Metal Church – Generation Nothing

Le retour du retour

Metal Church opère son second come-back avec Generation Nothing, 10e album du groupe américain. Toujours aussi implantés dans son style entre le thrash et le heavy metal, Kurdt Vanderhoof et sa bande arrivent à enchaîner riffs efficaces et ambiances malsaines dans des compos simples qui font mouche. Sans réinventer le genre, Metal Church arrive à se démener.

Après une première séparation en 1994, puis une seconde en 2009, Metal Church opère un nouveau retour avec quelques concerts donnés en 2012 et sort l’année suivante Generation Nothing, son 10e album. Si les Américains s’étaient bien démarqués avec leurs deux premiers albums et ont réussi à passer à la postérité auprès des passionnés de heavy et de thrash metal, qu’en est-il de l’état créatif du groupe plus de 30 ans après sa fondation ?

On remarque tout d’abord que le style du groupe est intact. Si Metal Church n’a pas directement révolutionné le metal, sa sauce heavy metal aux fortes saveurs thrash permet de les reconnaître assez facilement, en mélangeant les riffs simples et accrocheurs avec des rythmiques incisives et un ton souvent revendicatif. Avec Generation Nothing, le groupe a réussi à se maintenir dans son style de prédilection qui a fait le succès de Metal Church (1984) et The Dark (1986).

Concernant les chansons en elles-mêmes, le leader Kurdt Vanderhoof ne semble pas avoir décidé de réinventer le genre. Elles sont structurées de manière basique, mais sont axées sur des riffs qui font mouche ("Generation Nothing", "Hits Keep Comin’"), certaines accélèrent comme il faut ("Jump The Gun", "Scream") et d’autres lorgnent plus vers le mid-tempo ("Close To The Bone"). Quelques fantaisies sont à prévoir, comme la belle montée en puissance de "Noises In The Wall" ou le refrain tout en douceur de "The Media Horse". On reste donc en terrain connu, le groupe fait ce qu’il sait faire.

Côté interprétation, si les compos sont relativement simples, le groupe les interprète de manière bien carrée. Pas énormément de zèle du côté de la session rythmique de Steve Unger à la basse et Jeff Plate à la batterie, la mesure est battue de manière efficace. Côté guitare Rick Van Zandt et Kurdt Vanderhoof enchaînent des riffs sympa, avec en les harmonisant parfois sur "Jump The Gun" notamment. Côté solo, on reste à fond dans le  heavy metal, avec le leader qui tricote tranquillement des solos concis et efficaces, en servant parfois des petits duels avec son acolyte ("Generation Nothing").

Metal Church

Côté chant, Metal Church a refait appel à Ronnie Munroe, présent dans le groupe avant la seconde séparation. Le chanteur assure bien ses parties avec un timbre un peu éraillé qui correspond parfaitement au groupe, qui siérait aussi bien à un groupe de thrash qu’à un groupe de heavy. Son interprétation est juste et intéressante sur le plan émotif, mais ses lignes de chant manquent un peu de variété, ce qui est assez dommage vu ses capacités.

En 2013, Metal Church arrive à s’en sortir sans trop prendre de risques. Si les chansons sont dans l’ensemble bonnes, on remarque que le groupe fait ce qu’on attend de lui, de manière simple et efficace. De ce fait, l’album n’est pas mauvais mais est avant tout réservé aux inconditionnels du groupe.

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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