Open the Gates of Hell!
Mais à quoi sont biberonnés les Québécois pour avoir une scène death aussi active, vaste et captivante ? Est-ce une réponse à leur réputation de pays à chanteurs de variété? (avouez-le, vous en connaissez!) Même si en premier lieu, quand on parle de la scène death Québécoise on pense immédiatement à Quo Vadis, Martyr, Augury, Gorguts ou Beyond Creation, il ne faut pas oublier les vétérans de Kataklysm dont la formation remonte tout de même à 1992. Ces derniers sont de retour cette année avec un nouvel album, sobrement intitulé Waiting for the end to Come. Espérons toutefois qu’il n’y ait pas de message caché quand à l’avenir du groupe.
Désormais signé chez Nuclear Blast, nos Québécois évoluent toujours dans un death metal mélodique, rappelant fortement la scène Suédoise de Göteborg et des artistes comme Arch Enemy, les premiers In Flames ou encore Dan Swano. Ce nouvel album ne fait pas exception à la règle. En effet, outre les gros riffs écrasants (Nuclear Blast oblige), les compositions prennent systématiquement la forme de chansons, alliant mélodie et growl bien gras ("Dead & Buried"). Les mélodies sont très vite assimilées et on se surprend à chanter les paroles (« Open the gates of Hell » sur "Fire", ou « We Live to Dominate » sur "Like Animal"). Nul doute que des morceaux comme "Fire" ou "If I was God, I’d burn it all" (les deux premiers de l’album et les deux meilleurs) sont fait pour faire hurler les foules en concert, avec leur rythmique groovy, leur sens de la mélodie et leurs paroles facilement assimilables.
Certains morceaux se font plus direct comme "The Darkest Days of Slumber", où l’impression de faire face à un mur du son géant et massif se fait sentir…jusqu’au refrain. En réalité, le problème vient justement du fait que la majorité des morceaux sont construits de la même manière. Les structures des chansons présentent des couplets énergiques, puis des refrains très mélodiques, si bien qu’au fur et à mesure de l’album, l’ennui se fait sentir par moments ("Real Blood – Real Scars" est notamment peu inspirée). Hormis ces quelques défauts , les auditeurs qui cherchent un son puissant apprécieront ce nouvel effort studio des Québécois.
La production est à l’image de celle des groupes Suédois sus nommés, massive et froide, ce qui n’aide pas forcément à rentrer dans l’univers du groupe au premier abord. La batterie et la guitare sont très en avant, ce qui renforce l’impression de mur du son, la marque de fabrique de Kataklysm. Le chant de Maurizio Iacono est puissant (un growl de cette qualité là, puissant et profond ça ne s’entend pas partout). Jean-François Dagenais (guitare) s’illustre par ses lignes mélodiques imparables. Malheureusement, le groove présent sur les deux premiers morceaux de l’album s’estompe peu à peu pour faire place à des rythmiques un peu trop binaires ("The Promise"). Les passages plus rapides sont les bienvenus ("Empire of Dirt" ou "Kill The Elite") et rompent un peu la monotonie de l’album (la majorité des morceaux est en mid/up tempo, malgré un Max Duhamel (batterie) qui utilise la double pédale à foison).
Dans l’ensemble, il s’agit d’un album très correct, voire de qualité, malgré quelques petits défauts disséminés ici et là. Avec une plus courte durée (pourtant l’album dure 45mn) et un peu plus de variété dans les compositions, on aurait pu accrocher d’autant plus.
Attendons de voir néanmoins comment le groupe va défendre son nouvel album sur scène. Notez tous qu’ils seront de passage cette année en tournée, avec Fleshgod Apocalypse en première partie, puis au Hellfest, deux rendez vous à ne pas manquer pour les fans de death. « Open the gates of Hell » !!
Note : 7