vous...
Chaque titre de ce second album studio s'avère ainsi un hit potentiel, mention spéciale pour l'introduction directe dans ta face "Knock You Out" et son annonce de chaque instrument en mode quasi biblique, ou la suivante "Stick It to the Man" qui enfonce le clou. Et si le disque s'essouffle un peu parfois (ça tourne forcément en rond et manque parfois de heaviness), le stoner hard old school de Black Spiders se disperse parfaitement dans la pièce et respire les saveurs d'antan, de tout pour passer un très bon moment sans même qu'on se pose de question ni ne remarque de véritable différences avec ses aînés. Et c'est là que le pari est réussi... sans en faire l'album de l'année, ce This Savage Land saura donner un large sourire et contribuer aux savoureux moments Herta (ou pas) que vous vous serez octroyés loin des délires nauséabonds de nos médias bouffeurs de troupeau.
#MarredelaTV #MarredelaFM #Stromaecestcaca #ecoutezdubonson
Non mais.
La Folle Fougère