Warbringer – IV: Empires Collapse

Warbringer à la conquête du thrash
 

Le jeune groupe de thrash metal américain a décidé de taper du poing sur la table avec son nouvel album : IV : Empires Collapse. Dans ce  disque original et rafraichissant, Warbringer inclut de nouvelles influences et arrive à moderniser son thrash sans le dénaturer pour autant. Les thrashers varient les plaisirs et ne laissent aucun répit à l’auditeur pendant 41 minutes.

Les Américains de Warbringer en veulent. Si la rage du chanteur John Kevill tout le long de l’album illustre bien, le groupe le montre sous bien d’autres aspects. En effet, 9 ans après avoir commencé ce groupe de revival du thrash metal, les jeunots n’ont pas cessé de tourner et de défendre leur bout de gras sur scène. Après trois albums solides vient maintenant un petit nouveau qui donne un bon coup de pied dans la fourmilière : IV: Empires Collapse.

On remarque tout d’abord que nos thrashers ont décidé d’élargir quelque peu leur spectre d’influences. Si beaucoup de groupes de revival thrash misent à fond sur les groupes old school, Warbringer modernise un peu sa musique, avec de légers effets vocaux sur "The Turning of the Gears" ou quelques riffs modernes sur "Horizon". On remarque également quelques chœurs hardcore sur "One Dimension" et un bel esprit punk sur la très courte "Off With their Heads!". On peut aussi distinguer un mélange entre les styles de Motörhead et Thin Lizzy sur "Iron City". Ces nouveautés apportent un vent de fraicheur au milieu de compos bien orientées thrash, genre que le groupe est bien loin de renier, "Hunter-Seeker" et "Dying Light", entre autres, le montrent bien.

Le groupe varie les styles, mais aussi les ambiances. En effet, on est en présence d’un grand huit émotionnel avec une ambiance apocalyptique sur "Horizon", épique sur "Towers of The Serpent", martiale sur The "Turning of the Gears" ou pachydermique et conquérante sur "Leviathan". Le groupe laisse respirer l’auditeur avec des ambiances plus légères et fêtardes sur "Iron City" et "Off With Their Heads!", sans pour autant lever le pied de l’accélérateur.

En plus d’être varié, IV: Empires Collapse se montre aussi original, et ce dès le titre d’ouverture, "Horizon". En effet, Warbringer propose une structure peu conventionnelle avec ce titre et arrive à le rendre accrocheur et efficace avec une progression constante. On remarque tout le long de cet album que le guitariste et compositeur principal John Laux a apporté un soin particulier à l’écriture des compos, avec des parties qui s’enchaînent toujours bien et des titres qui font mouche sans avoir forcément besoin d’un refrain fort ("Black Sun Black Moon").

Warbringer

Parallèlement à l’écriture, les musiciens sont au diapason. Si John Laux et  le nouveau guitariste Jeff Pots enchaînent riff variés et duels épiques de solos à n’en plus finir, le bassiste Ben Mottsman arrive à tirer son épingle du jeu malgré le fait qu’il soit nouveau dans le groupe et s’offre même quelques leads bien sentis sur "Dying Light" et "Towers of the Serpent". Sur son siège de batteur, Carlos Cruz s’en sort parfaitement avec des rythmiques bien senties. Côté chant, John Kevill se montre plus colérique que jamais et incisif dans son interprétation.

Avec IV: Empires Collapse, Warbringer franchit un nouveau pas et s’affirme comme l’un des leaders du revival thrash américain. L’intelligence de se moderniser sans excès et de varier les plaisirs permet aux jeunes thrashers de faire la différence et de consolider leur réputation. Reste maintenant à voir ce qu’ils donneront sur scène.

NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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